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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


La Ville de VERVIERS au prise avec les échevins et bourgmestre rexistes, usurpateurs.

Publié le 4 Septembre 2020, 18:47pm

VERVIERS SOUS L'EMPRISE DES REXISTES

Déclaration faite en 1941 par les derniers échevins légitimes.

Nous avons déjà eu, sur ce site, l'occasion de parler de l'usurpation de pouvoir exercé, à la ville de VERVIERS, par les rexistes.

 

Nous avions vu, vous pouvez y retourner, d'abord la prise de pouvoir d'un premier bourgmestre rexiste, usurpateur, le dénommé SIMON, déchu par après pour vol de pommes de terre.

 

Laissons encore une fois s'exprimer le témoignage de la Presse clandestine.

 

Voici d'abord, dans Le Coq Victorieux, la déclaration solennelle faite par les échevins légitimes à Monsieur SIMON, lors de sa pris de fonction. Déclaration faite le 19 mai 1941.

 

 

 

Un ami de Verviers nous communique le rapport sur la SEANCE DU COLLEGE ECHEVINAL du 19 mal 1941,

Objet : Monsieur SIMON prend possession du siège de Bourgmestre. DELARATION du COLLEGE ECHEVINAL. ;

 

« Monsieur SIMON, Afin qu'il ne reste entre nous aucune équivoque, nous pensons qu'il faut parler CLAIR et NET. Le collège échevinal,émanation de la volonté populaire et composé de Messieurs Burguet, Bertholet, Gaspard et Thyberghien, est appelé à poser aujourd'hui,un acte solennel qui restera dans les annales de la cité et dont il pourrait un jour avoir à rendre compte devant ses juges et l'opinion publique.

 

C'est pourquoi, afin qu'il en reste trace, il fait la déclaration suivante et prie Mr. le Secrétaire de l'acter ou procès-verbal. Il tient d'abord à rappeler qu'il fait son devoir conformément à la Constitution Belge qui dit; "Titre III,art725, "Tous les pouvoirs émanent de la Nation".

 

En vertu du serment que nous avons prêté, de fidélité au ROI, respect à la Constitution et aux lois du peuple belge, nous faillirions gravement à ce serment en recevant ici officiellement quiconque tenterait d'usurper le pouvoir communal dont nous sommes le dernier rempart. Le Roi ne peut sanctionner votre nomination, celle-ci,à nos yeux, ne vous confie aucune investiture légale.

 

Ne voulant pas nous compromettre et fidèle à notre serment les rapports entre nous resteront distants et se limiteront uniquement aux choses administratives réservées au Collège échevinal.

 

Chacun d'entre nous est prêt à continuer la mission qui lui est dévolue par les lois et les règles en vigueur dans le département qui lui est assigné. Il restera le «gardien fidèle de nos institutions nationales » en attendant qu'un jour, la personnalité royale reprenant ses droits, porte son jugement suprême sur notre conduite.

 

Nous n'ignorons pas que nous sommes aujourd'hui sous la domination étrangère, que l'occupant agit ici souverainement,faisant fond sur le principe "La Force prime le droit". Il nous impose des conditions nouvelles, bouleverse notre ordre social et nos traditions séculaires.

 

Cela se comprend encore, mais que l'on rencontre dans notre patrie des sujets belges que nous vous laissons le soin de qualifier pour travailler à la destruction de la grande oeuvre d'unité nationale, à l'heure grave où les souffrances de la nation réclament le rapprochement fraternel de tous ses enfants, il serait criminel de notre part de leur assurer notre collaboration.

 

Nous pouvons tout perdre, FORS L'HONNEUR, agissant ainsi, nous sommes persuadés que nous rencontrons l'approbation de l'immense majorité des Belges. Nous croyons sincèrement que l'occupant lui-même dont l'attachement à sa patrie constitue un véritable culte et une haute qualité morale ne pourrait avoir pour nous, dans son for intérieur,que respect et mépris pour quiconque renie son devoir sacré.

 

SERVIR NOTRE ROI et NOTRE PATRIE, telle est et restera TOUJOURS notre ligne de conduite.

 

 

Par la suite, deux échevins furent « démissionnés » : BURGUET et THYBERGHIEN pour être remplacés par deux échevins rexistes, usurpateurs HENAULT et BROUWERS.

 

HENAULT qui remplacera SIMON déchu suite à ses malversations...et qui sera exécuté fin 1942.

 

 

Nous trouvons dans Le Courrier de la Meuse, journal clandestin la déclaration faite par les deux seuls échevins légitimes encore en poste.

 

Aux nouveaux échevins imposés à la ville de Verviers :

 

Messieurs, Ainsi donc c'en est fait, vous n'avez pas craint de prendre place dans ces fauteuils scabinaux desquels par un véritable abus de pouvoir, sont écartés nos deux collègues qui les occupaient de par la volonté populaire librement exprimée.

 

A ceux qui sont ainsi frappés, qui ont été longtemps à la peine, qui ont toujours accompli leur tâche dans un magnifique esprit de patriotisme et de civisme, nous adressons aujourd'hui notre témoignage de cordiale sympathie et de solidarité et formons des vœux ardents de les voir réinstaller bientôt dans leurs fonctions.

 

Quand à vous, Messieurs HENAULT et BROUWERS, notre sentiment et notre attitude à votre égard se trouvent définis dans la déclaration dont nous avons donné connaissance à Monsieur SIMON le 19 mai dernier au moment où il prenait la place de Monsieur Lucien DEFAYS à la tête de notre cité. De cette déclaration, nous ne retirons rien, ni un mot, ni une virgule.

 

En sollicitant ou en acceptant ces mandats, vous vous êtes voués au mépris, non seulement de tout patriote sincère, mais encore de l'occupant lui-même. Méditez, en effet, ces males paroles que prononçait en 1807 le grand philosophe allemand FICHTE au moment où les troupes françaises occupaient sa patrie après Iéna

« Le spectacle d'un attachement fidèle à la patrie et aux amis, d'une honnêteté incorruptible, de l'amour du devoir, de toutes les vertus publiques et domestiques ; voilà le présent amical que nous devons faire à nos hôtes d'aujourd'hui, pour qu'ils l'emportent chez eux le jour de leur départ qui ne saurait manquer d'arriver. Gardons nous de les redouter outre mesure ou d'essayer de renoncer à notre manière de vivre pour leur ressembler en adoptant la leur. Loin de nous l'idée excessive de pousser aux provocations ou aux excitations individuelles. Ce que nous avons de mieux à faire, c'est de poursuivre partout notre chemin comme si nous étions absolument entre nous et de ne nouer que les relations imposées par les circonstances. »

 

Pour y arriver à coup sûr, chacun devra se contenter de ce que les traditions de la Patrie lui permettent de faire, porter dans la mesure de ses forces la charge commune et considérer comme un opprobre déshonorant toute faveur venant de l'étranger.

 

Puissions-nous rester tels que nous sommes et même si possible devenir avec plus de force et de netteté ce que nous devons être. Pour nous affermir dans cette résolution, il nous est aisé de nous persuader que malgré tous nos efforts nous n'arriverons jamais à contenter les étrangers, à moins de renoncer complètement à notre individualité, ce qui équivaudrait à un suicide moral. Magnifique leçon de patriotisme, n'est-il pas vrai ? Qu'à part quelques uns, trop nombreux encore, hélas, chaque belge fait sienne.

 

Puissiez-vous Messieurs, méditer ces fières paroles, faire un tour sur vous-même et trouver, au fond de votre conscience libérée, la voie qui dicte le devoir envers la Patrie.

 

Quant à nous, si nous n'avons pas cédé à l'appel du sentiment qui nous disait de suivre nos collègues dans leur retraite momentanée, c'est parce que nous estimons, non seulement qu'investis d'un mandat par la volonté populaire, nous avons le devoir d'en poursuivre l'exercice jusqu'à l'extrême limite du possible, mais encore que ce devoir se trouve être singulièrement amplifié. En effet, à côté de notre travail administratif dans nos départements respectifs, nous aurons dès à présent la mission de contrôler tous vos actes et d'empêcher, soit que par votre politique vous ne dirigiez la Cité dans une voie contraire à celle que désire la population tout entière, soit, comme il a été tenté une fois déjà, que vous ne mettiez l'administration au service, voire même sous la tutelle d'un parti politique dont les doctrines rencontrent la réprobation de l'immense majorité des Belges, qui. malgré les temps difficiles que nous vivons et surtout à cause de ces épreuves, restent farouchement attachés à leur Patrie et à ses traditions forgées dans le culte de la Liberté et de l'honneur.

 

Malgré notre position minoritaire dans ce collège, il nous reste des droits. Ces droits, Messieurs, nous les exercerons aussi souvent et aussi énergiquement qu'il le faudra, attendant avec sérénité le jugement populaire auquel nous aspirons nous soumettre bientôt. Servir, mais servir LOYALEMENT, là est notre seule ambition.

 

Les échevins minoritaires MM. Louis Bertholet et Jean Gaspard.

 

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