31 juillet 1914: assassinat de Jean JAURES

31 JUILLET 1914 : ASSASSINAT DE JEAN JAURES

Nous sommes le 31 juillet, et c’est une date historique.

À l`approche de la guerre, il lutte pour la paix entre les peuples, mais son action lui vaut l`incompréhension des milieux patriotiques et modérés et finalement causa sa perte.

Son combat lui attira la haine farouche des nationalistes tels Charles Maurras (1868-1952), chef de file du mouvement royaliste L’Action française.

C’est en effet un vendredi 31 juillet qu’en 1914, Jean Jaurès fut assassiné.

Le soir du vendredi 31 juillet 1914, alors que Jean Jaurès dîne avec deux collaborateurs au café du Croissant, rue Montmartre, à Paris, un homme se dresse dans l’encadrement de la fenêtre, et tire trois coups de revolver. Deux balles tuent JAURES sur le coup. Un cri fuse dans le restaurant :

« Ils ont tué Jaurès ! »

L’événement s'est produit trois jours avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale, qu’il avait tout fait pour empêcher.

Le 1er août 1914, l`écrivain et homme politique français Maurice Barrès , pourtant adversaire politique de Jaurès car nationaliste, fut l`un des premiers à se recueillir, à Passy, devant sa dépouille.

A méditer,

ces paroles de celui qui fut toujours accusé d'antipatriotisme ( en fait, c'était un antinationaliste) :

« La vérité est que partout où il y a des patries, c`est-à-dire des groupes historiques ayant conscience de leur continuité et de leur unité, toute atteinte à la liberté et à l`intégrité de ces patries est un attentat contre la civilisation, une rechute en barbarie».

– Jean Jaurès, L`Armée nouvelle, 1911.

Le 23 novembre 1924, les cendres de JAURERS furent transférées solennellement au Panthéon, à Paris, sur décision du gouvernement de l'époque.

Quant à son adversaire le plus farouche ( Charles MAURRAS),il eut une destinée plus funeste :

 Il soutint le gouvernement de Vichy, l'instauration d'une législation antisémite et la création de la milice.

Poursuivant la publication de L'Action française sous l'occupation allemande, il réclama l'exécution de résistants.

Arrêté à la Libération, il fut condamné à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale en raison de ses articles.

Il fut néanmoins gracié pour raisons de santé en mars 1952.

Ci-après, la chanson de Jacques BREL en sa mémoire :

Paroles de « Jaurès » ( Jacques Brel)

Ils étaient usés à quinze ans
Ils finissaient en débutant
Les douze mois s’appelaient décembre
Quelle vie ont eu nos grands-parents
Entre l’absinthe et les grand-messes
Ils étaient vieux avant que d’être
Quinze heures par jour le corps en laisse
Laissent au visage un teint de cendres
Oui notre Monsieur, oui notre bon Maître

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

On ne peut pas dire qu’ils furent esclaves
De là à dire qu’ils ont vécu
Lorsque l’on part aussi vaincu
C’est dur de sortir de l’enclave
Et pourtant l’espoir fleurissait
Dans les rêves qui montaient aux cieux
Des quelques ceux qui refusaient
De ramper jusqu’à la vieillesse
Oui notre bon Maître, oui notre Monsieur

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Si par malheur ils survivaient
C’était pour partir à la guerre
C’était pour finir à la guerre
Aux ordres de quelque sabreur
Qui exigeait du bout des lèvres
Qu’ils aillent ouvrir au champ d’horreur
Leurs vingt ans qui n’avaient pu naître
Et ils mouraient à pleine peur
Tout miséreux oui notre bon Maître
Couverts de prèles oui notre Monsieur
Demandez-vous belle jeunesse
Le temps de l’ombre d’un souvenir
Le temps de souffle d’un soupir

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?