GRAND-LIEGE 1942. Les échecs cuisants des rexistes, usurpateurs, avec l'enseignement.

LE GRAND-LIEGE et l'enseignement.

Ses tentatives

et, surtout, ses échecs.

Avant la guerre, depuis des dizaines d'années, la Ville de LIEGE avait toujours accordé une place de choix, dans ses priorités, à l'enseignement.

Les enseignants, justement reconnaissants, étaient, en général, réputés pour leur esprit de discipline vis-à-vis des autorités communales.

Le collège usurpateur fit diverses tentatives pour s'attirer leurs bonnes grâces.

Nous verrons comment...et nous verrons aussi comment ces tentatives furent, mal, accueillies.

On parle là de l'échevin usurpateur Chevalier, qualifié d'échgevin « éphémère ». Ephémère parce qu'il fut l'un des premiers ) déserter !

L'Enseignement communal liégeois était aussi un enseignement laïc. Manifestement, dans l'enseignement secondaire en tout cas, le cours de religion n'était pas donné.

Pour s'attirer les bonnes grâces de l'évêché, le collège usurpateur décida de l'instaurer.

Réponse : une fin de non recevoir cinglante de Monseigneur Kerkhofs qui ne voulait pas jouer dans cette mauvaise pièce.

Voici, puisé dans la Presse clandestine, L'agent des services publics, de décembre 1942, le récit de la tentative d'apprivoiser le personnel enseignant.

LES INSTITUTEURS LIEGEOIS ONT LE SENS DE LA PROPRETE.

L'ordre nouveau établi par la force, sait qu'il ne pourra durer que s'il se concilie la masse des travailleurs . De là, cette débauche de propagande mensongère pour rallier ceux-ci à sa trompeuse idéologie. De la aussi cette tentative d'embrigadement des militants syndicaux dans les organismes d'ordre nouveau. De là, l'invitation de M. Chevalier, l'éphémère échevin de l'Instruction et des Sports, à M. Collard secrétaire des Anciens Normaliens, à collaborer avec le nouveau collège . Bien que plus bref encore que celui de son honorable échevin, le passage de M.Collard dans les bureaux de l'échevinat, a duré suffisamment pour déconsidérer aux yeux de ses collègues et de ses membres, le chef jadis écouté du syndicat neutre . Aussi n'insisterons-nous pas sur ce point. Car, bien plus que la déchéance de M.Collard, nous intéresse la belle attitude du personnel enseignant dans cette circonstance. Confus et indigné à la fois de voir son représentant embarqué de bon gré dans la galère des collaborateurs, il a énergiquement témoigné sa vive réprobation. Coups de téléphone, lettres de protestations, visites au domicile de l'intéressé, désapprobation de tous les anciens collègues du comité liégeois, rien n'a été négligé pour contraindre M.Collard a renoncer à l'emploi qu'à la grande honte de toute la corporation, il occupait déjà. Il nous plaît de considérer ceci comme une victoire du personnel sur le nouveau collège. L'échevin,comme M.Collard d'ailleurs, trompé par la fidélité coutumière des instituteurs liégeois dans les positions de leur secrétaire, avait cru qu'il pourrait,en s'assurant cette collaboration, se targuer de l'appui considérable du corps enseignant. . . . On s'est chargé de le détromper rapidement et totalement. Et cette riposte vigoureuse autorise des espoirs légitimes dans les capacités de résistance du personnel des écoles liégeoises. Libérés des entraves qui avaient pendant trop longtemps paralysé leurs aspirations pour une action syndicale énergique, les instituteurs et institutrices de la cité, vont rejoindre en bloc les comités de défense clandestins et lutter avec eux pour l'amélioration de leur sort et la délivrance de leur patrie.

Et maintenant, puisé dans le même n°, l'affront fait aux collaborateurs par l'Evêque de LIEGE.

UN COUP DE CROSSE BIEN APPLIQUE.

A peine installé, le nouveau collège, par l'entremise de l'ex-libéral Chevalier, avait voulu instaurer le cours de religion dans les écoles moyennes de la ville. Les parents avaient en grosse majorité compris que la religion importait peu aux disciples des assassins de nos prêtes patriotes. Aussi avaient-ils marqué leur désaveu de cette innovation en refusant l'inscription de leurs enfants. . , . . D'autres l'avaient également compris. La plus haute autorité ecclésiastique de notre région vient de donner à ces hérétiques du patriotisme, une cinglante leçon de dignité. Monseigneur Kerkhofs évêque de Liège , vient de répondre au collège qu'il se refusait, dans les circonstances actuelles, de désigner son délégué. Et pan ! C'est par de pareilles actions courageuses que nous vaincrons. C'est en nous serrant les coudes que nous triompherons. Personnel enseignant des écoles libres, votre chef spirituel vient de donner l'exemple du civisme. Suivez-le courageusement. Rejoignez ceux de vos collègues qui ont déjà rallié le Front de l'Indépendance et luttent pour la libération. Renforcez le syndicat unique et indépendant de TOUS les agents des services publics. Diffusez sa presse, popularisez ses mots d'ordre et ses revendications.