LIEGE :
Une ville aux multiples Monuments aux Morts et Mémoriaux
Mais pas de Monument général pour la Ville.
1. Ville aux multiples momunents et mémoriaux.
Si on se limite à l’ancienne Ville de LIEGE ( N°s postaux 4000 et 4020 ), selon bel Mémorial, référence en la matière, on compte 53 mémoriaux, stèles ou monuments divers répartis sur toute la ville. 4000 et 4020 représentant l'ancienne Ville de LIEGE.
Ce qu'on trouve, ce sont les souvenirs de quartiers : monuments , stèles, plaques commémoratives...
On trouve parfois, dans certains quartiers une surabondace. Ainsi, aux trois coins de la Place de l’Yser, nous en comptons quatre :
* une à l’intérieur de l’église saint-Pholien dédiée « aux paroissies de Saint-Pholien victimes de 14-18 ;
* une autre au mur extérieur de l’église dédiée aux morts pour le patrie du quartier de Saint-Pholien ( 14-18 et 40-45 )
* une à la façade de l’ancienne Banque de Bruxelles, au coin du Boulevard SAUCY, de la Rue Puits-en-Sock et de la Rue Henri de Dinant offerte par le « CERCLE LES XXI. SOUVENIR LIÉGEOIS
FONDÉ LE 5 AOÛT 1916" aux habitants du quartier d’Outremeuse ; une à la façade de l’église Saint-Nicolas.
Ceci à titre d'exemple. Le temps nous manque pour étudier tous les quartiers. A noter, après 1919, dans les années 20, l'influence incontestable de l'Eglise catholique. En témoignent les nombreux mémoriaux dédiés aux « enfants », aux « martyrs » de la paroisse, la paroisse correspondant à un quartier.
2. Mais aucun Monument dédié à l'ensemble des victimes de la Ville.
C'est tout-à-fait remarquable. Alors que, à quelques exceptions près, chaque commune du Royaume en est pourvu, un tel Momunent manque à LIEGE.
Le Mémorial édifié à COINTE a un tout autre but, c'est un « Mémorial international à la gloire des soldats alliés ».
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Quant au Monument National à la Résistance ( MNR ), comme son nom l'indique il s'adresse bien audelà de LIEGE. C'est, pour la Résistance, l'équivalent de la Tombe du Soldat Inconnu à Bruxelles.
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La statue du Roi Albert ne peut être non plus considérée comme édifiée à la gloire des soldats mais est plutôt une reconnaissance dédiée au Roi – ce n'est point une critique.
3. Pourtant il y eut bien un projet.
Très tôt, en décembre 1918, la ville approuva le principe de la construction d’un monument « commémoratif de la Défense nationale ».
Le projet fut confié à l'architecte Paul JASPAR. Celui-ci déposa les esquisses d’un « Beffroi de la Victoire » de 90 mètres de haut qui s’érigerait à proximité du Perron !
Ce projet était gigantesque.
4. Revenons au projet avorté de Paul JASPAR.
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Ce projet devait s'appeler « Beffroi de la Victoire » ou, plus populairement la « Grosse Tour ».
Culminant à 90 mètres, ce monument devait symboliser l'histoire de la principauté en associant différents styles historiques de la région.
La "Grosse Tour" devait être un condensé de l'histoire des styles architecturaux de nos régions. De style roman à la base, avec diverses phases du gothique dans les étages surmontés par une galerie Renaissance courant entre des poivrières Louis XIV, suivis d'une gradation de styles allant de la Régence au 1er Empire, le tout coiffé par un campanile avec cloches et carillon.
Installé où il était prévu, c'était démesuré. Il suffit de faire une comparaison avec la « Grande Roue » installée à l'occasion du Marché de Noël pour en êtrev convaincu. Cette roue mesure 40 mètres, le Beffroi en aurait mesuré plus du double !
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En outre, l'assemblage des styles – un style pour chaque niveau – était hétéroclite. La Ville de LIEGE l'a sans doute échappé belle.
5. Alors arriva le Monument aux Défenseurs des Libertés liégeoises.
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C'est celui qu'on voit sur le pont Albert Ier qui surplombe la Meuse.
C’était bien, à l’origine, ce Monument qui était destiné à honorer la mémoire des combattants de la guerre 1914-1918. Son but fut transformé en symbole de reconnaissance « à tous les Liégeois morts pour la liberté de leur cité ».
Il se compose de cinq grandes stèles en marbre noir, longées sur un côté par un ensemble de croix en bronze doré.
En 1954 l’architecte verviétois Georges DESOYARD proposa un ensemble architectural pour la célébration du 40e anniversaire de la bataille de Liège.
Observons-le :
Sur la première face, neuf dates sont inscrites sans aucune autre précision, sous l’inscription en lettres d’or : «Liège à ses enfants morts pour elle».
Ces dates sont celles de neuf des nombreuses batailles qui ont jalonné l’histoire de Liège.
1106 : Victoire des Liégeois sur les troupes du Saint-Empire Germanique ;
1213: Bataille des Steppes et mise en échec de l’invasion du duc de Brabant ;
1346: Bataille de Vottem menant à la victoire du peuple liégeois contre le prince-évêque Englebert de la Marcke, allié aux Bourguignons ;
1408 : Bataille d’Othée qui marque une sanglante défaite de l’alliance liégeoise par Jean Sans Peur, duc de Bourgogne ;
1468 :Tentative échouée des 600 Franchimontois de libérer Liège assiégée par le duc de Bourgogne et le roi de France ;
1790 : Révolution liégeoise mettant fin à huit siècles de domination épiscopale ;
1830 : Liège devient une province de la Belgique indépendante ;
1914-1918 :Première Guerre mondiale, les Liégeois tentent de résister à l’invasion puis organisent la résistance ;
1940-1945 : Seconde Guerre mondiale, après son invasion, Liège réorganise ses réseaux de résistance.
Bref, un splendide Monument. Un Monument hautement symbolique. Maisn toujours pas de Monument aux Morts véritable.