Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


En Belgique: on parle de "piottes" et non de "poilus".

Publié le 26 Juillet 2018, 18:30pm

Les piottes.

 

L'expression « poilus », est originaire de l'armée française en 14-18. Elle désigne les nombreux combattants «perdus quelques part dans l’immensité de la ligne de front qui partait de Nieuport et qui se terminait aux portes de Bâle ». Elle évoque la vie pénible dans les tranchées, en hiver dans le gel et la neige, en autre temps sous la pluie, donc dans la boue.

 

Dans la Chanson de Craonne, nous avons aussi vu apparaître le mot « purotin ».

 

Il y a quelques années, on appelait les derniers anciens combattants de 14-18 encore en vie les "derniers Poilus". L'usage de ce mot n'est pas adéquat si on l’utilise dans le contexte belge.

 

Il y a celui, plus spécifiquement belge, qui a laissé plus de trace, de « piotte ». Pour l'armée belge, nous avons déjà parlé du mot « jass », tombé dans l'oubli. " Piotte(s)" et "jass(es)", les écrivains ou historiens emploient tantôt l’un ou l’autre de ces termes, tantôt les deux indifféremment.

 

Les « piottes », pendant les périodes d'inactivité, ont cherché à s'occuper. Certains – c'était rare à l'époque – avaient un appareil de photographie. Ils ont pu prendre des photos de repos entre deux bombardements ou deux assauts surprise. D'autres ont tenu un journal personnel. D'autres ont dessiné. D'autres ont sculpté dans les déchets d’obus ou tout autre type de matériaux, divers objets. C'est le fameux « artisanat des tranchées ».

 

D'où vient ce mot « piotte » ?


 

Si on s'en tient à la définition, il s'agit d'un mot non véritablement argotique qui viendrait d'un verbe français vieilli. « Piotter » signifie « crier pour un oisillon »,  « faire entendre un cri, en parlant d’une couvée de petits oiseaux ».

 

Il est difficile de dire si le mot "Piotte", déjà utilisé avant 1914, et encore en vigueur jusqu’à la fin des années trente découle de cette définition. Peut-être, si l'on compare la troupe de soldats à une troupe de petits oiseaux bien démunis.

 

Peut-être car il ne concerne que les soldats des régiments d’infanterie de ligne. Les cavaliers,les artilleurs, les grenadiers ne sont pas repris sous ce terme, étant des régiments plus « nobles ». ce sera aussi le cas des aviateurs.

 

Venant conforter l'origine du mot, il faut se mettre en tête que , avant guerre, l'armée belge est une "armée de pauvres". Jusqu'en 1909, année de la suppression du tirage au sort, on pratique le remplacement. Les jeunes gens aisés tirés au sort peuvent se payer un remplaçant.

 

Quand la guerre éclate, l’armée belge est en pleine réorganisation, en raison de l’introduction en 1913 du service militaire généralisé pour tous les hommes de plus de 19 ans. En 1914, l’armée se compose donc de miliciens qui ont encore été choisis par tirage au sort, de miliciens de la nouvelle loi et de volontaires de guerre. On a parlé d'une armée de pauvres...mais c'est donc aussi une pauvre armée.

 

Le mot « piotte » est péjoratif: le « piotte » n'est pas admiré contrairement aux régiments que l'on a cité plus haut. Ce qui ne signifie pas nécessairement qu'on le méprise, il est pris en pitié.

Dans les villes de garnison, le « piotte », au retour de l'exercice ne paie pas de mine, il est souvent sali. Les autres régiments défilent.

 

Mais au cours du conflit, le mot "piotte" ne traduit le dédain ni la pitié. Les civils éprouvent une véritablement admiration pour ces combattants. On les apprécie car ils subissent toutes les avanies, ils qui effectuent fidèlement les tâches les plus dangereuses et ingrates. Désormais, le terme « piotte » est un titre de gloire. Il désigne pour le civil le véritable combattant par opposition aux embusqués et à ceux qui ont échappé à la guerre.

D'autre part, la différence entre les régiments d'élite et les fantassins, dans la guerre des tranchées, a disparu. Par exemple, la cavalerie n'a plus aucune utilité. Ces soldats ont rejoints les autres et partagent les mêmes tourments. On peut dire qu'ils sont tous devenus " piottes". Il n'y a plus que les aviateurs qui sont différents mais courent d'autres dangers.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
À noter que le mot "Piotte" ou "Piot" dans le sens de fantassin était connu avant 1914-1918.<br /> Léopold Courouble l'utilise dans son livre "Pauline Platbrood" publié en 1902.<br /> Marcel Remy l'utilise aussi dans une des chroniques reprise dans le livre "Ceux de chez nous". "J'écris une belle lettre" publié entre 1901 et 1906 dans "Le journal de Liége"
Répondre

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents