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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


1940-1945: les restrictions alimentaires, le ravitaillement et le marché noir.

Publié le 15 Juin 2024, 06:12am

Le ravitaillement en Belgique en 40-45

Et

Le marché noir

1. Rapidement, la situation devient critique

Les années de guerre sont, en Belgique comme ailleurs, souvent synonymes de pénurie alimentaire.

 

Pour survivre, les Belges durent se contenter de la production agricole nationale. Il y avait aussi l'apport de l'une ou l'autre livraison de produits alimentaires venant d'autres pays occupés. Comme ceux-ci étaient soumis aux mêmes contraintes que chez nous, on s'imagine bien que cela ne pouvait suffire.

 

Les vraies restrictions entrèrent en vigueur très tôt, le 25 mai 1940. Dès le mois d’août 1940, les premiers problèmes liés au ravitaillement se posent. Pour éviter une famine parmi la population et donc la grogne, la rébellion ou la résistance, l’occupant met en place un plan de cultures obligatoires. Les agriculteurs ne sont pas très heureux de ce plan et rechignent à devoir cultiver des denrées qui seront réquisitionnées par les Allemands, telles que le colza, la betterave, les pommes de terre ou les céréales; mais ils obéirent.

2. Le rationnement se met en place.

 

Cette situation rendit inévitable un système de ravitaillement. Chaque citoyen reçut une carte de ravitaillement. Celle-ci ouvrait le droit d'obtenir, mensuellement, des timbres lui permettant d'acheter sa ration alimentaire. Dans chaque commune, un commis au ravitaillement était chargé de leur distribution.

 

Les rations prévues garantissaient 1350 calories par jour. A titre de comparaison, 2000 calories par jour auraient été nécessaires et, avant-guerre, la moyenne était de 2700 calories par jour.

 

 

Tableau du rationnement de juin 1941

Produits

Ration quotidienne

Total

 mensuel

Au choix :

a) pain de ménage

b) farine légale

c) pâtes alimentaires de farine de froment blutée à 85%

d) pâtes alimentaires de farine de seigle blutée à 72%

e) biscottes de farine de froment blutée à 72%

f) aliments de régime

g) pain d'épices

h) pâtisseries

 

225 gr

170 gr

 

150 gr

 

125 gr

 

125 gr

175 gr

250 gr

450 gr

 

6 kg 750

5 kg 100

 

4 kg 500

 

3 kg 750

 

3 kg 750

5 kg 250

7 kg 500

13 kg 500

Orge torréfié

3,3 gr

100 gr

Margarine

Beurre

Sucre ( raffiné, cristallisé, candi, cassonade ou autre )

3,3 gr

11,7 gr

 

66 gr

100 gr

350gr

 

2 kg

 

Féculents : gruau d'avoine, légumes secs, riz, maïs...

 

 

66 gr

 

 

2 kg

Viandes ( fraîche, congelée, en conserve )

35 gr

1 kg 050

Miel artificiel, sirop de sucre, pâtes à tartiner.

Confiture et gelée, sirop de fruit ou de betterave, pâtes de fruits ( min 30% de sucre )

 

5 gr

 

 

7,5 gr

 

150gr

 

 

225 gr

Pommes de terre

500 gr

15 kg

       

 

Le Moniteur belge annonçait chaque mois ce que serait, en principe le rationnement des denrées alimentaires.

Ainsi, du 7 mai au 5 juin 1941, le rationnement des denrées alimentaires était fait suivant le tableau ci-dessous.

Voilà ce qui était paru au Moniteur belge n°124 du 4 mai 1941:

3. Conséquences inévitables.

Ces restrictions donnent naissance à deux pratiques :

1 ) la vente et l'échange de ces timbres. Ceux qui possédaient des jardins privés savaient se passer de certains produits rationnés, dès lors les timbres correspondants devenaient libres...

2 ) pire : l'apparition d'un commerce parallèle, un marché noir prospère où les prix grimpent. Dans les campagnes, on s'en tire encore, chaque famille a son jardin, son verger, élève des lapins, de la volaille, possède un cochon, quelques vaches...mais dans les villes la misère est grande.

Le glanage est largement pratiqué après la moisson.

4. Le phénomène du marché noir.

Comparaison des prix de détail entre les deux marchés ( officiel et noir)

Juillet 1943 ( en francs belges )

Produits

Unité

Prix officiel

Marché noir

Pain de ménage

Pommes de terre

Fromage

Lait

Oeufs

Beurre de ferme

Café

Sucre

Chocolat

Macaroni

Bière

Graisse de boeuf

Entrecôte

Lard

Chemise

Costume

Chaussures

Tabac

Savon

Charbon

Kg

Kg

Kg

L

P

Kg

Kg

Kg

Kg

Kg

L

Kg

Kg

kg

 

 

 

Kg

Kg

Kg

2,88

2,44

29,13

2,75

1,61

41,60

29,00

7,90

16,00

9,00

2,68

15,00

34,63

26,45

176

1892

283

105

8

580

38

6,80

270

8,50

8,80

255

1675

120

816

82

?

342

175

278

286

4702

1133

270

95

2

On voit certaines multiplications, surtout pour des produits d'utilisation courante: le café, plus de 50 fois; le pain,+/- fois 13; le chocolat, fois 50; le savon,fois 12; le fromage, fois 9...

On comprend facilement avec quelle joie, les alliés furent accueillis avec leur chocolat ! 

On comprfend aussi facilement une des raisons de l'Opération Gutt !

5. Et cela a duré.

Jusqu'à la fin de la guerre...et avec des reliquats plus tard.

Ainsi...

Novembre 1946 :

Le rationnement est jugé « contraire à la politique d’abondance ». On cesse de rationner certaines denrées après un examen consciencieux des potentielles conséquences de cette libéralisation. Ce sont d’abord des denrées secondaires qui font leur entrée sur le amrché libre ; la chicorée, le sucre vanillé, les conserves.

Mars-avril 1947 :

Les prix de la confiture, du café, de la pomme de terre, du chocolat, de la viande de mouton sont progressivement libéralisés.

 

1948

On cesse de rationner les denrées les plus essentielles ou celles qui ont le plus manqué.

1er mai 1948 :

Le beurre cesse d’être rationné.

1er décembre : Le pain et l’huile cessent d’être rationnés.

 

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