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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


"Shoah", "Holocauste", "Solution finale". Pas que de simples mots. Que se cache-t-il derrière ?

Publié le 5 Août 2023, 17:48pm

L'analyse de la Shoah, la mémoire de la Shoah, derrière les mots !


 

1. Traduction.


 

« Shoah » est un terme hébreu signifiant « catastrophe ». Il est utilisé pour caractériser le génocide des Juifs par les Nazis durant la Seconde Guerre mondiale.

Le terme « Shoah » s'applique au génocide stricto-sensu, soit la période courant du début des massacres à l’été 1941 à la fin de la guerre en Europe au printemps 1945 lequel marque la fin du danger pour les Juifs d’Europe.


 

2. « Shoah » différent de « Persécution ».

La persécution des Juifs d’Europe commence bien avant 1941, avec les humiliations et violences quotidiennes, l’exclusion juridique et sociale, ou encore les spoliations, qui débutent dès les premières semaines qui suivent l’arrivée des Nazis au pouvoir en Allemagne le 30 janvier 1933.

Cette période préparait la Shoah, mais ne peut être appelée telle.


 

3. « Shoah » plutôt que « Holocauste ».

Le terme « Holocauste » est souvent employé dans le langage courant pour désigner l'extermination des juifs pendant la seconde guerre mondiale. Pourtant son usage est catégoriquement réfuté par les victimes. Ce terme n'a d'ailleurs jamais été utilisé par les historiens occidentaux. Ce n'est rien d'autre qu'une maladresse de langage.

 

« Holocauste » est un terme biblique de l'Ancien Testament, évocateur de sacrifice, qui renvoit à la consumation totale par le feu d'un animal sur l'autel du Temple.

 

Il faut éliminer la moindre confusion: les victimes des camps nazis ne furent pas sacrifiées, pas plus qu'elles ne se seraient sacrifiées et n'ont accepté le sort qui les conduisait vers les chambres à gaz.


 

Sur Internet, Google laissait encore apparaître il y a peu que le mot « juif » s'associait 38 000 fois au terme « Shoah » et près de 26 000 à « Holocauste ».


 

4.Autre maladresse de langage : parler du « peuple martyr ».


 

Le terme « Holocauste » contribue à nourrir une certaine idée du "peuple martyr", un peuple résigné à son funeste destin, s'offrant en sacrifice afin d'expier une faute originelle imaginaire, dont peut-être lui-même ignorait la nature. Un sacrifice dont la cause lui échapperait.


 

« Holocauste » laisserait supposer un sacrifice pour la réparation, le rachat d'une faute ( Les Juifs, peuple déicide ? ). Naguère, le vendredi saint, dans certains villages d'Alsace, un bûcher était dressé sur la place publique, et, au milieu des sarcasmes, on y brûlait un mannequin, un juif : c'était le « Judverbrenne ».


 

5.« Shoah » et « Génocide nazi ».

 

En hébreu, « Shoah » signifie "destruction", "anéantissement". « Shoah » exprime la judéité de la victime et souligne sa spécificité raciale, religieuse et culturelle.


 

« Génocide nazi » signifie que cette « destruction », cet « anéantissement » fut multiple. Bien sûr, les victimes furent majoritairement juives mais aussi tziganes, slaves, résistants, prisonniers de guerre, communistes, homosexuels, francs-maçons, Témoins de Jéhovah, "déficients physiques et psychologiques".


 

6. « Shoah » et « Samudaripen ».

Pour les Tziganes on utilise le terme « Samudaripen ».  Entre 1938 et 1945, des centaines de milliers de Tsiganes ont été exterminés par les nazis et leurs alliés. Les historiens estiment ce nombre entre 200 000 et 500 000 personnes. L'Allemagne a reconnu sa participation à ce génocide, par la voix du chancelier Helmut Schmidt, en 1982. Ce nombre augmente à mesure que des archives et des charniers sont découverts.

 

« Samudaripen » a quasiment la même traduction que « Shoah », littéralement « Tuez-les tous ».

 

Ils utilisent parfois aussi le terme « Porajmos » qui signifie « destruction », « dévorement ». 

 

7. La « Solution finale ».

 

Le vocable « Solution finale du problème juif » (en allemand : « Endlösung den Judenfrage ») fait référence au plan nazi de destruction des Juifs. Il fut employé à la conférence de Wannsee par les dignitaires nazis.

Le terme est volontairement allusif. Il s’agissait, pour les Nazis, de cacher la réalité de leur plan et des agissements des « Einsatzgruppen » et organisateurs des déportations en utilisant un vocabulaire vague.

Cette « Solution finale », objectif  prioritaire pour les Nazis, concernait les onze millions de Juifs en Europe; ce plan prévoyait leur arrestation, leur transfert à l’Est où ceux qui ne seraient pas éliminés « naturellement », c’est à dire par le travail forcé et les privations, seraient « traités en conséquence », c’est à dire gazés dans des camions à gaz ou des chambres à gaz.

 

Les Nazis tentèrent de tenir secret les desseins de la « Solution finale » et évitèrent d’en parler ouvertement.

 

8. Le négationnisme.

 

Le négationnisme est le fait de contester la réalité de la Shoah, de nier la réalité du génocide des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Cette contestation s’attaque à l’ampleur du génocide, aux modalités, à la volonté des Nazis de le commettre.

Les négationnistes partent d’une hypothèse de départ qui, en fait n’en est pas une. En effet, leur idée est de démontrer que le génocide des Juifs n’a pas existé. Ils partent donc de cette idée considérée comme acquise et font alors tout afin de conclure qu’ils ont raison.

Selon Pierre Vidal-Naquet, le discours des négationnistes s’appuie sur 6 points:

  1. Il n’y a pas eu de génocide et l’instrument qui le symbolise, les chambres à gaz, n’a jamais existé.

  2. La « Solution finale » ne fut jamais que l’expulsion des Juifs en direction de l’Est européen.

  3. Le chiffre des victimes juives du nazisme est beaucoup plus faible qu’on ne l’a dit, éliminant de fait tout génocide ou tentative de génocide de la part de l’Allemagne nazie.

  4. L’Allemagne hitlérienne ne porte pas la responsabilité majeure de la Seconde Guerre mondiale. Elle partage cette responsabilité, par exemple, avec les Juifs, ou même elle n’a pas de responsabilité du tout.

  5. L’ennemi majeur du genre humain pendant les années trente et quarante n’est pas l’Allemagne nazie, mais l’URSS de Staline et le bolchevisme.

  6. Le génocide est une invention de la propagande alliée, principalement juive, et tout particulièrement sioniste, que l’on peut expliquer aisément par une propension des Juifs à donner des chiffres imaginaires, mais aussi par leur volonté d’en tirer un profit financier

 

8. « Solution finale » : exemple de la perversion du langage nazi.

 

Le régime nazi parvint à normaliser l’avilissement de certains termes et la valorisation de champs lexicaux, celui de la guerre notamment.

Ainsi, « Aktion » nomme sous le IIIe Reich «les opérations de massacre» ; « Sturm, tempête», se retrouve synonyme d’«assaut» ; « Figuren » («les marionnettes») désigne pour les nazis les cadavres exhumés pour dissimuler l’extermination.

La langue du Troisième Reich se caractérise par quelques néologismes, par l’usage fréquent du superlatif et de l’hyperbole quand il s’agit de magnifier le régime, de l’euphémisme et de l’abréviation (« nazi » est lui-même un acronyme) lorsqu’on veut entourer ses agissements de mystères, de la rhétorique religieuse lorsqu’on veut lui conférer un cachet solennel et, surtout, du déplacement sémantique et du renversement de valeurs de termes provenant d’autres langues


 

« Solution finale » signifiait, officiellement, « réglement du problème juif ». Cela aurait pu être, simplement, le déplacement et le regroupement dans un nouveau lieu, un nouveau territoire. En langage nazi : « Endlösung ( der Judenfrage )».

 

Il s'agit d'un euphémisme. Le mot « Finale » en fait en quelque sorte un superlatif et lui confère un cachet de solennité. Et un renversement total des valeurs : le simple réglement administratif cache le meurtre de masse ! Un exemple éclatant du cynisme nazi. Conscients malgré tout du caractère abominable et sans précédent du génocide qu’ils étaient en train de commettre, les nazis ont dès le début multiplié les mesures de précaution pour dissimuler d’abord leurs intentions, puis leurs actes. 

 

Un autre terme, encore plus vicieux que « Solution finale » fut aussi employé, « Evakuierung - évacuation », euphémisme utilisé dans les discours officiels et communications internes pour désigner l'extermination des populations-cibles, le plus souvent juives.

 

Parfois aussi, « Umsiedlung - transfert (de populations) », euphémisme désignant le départ en déportation.


 

 

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