Tristes exploits d'un Gouverneur de province usurpateur ( DEWEZ Jacques ) pour le Luxembourg>.

La Province du Luxembourg dotée d’un Gouverneur a.i.

à la solde de l’ennemi,

pleutres, pleurnichard.

Et qui appelle au mouchardage .

Par la grâce de Romsée, in extremis, en juillet 1944, alors que les « carottes étaient cuites », la Province du Luxembourg fut dotée d’un Gouverneur a.i., usurpateur. Un certain DEWEZ Jacques.

Le n° d’août 1944 du journal clandestin « La Voix des Luxembourgeois » dépeint le personnage.

Pour bien comprendre la bassesse du personnage, il suffit de prendre connaissance d’une circulaire envoyée aux Commissaires d’Arrondissement et aux Bourgmestres des principales villes de la Province.

Prose absolument ridicule. Mais pas entièrement risible...car on y trouve un véritable appel à la délation.

Article.

Journal: 

La Voix des Luxembourgeois. MNB. Battus parfois, abattus jamais

Date de publication: 

01-08-1944 - 31-08-1944

UN JOLI COCO : DEWEZ (Jacques)

Une créature de Romsée : une de plus. A pris ses fonctions le 1° mai 1944, année de disgrâce peur les kollaborateurs de tout poil.

Vient de Nivelles, la cité martyre, où il exerça pendant onze mois les fonctions de kommissaire d'arrondissement. .....

Ce Gouverneur, très ad intérim, inscrit volontiers sur sur sa carte de visite: « Avocat près la Cour d'appel de Bruxelles ». Complétons le signalement.

Dès son arrivée au Gouvernement provincial du Luxembourg, DEWEZ (Jacques) avait voulu pincer la corde patriotique. « Je ne suit pis de ceux qui courbent l'échine ». plastronnait-il avec des trémolos dans la voix.» « Si une Influence étrangère (sic) me force a quitter la ligne de conduite que je me suis tracée, je n'hésiterai pas à démissionner, na ! »

Que l'on. Veuille bien méditer la circulaire du 14 juin (NOUS LA REPRODUISONS CI-APRES) aux Commissaires d'arrondissement et aux Maïeurs des principales villes de notre province et l'on verra avec quelle répugnante docilité le Gouverneur paltoquet, multiplie les tours de souplesse dorsale.

Lâcheté et trouille vont de pair. DEWEZ (Jacques) ne circule dans les rues qu'escorté de deux séides : FRANÇOIS & CLEMENS. Les individus en question n'émargent pas au budget de l'Administration provinciale; sans doute trouvent-t-ils leur prébende au fond de quelque caisse noire.

Quand il porte la main à sa poche, le Gouverneur très ad intérim n'y cherche sûrement pas son mouchoir mais la crosse du revolver qui doit le rassurer - très provisoirement d'ailleurs...

Tous les soirs, les volets baissés avec soin font ressembler l'hôtel du Gouvernement provincial à une maison close. On n'entre pas chez DEWEZ (Jacques) comme dans un moulin. Il faut d'abord passer par le bureau de ses mamelouks, puis franchir une chicane, ni plus, ni moins qu'un-tank sur une route stratégique. La confiance règne.

Autour de cet astre de première grandeur gravitent des étoiles de deuxième ou trente-sixième zone : THIRY (Albert), de Saint-Mard, rexiste notoire; LARDINOIS, l'avocaillon de La Roche, à qui l'autorité allemande vient de décerner, par voie d'affiches, un brillant certificat de lèse-civisme- MULLER (Nicolas), médicastre arlonnais, un des membres les plus zélés de la Sprachverein; et ce PARMENTIER (Henri-Jean Joseph) au nom prédestiné, qui, cultivateur à Hour, donna sans doute à notre DEWEZ (Jacques) le conseil de traquer le doryphore.

Car l'ironie ne perd jamais ses droits. Une circulaire timbrée du sceau provincial prescrit la croisade à outrance contre ... le doryphore !

Ajoutons qu'une des premières mesures administratives du nouveau Gouverneur fut de porter de 25 à 50 000 francs le traitement de l'ineffable et endetté Eichhorn. Creindl, au moins avait toujours refusé de payer les factures de notre « écureuil » provincial, D'où vient I argent, DEWEZ (Jacques) ?

Nous nous excusons de ne pouvoir allonger camme il se devrait la liste de cas mentions...honorables. II nous revient encore, de source discrète et sûre, que, préoccupé des sombres demains qui attendent l'armée von Kluge, le Gouverneur très ad Intérim a donné l'ordre de creuser des tranchées, le long de certaines grand-routes menant de France an Allemagne.

Nos protecteurs, DEWEZ (Jacques), ne vous emmèneront pas dans leurs fourgons. Et si précautionneusement armés soient-ils, vos gardes du corps n'auront ni le temps ni le goût de sauvegarder votre peau.

On a affirme que, marié, vous n'avez pas d'enfants. Tant mieux : des orphelins de moins !

Circulaire.

GOUVERNEMENT PROVINCIAL DU LUXEMBOURG

Arlon, le 14 juin 1944

Messieurs les Commissaires d'arrondissemant,

Messieurs les Bourgmestres d'Arlon, Athus. Bastogne, Marche, Neufchateau et Virton.

Messieurs,

Les attentats contre les voies de communication et contre les lignes téléphoniques se multiplient. En même temps augmentent les charges imposées aux Bourgmestres et à la population pour la garde des ouvrages d'art.

Par endroits, l'opinion publique s'émeut et semble désorientée. Il vous appartient d'agir sur les autorités de votre ressort et sur la population pour obtenir (une meilleure compréhension?) des obligations et des devoirs de chacun, de manière à éviter les diffficultés accrues.

Il convient d'insister sur l'absolue nécessité qu'il y a, dans l'intérêt de la population belge à maintenir intacts tous les moyens de communication et, dans ce but de coopérer par tous les moyens en notre pouvoir à leur protection.

La garde assurée par des civils aux ouvrages d'art ne sert évidemment à rien et devient une charge inutile et vexatoire si les préposés à cette garde ne sont pas convaincus que quelle que soit l'autorité à l'initiative de laquelle cette garde est établie, ils accomplissent une tâche d'intérêt général et s'ils ne sont pas décidés à remplir consciencieusement leur mission, qui est essentiel de donner l'alarme et de recueillir tous les renseignements susceptibles d'aider à la mise hors d'état de nuire des saboteurs.

Cette conviction et cette disposition d'esprit aideront certainement les intéressés à supporter plus facilement le temporaire accroissement de charges que la situation actuelle leur impose dans l'intérêt même du pays.

Je compte fermement qu'en ce qui vous concerne, vous aurez à coeur de vous efforcer de faire comprendre ces considérations par tous les intéressés. La mauvaise volonté et l'incompréhension ne peuvent qu'engendrer des incidents qui aigriront les esprits et dont nos concitoyens seront finalement les seuls à pâtir.

Le Gouverneur a.i.

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