VIENNE: le mémorial contre la guerre et le fascisme.

VIENNE :

Mémorial contesté :

Monument contre la guerre et le fascisme.

Ce mémorial est l'oeuvre de Alfred Hrdlicka, artiste autrichien qui fut, en son temps, l'un des artistes européens les plus engagés contre le fascisme.

Alfred Hrdlicka, nom d'origine tchèque ( à prononcer "Herdlitchka" ) était né, à VIENNE, le 27 février 1928 au sein d'une famille commmuniste. Après l'Anschluss de 1938, il a accompagné son père dans la clandestinité. Alfred Hrdlicka a consacré toute son œuvre à son engagement contre la guerre, la violence et l’antisémitisme

Il aimait provoquer. Lorsque, en 1986, éclata l'affaire Kurt Waldheim ( président autrichien accusé d'avoir menti sur son passé ), il construisit un grand cheval de bois, monté sur des roulettes. Pour ridiculiser Kurt Waldheim qui avait justifié son adhésion à une organisation nazie par le désir de pratiquer l'équitation.

Grande polémique en 1991 avec l'inauguration du Mémorial contre la guerre et le fascisme, installé à VIENNE, juste en face du Musée de l'Albertina. A côté de stèles plus classiques en marbre, le sculpteur a représenté, en bronze, un juif contraint de nettoyer à quatre pattes la chaussée. 

Pourquoi à cet endroit ? Au cours de la Seconde Guerre mondial existait, là, au sous-sol un abri pour recevoir les habitants du quartier lors des bombardements. Le 12 mars 1945, lors du raid de l'armée américaine sur Vienne, la zone autour de l'Albertinaplatz fut presque complètement détruite. L'abri fut écrasé et 300 personnes y périrent. Par respect pour les victimes, dont les corps sont restés, on déclara le lieu inconstructible. Il fut remplacé par un espace vert. La ville de Vienne commanda à Alfred Hrdlicka un monument contre la guerre et le fascisme  en 1988. 

En fait, ce mémorial a une ambition beaucoup plus grande que la mémoire de ces 300 malheureux viennois, il commémore toutes les victimes de la seconde guerre et aussi toutes, en particulier toutes les personnes tuées pendant le régime nazi. 

Pourquoi ces polémiques ? Tout d'abord parce que cela gênait les autrichiens et aussi les juifs.

Voici la photo d'un premier monument, la « Porte de la Violence ».

Ce mémorial contraste avec les photos d'époque où la population autrichienne accueille l'armée allemande lors de l'Anschluss en 1938. Souvenirs gênants. C’est par des manifestations d’allégresse que furent accueillies les troupes allemandes le dimanche 12 mars 1938, en Autriche. Nulle part ailleurs l’armée allemande ne rencontra un enthousiasme aussi obstiné en franchissant des frontières nationales.

Autre oeuvre, la statue représentant un juif, à quatre pattes, occupé à nettoyer la rue avec une brosse. Cette oeuvre fut contestée...pourtant elle n'est que la reproduction d'une photo d'époque. Il est bien exact que, à VIENNE, les juifs furent contraints à cette basse besogne.

Les Juifs viennois ne furent pas victimes d’une politique imposée de l’extérieur. Des exactions et les pillages, qui étaient jusqu’alors inimaginables en Allemagne devinrent désormais monnaie courante dans la Vienne national-socialiste, commencèrent dans la nuit qui précéda l’arrivée des troupes allemandes. Les nazis viennois se mirent au travail dès le samedi 11 mars.

Il y eut bien des tentatives sporadiques pour aider les victimes mais ce fut le fait d’individus isolés.