Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


LOUVEIGNE, Les suites du jugement du 13 mars 1942 invalidant la CNAA.

Publié le 27 Août 2020, 18:18pm

Le « petit » Juge de LOUVEIGNE

et

la vengeance des nazis.

Nous avons parlé, dernièrement, du fameux jugement rendu le 13 mars 1942 par le Juge de Paix de LOUVEIGNE.

 

Ce Juge s’appelait Paul HANSON.

 

Les nazis et leurs collaborateurs belges ( rexistes et VNV ) avaient mis sur pied la CNAA (Corporation nationale de l'agriculture et de l'alimentation), obligeant les producteurs agricoles à s'affilier pour fournir le produit de leur labeur à l'ennemi.

 

Nous vous renvoyons aux articles précédents qui dépeignent bien la nature et le fonctionnement de cette sinistre « Corporation ».

 

Le journal clandestin Le Paysan c réé par le Mouvement de Défense paysanne etdistribué dès 1941, recommandait de ne pas se soumettre à la CNAA et, aussi, de ne pas cultiver les plantes recommandées par les nazis.

 

 

En 1941, environ 400 cultivateurs avaient refusé de cotiser à la CNAA. Mais seuls 121 tinrent bon et assignèrent la CNAA en justice.

 

L’affaire donna lieu à un procès à la Justice de LOUVEIGNE. La cause des paysans réfractaires y fut plaidée par maîtres Tschoffen et Discry.

 

Le 20 février 1942, Paul TSCHOFFEN saisit Paul HANSON de la contestation d’un impôt levé sur les paysans par le Gouvernement des secrétaires généraux, en fait la cotisation obligatoire à la CNAA. Ils contestent la légalité de la taxation imposée par la corporation.

 

Le Juge Paul HANSON rendit son verdict le 13 mars 1943.

 

La séance se déroula dans une ambiance exécrable. Paul HANSON dut d’abord faire évacuer la salle d’audience qui avait été envahie par des gendarmes requis à la demande de la Corporation nationale de l’agriculture et de l’alimentation.

En fin juriste et homme courageux, le Juge HANSON ne s’attaqua pas à la cotisation en tant que telle.

 

IL saisit le problème à la racine. Au lieu de déclarer illégale la taxation, il déclara, de façon tr!ès argumentée, que « la corporation n’est pas un organisme ayant une existence légale puisque les arrêtés qui l’instaurent ne sont pas conformes à la loi, aussi les décisions de la corporation n’ont pas d’existence légale non plus. Donc, la taxe réclamée n’est pas due ».

 

La décision eut un grand retentissement. Même Radio-Londres en parla.

 

Cela n’eut pas l’heur de plaire à l’occupant nazi et à ses sbires rexistes et VNV. L’occupant interdit que le jugement soit publié dans les journaux. Heureusement, la presse clandestine y suppléa !

 

Ils ne pouvaient évidemment en rester là. Le 20 avril 1942, Paul HANSON fut arrêté et déporté au camp d’Esterwegen, en Basse-Saxe, avec nombre d’autres résistants. Ce fut pour lui le début d’une longue période d’enfermement. Il n’y resta pas inactif. Il fonda, clandestinement, bien la seule loge maçonnique qui ait existé dans un camp de concentration, Liberté chérie.

 

Il trouva la mort, le 26 mars 1944, à la prison d’Essen suite aux bombardements des alliés. A Quelques semaines de la Libération !

 

Les deux avocats qui avaient plaidé, eurent aussi des ennuis.

 

Paul TSCHOFFEN fut arrêté le 16 mai 1942 par la Gestapo alors qu’il plaidait devant le tribunal correctionnel de Liège. Libéré après quelques semaines de détention sévère, il décida de rejoindre Londres en passant par la France, l’Espagne et le Portugal.

 

Jean DISCRY fut épargné. Toutefois, un interlocuteur anonyme lui donne le conseil pressant de « disparaître dans la nature ». Il trouva asile dans la résidence campagnarde d’un de ses frères actifs dans la résistance.

 

Paul HANSON, Jean DISCRY et Paul TSCHOFFEN ne se sont pas laissés enfermer dans une docile et quiète obéissance. Ils ont résisté en mobilisant contre l’occupant nazi, l'arme du droit.

 

A LOUVEIGNE, la place où se situent l'église et la Justice de Paix porte le nom de « Place du Juge de Paix Hanson. »

Monument au camp d’ESTERWEGEN, érigé en souvenir de la Loge « Liberté chérie »

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents