6 janvier 1945 :
Le dernier crime de Léon DEGRELLE
1. Avant son dernier crime, son dernier délire.
En septembre 1944, tous ceux qui avaient quelque raison de craindre la Justice ou la colère de la population cherchèrent refuge et sécurité outre-Rhin.
Léon DEGRELLE, accompagné de +/- 5000 collaborateurs avait pris la poudre d’escampette et s’était réfugié près de Hanovre, en Allemagne. Il y avait aussi, pour la VNV, 10 000 néerlandophones.
Ils restaient convaincus que l’Allemagne ne tomberait jamais.
Réfugiés dans la Gau (division administrative) de Hanovre, ils espéraient rentrer en Belgique au terme d’une contre-offensive victorieuse de la Wehrmacht.
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Léon DEGRELLE, en uniforme nazi, congratulant un de ses sbires.
Ils crurent en leur délire le 16 décembre 1944 lorsque l’offensive Von Rundstedt frappa les Ardennes.
2. Délire apparemment partagé par les chefs nazis.
Le 20 février 1944, il avait été décoré de la Ritterkreuz ( Croix de chevalier de la Croix de Fer ), à laquelle Hitler ajouta, en août 1944, les feuilles de chêne.
DEGRELLE fut affublé en novembre 1944 du titre de « Volksführer der Wallonen ».
Fut également fondé, le Reichsgau de Wallonie (en allemand : Reichsgau Wallonien) qui comprenait l'actuelle Wallonie, sauf Comines-Warneton mais incluant les Fourons, sauf aussi Eupen-Malmedy et Moresnet. Cela alors que la Belgique était complètement libérée !
Il reçut, le 1er janvier 1945, « les pleins pouvoirs pour les affaires civiles, politiques et militaires pour les Wallons séjournant dans les territoires occupés par les troupes allemandes ». Dans la foulée, il décréta aussitôt la mobilisation des classes 1924 et 1925 pour tous les ressortissants belges qui se trouvaient sur le territoire réoccupé par le Reich.
A la veille de Noël, avec quelques membres de la 28ème division SS Wallonie, à la suite de la 6ème S.S. Panzerarmee de Josef Dietrich, ils rentrèrent en Belgique. Ils étaient convaincus que l’armée allemande occupait déjà Liège, Huy et Namur.
Dans la foulée, 200 chefs du parti rexiste se réunirent à Gummersbach pour se partager les postes de responsabilité quand Bruxelles serait repris !
Nous savons ce qu’il en a été. Degrelle arriva à Saint-Vith le 25 décembre.
Degrelle et ses complices errèrent aux frontières du Luxembourg, de Steinbach à Limerlé, où il s'installa avec son état-major le 2 janvier 1945. Ils y restèrent huit jours.
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En vert, ce que représentait, en Europe, le territoire attribué à DEGRELLE.
3. Le « Gouvernement de Limerlé ».
La justice belge avait condamné DEGRELLE à mort par contumace le 27 décembre 1944.
Malgré cela, à l’instar de la République de Salo de Mussolini, Degrelle fit tout ce qu’il put pour se donner une illusion du pouvoir. Avec ses futurs ministres, il entreprit l’élaboration d’un mémorandum en 13 points affirmant notamment l’annexion de la Wallonie et de la Flandre au Reich allemand.
Pressés par les Américains et gênant l’armée allemande par sa présence encombrante, Degrelle et ses troupes quittèrent définitivement le territoire belge tôt le matin le 10 janvier 1945.
La ville de La Roche sera libérée définitivement par les troupes britanniques et américaines le 11 janvier 1945.
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Les alliés réinvestissent LA ROCHE.
4. Son dernier crime.
Le 7 janvier, il ordonna l’arrestation du bourgmestre de La Roche, le baron Orban de Xivry, coupable d’avoir « maltraité » les collabos de sa commune après la libération. Il ne retrouva la liberté qu’à la fin de la guerre.
Sa vie fut épargnée, mais ce ne fut pas le cas des quatre frères Léonard, jeunes résistants arrêtés par les nazis que Degrelle avait promis de prendre sous sa protection. Ils furent fusillés peu de temps après.
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Lres quatre frères LEONARD
A cet endroit, directement à la frontière belgo-luxembourgeoise, les quatre frères Léonard furent assassinés le 6 janvier 1945. Ils étaient âgés entre 18 et 21 ans. Un petit mémorial contient, entre autres, un poème multilingue et poignant.
Condamné à mort, il échappa à son destin en se réfugiant dans l'Espagne franquiste.
Entretemps, le « Chef » de Rex a circulé dans la région à la recherche d’autres maquisards. Il a terrorisé la population jusqu’aux abords de Bastogne
Il ne reste plus rien du « gouvernement de Limerlé », si ce n'est le monument aux frères Léonard élevé à Gouvy, à deux pas de la frontière du Grand-Duché de Luxembourg.
Les quatre frères Léonard avaient été maquisards durant la guerre. A la libération, ils avaient été photographiés comme ce fut la coutume à l’époque. Cette photo leur a été fatale. Léon Degrelle les a exécutés.
Assassinés le 6 janvier 1945 sur ordre de Léon Degrelle, ils furent retrouvés seulement le 6 mars 1946, soit 14 mois plus tard.
A l'orée d'une petite pinède, un monument a été érigé à leur mémoire, à l’endroit où furent retrouvés leurs corps.
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Le petit mémorial contient, entre autres, un poème multilingue et poignant.
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