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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


BRUXELLES ET ROUEN. Deux villes qui ont rendu hommage aux forains Morts pour la Patrie.

Publié le 29 Mai 2023, 18:19pm

Monuments aux Forains victimes des guerres.

1. Préambule :

Les forains, comme d’autres catégories de la population ont payé leur tribut lors des deux guerres mondiales.

Contrairement à d’autres professions, ils n’ont pas toujours été mis à l’honneur comme il convenait.

Ils souffraient évidemment du manque dans leurs rangs d’intellectuels ou de personnalités en vue.

Nous trouvons deux Monuments qui leur sont dédiés : un à BRUXELLES pour les forains belges et un à ROUEN pour les forains français.

Un oncle, prisonnier de guerre, me racontait que les forains prisonniers, leur avaient été d’un grand secours du fait de leur éducation. Ils étaient plus habiles pour tirer profit de ce qu’ils trouvaient et pour déjouer les surveillances...et aussi pour être capables, malgré les circonstances, d’amuser la galerie.


 

2. Monument bruxellois.


 

Il se trouve au Square de l’Aviation et est également dénommé « Pierrot héroïque ».

On l’appelle aussi parfois «  Monuments aux artistes forains morts pour la Patrie », appellation pas tout-à-fait adéquate.

Il fut conçu par le sculpteur Victor Voets et l’architecte Herman Voets suite à un concours remporté en 1922 et inauguré le 27.01.1924. Le sculpteur Victor Voets est également l’auteur du monument au Pigeon soldat, square des Blindés.



L’œuvre a été créée par souscription à l’initiative du syndicat « l’Union Foraine Belge ». Elle fait face au boulevard du Midi, qui accueille chaque année la Foire du même nom.

 

Chaque année, au moment du lancement de la foire du Midi, les forains s’y  réunissent pour rendre hommage aux leurs, y déposer un bouquet de fleurs au pied de la statue mais aussi transmettre leur héritage aux jeunes générations présentes pour l’occasion.

 

A l’origine, le monument rendait hommage aux 28 forains Morts pour la Patrie durant la Première Guerre mondiale. Il porte sur son socle les noms des victimes.

 

La devise du monument est "Finit la comédie, la tragédie commence".

 

Après 1945, on y ajouta les noms de trente nouvelles victimes.

 

En 2003, le monument, en mauvais état, a été restauré et la statue de marbre blanc remplacée par une copie. L’original, restauré, se trouverait aujourd’hui dans l’hôtel communal.



Il est composé d’une structure de pierre blanche à soubassement de pierre bleue, de plan trapézoïdal.


La statue figure le personnage de Pierrot, tenant un loup et une longue épée en bronze doré. L’épée a perdu son extrémité; elle traversait jadis la tunique du personnage et descendait jusqu’au sol.

 

Si le monument aux forains est remarquable par son iconographie, il faut noter que celle-ci fait plus penser au théâtre qu’au monde des forains et du cirque. Elle n’est donc guère pertinente puisqu’elle qu’elle élève ceux qu’elle veut honorer par une représentation qui ne le sconcerne guère.

 

Voici un extrait du discours inaugural :

« Malgré la souffrance et la mort, les forains firent leur possible pour entretenir le moral des autres soldats, pour les faire rire. Mourir de rireExpression qui appelle à l’oreille ce qui là-bas souvent se confondait avec la réalité. La mort et le rire. Éternel conflit du burlesque et du tragique. Il atteignait là-bas son intensité sublime. Et quand la mort frappait, quand le sacrifice attendu se consommait, le visage du forain belge gardait une sérénité souriante, bel et encourageant exemple, présage et semence de victoire. Et c’est grâce à cela Pierrot sans masque, Pierrot ardent et calme, Pierrot charmant et grave, Pierrot armé, c’est grâce à cela que ton glaive est couronné de lauriers ».

3. Monument français à ROUEN.


 

Il est tout aussi spectaculaire.

Situé au centre d’une petite volée d’escaliers, une paire de lions tirent un char sur lequel est assise une femme ailée (la Gloire) ; elle tend le bras droit vers le haut et brandit une couronne de laurier; de la main gauche, elle soutient un poilu inanimé étendu sur ses genoux.

Une petite colonnade semi-circulaire entoure la statue principale; elle est surmontée d’une inscription et de deux bas-reliefs. Celui de gauche montre le départ déchirant du soldat et ses adieux à sa famille devant une roulotte où l’on distingue un singe.

Celui de droite donne à voir le retour glorieux du soldat et l’accueil triomphal qu’on lui fait  (une roulotte y figure aussi).

Ce monument est l’œuvre d’un sculpteur lui aussi spécialisé en monuments patriotiques, Maxime Real del Sarte. Célèbre pour ses sculptures, beaucoup réalisées après avoir perdu une main au combat.

Pour le monument français, les forains sont représentés plus directement que dans le monument belge. C’est leur cadre de vie, les roulottes, qui les identifie.

Il est aussi possible que les lions allégoriques du char de la Gloire soient une allusion aux animaux de cirque, aux ménageries foraines.

 

Ce Monument est associé à la Foire Saint Romain de Rouen. Des cérémonies les associent ainsi étroitement à la profession et l’actualité de ceux qu’ils honorent.

 

Dans un premier temps il fut envisagé de l’ériger à Paris ou dans la proche banlieue, mais suite au refus de la mairie de Paris et celle de Neuilly, ( les gens du voyage n’étant pas toujours bien vus) Rouen accepta le monument.

 

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