PRIX SERGENT-MAJOR CHABOT
Le 26 juin 1963, la Force aérienne belge connaissait l'un des pires accidents de son histoire, causé par un malheureux concours de circonstances et qui s'est soldé par la mort de 38 de ses 47 occupants, principalement des membres du 1er bataillon parachutiste, désormais dissous.
Un avion de transport C-119 "Flying Boxcar" appartenant au 15e wing de Melsbroek avait été touché en plein vol par un obus de mortier tiré - en dépit d'un ordre de cessez-le-feu - par une section de l'armée britannique en manoeuvre dans le camp d'entraînement de Sennelager (ouest de l'Allemagne). Touché au niveau de l'aile droite par un obus de 3 pouces, tout le côté droit de l'avion, immatriculé CP-45, s'enflamme.
Le "dispatcher" (responsable des sauts à l'intérieur de l'appareil), le premier sergent-major Edmond Chabot a le temps d'ouvrir la porte située du côté opposé au feu et de pousser neuf paras à sauter, leur sauvant la vie.
En souvenir de cet acte et en l’honneur du sergent-Major CHABOT, la FNC de LIEGE-VILLE organisait, jusqu’il y a quelques années, chaque année un concours parmi les écoles de la ville. Chaque année, un thème différent était proposé.
Voici, ci-après, le dernier thème proposé. Cela remonte à plusieurs années. Cette dernière fois, le thème proposé était :
« Le civisme est une qualité que tout être humain doit posséder pour vivre en communauté. Où en sommes-nous dans l’Europe d’aujourd’hui ? »
Ce dernier concours a été remporté par Sophie LEDIEU, élève de 6° T.Q. à l’INSTITUT HORTICOLE de LIEGE. Voici son texte :
« Le civisme pour moi désigne le respect du citoyen pour la collectivité dans laquelle il vit et de ses lois. C’est donc la connaissance de ses droits et de ses devoirs vis-à-vis de la société.
C’est la participation, l’engagement et l’envie de chacun d’orienter son comportement dans le sens d’une plus grande responsabilité au service du bien commun. Les droits civiques, le droit d’élire, d’être élu, ‘être juré, expert, témoin, d’avoir la charge d’une fonction, d’un emploi public.
Le principe du civisme est le respect de l’autre, quel qu’il soit, comme égal à soi-même. Manquer de respect aux autres revient à perdre le droit moral d’exiger d’eux le même respect. Respect des personnes, des avis, des opinions, des croyances, des comportements et des choix, c’est le point indispensable et le même condition à la démocratie et de la liberté.
C’est une évidence qui ne semble pas toujours l’être. Le civisme ne consiste pas à se donner une opinion mais consiste à la donner, c’est le devoir de chacun, en des termes acceptables et respectueux des différences. L’autre n’est pas bête, n’est pas ignorant car on n’est pas d’accord avec lui parce qu’il n’est pas pareil.
Le civisme consiste à avoir du respect pour le travail d’autrui. Ce respect devrait conduire chacun à faire attention à ne pas tenter de détruire ce travail.
Si on vient faire la fête chez quelqu’un, il ne faut pas démolir sa maison. Si on le fait, c’est normal de se faite mettre dehors.
Le civisme consiste aussi à permettre aussi la discussion et le débat, surtout si on n’est pas d’accord : c’est intéressant de connaître quelqu’un d’autre et son argumentation. Et parfois on peut même être surpris et changer soi-même d’idée.
Si on se pose la question de savoir où nous en sommes aujourd’hui, on peut constater que l’Union Européenne souffre d’un rejet de la part de plus en plus de citoyens. L’Europe a aujourd’hui besoin d’une nouvelle démocratie. Les citoyens européens ont du mal à se reconnaître dans l’Etat européen, la plupart d’entre eux privilégient l’économie par rapport au bien commun.
En conclusion : c’est le respect de chacun à donner son avis sur les choses publiques. C’est la base de la démocratie. Celle-ci se fonde sur le débat et le droit de chacun de défendre ses opinions. L’écoute et le respect de l’avis des autres sont le principal de l’esprit civique. »
Ce qui est extraordinaire, ici, c’est la prémonition dont a fait preuve cette jeune fille : délitement de l’idée européenne, difficulté d’entendre les avis opposés, privilège de l’économique sur les autres aspects de la vie en société, le besoin d’une nouvelle démocratie...
Quoi de mieux pour illustrer ce texte que la photo de la manifestation des jeunes à LIEGE pour le climat ?
