Bientôt le 80° anniversaire de l'insurrection du ghetto de VARSOVIE?

19 Avril 1943:

80° anniversaire du soulèvement

du Ghetto de VARSOVIE.

En Octobre 1940, l'ordre de transplantation des Juifs dans une zone réservée, le ghetto est donné. Le ghetto de Varsovie fut le plus important ghetto instauré au sein des territoires d'Europe occupée par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.

Les ghettos juifs de la Seconde Guerre mondiale sont des créations nazies. Des ghettos furent mis en place en Europe occupée par le régime nazi dès l'invasion de la Pologne en 1939, afin de confiner, contrôler et exploiter les Juifs, et parfois les Roms, dans des quartiers de taille variable.

Près de 30% de la population de Varsovie fut ainsi amassée sur 2,4% de la superficie de la ville. Les Allemands fixèrent une ration alimentaire pour les Juifs de 181 calories par jour. L'intention manifeste étaait d'affamer la population juive.

Dans tous les témoignages reviennent les mêmes images relatives aux trottoirs bondés et à l’entassement dans des voies étroites privées de toute végétation. Épuisés par la faim, nombre de reclus restaient prostrés dans leur lit alors que le gel couvrait les murs des appartements. Le nombre de suicides augmente.

Enfermée entre des murs aveugles depuis novembre 1940, la population du Ghetto avait chuté de 450 000 à 70 000 personnes en moins de 3 ans.

En février 1942, 10 à 15 % de la population de chaque immeuble étaient constitués d’enfants auxquels manquaient l’un ou leurs deux parents. Errant de rue en rue, de nombreux orphelins meurent de faim et de froid. À partir du printemps 1941, on ne voit plus d’enfants de moins de deux ans dans le ghetto. 

La famine joue un rôle capital lors des déportations de l’été 1942. Les Allemands cessent alors de fournir au ghetto les rations habituelles. Affamée au sens premier du terme, la population n’offre plus la moindre résistance.

Quotidiennement, durant 3 ans, la population juive avait subi des déportations vers le camp d'extermination de Treblinka.

Les Nazis trouvèrent prétexte, une épidémie de typhus, pour mettre la population juive en quarantaine.

Le 19 avril1943  : les nazis entrent dans le ghetto. Surpris, ils ne s’attendaient pas à trouver, derrière des barricades, 750 juifs et juives en armes prêts à les combattre.

La date choisie par les nazis correspondait cyniquement avec le premier jour de Pessah ( la Pâque juive), célébration de la liberté par le souvenir de la sortie d’Égypte du peuple hébreu.

Les mouvements de jeunesse présents dans le Ghetto avaient organisé et planifié les combats de la Résistance. C'est l'origine de l’organisation juive de combat (OJC/ en polonais ZOB). 

Les figures les plus connues dumouvement étaient Mordehaï Anielewicz, Mira Fuchrer et Marek Edelman.

Leur plan révèle une préparation très élaborfée. Il incluait l’installation de caches et d’abris, la fabrication des armes, des barricades, le stock des provisions et la cuisine, le soin des blessés, et la communication.

C’est tout le ghetto de Varsovie qui s’est soulevé et a soutenu les 750 combattants.

Les milliers de personnes enfermées et acculées se sont dressées  contre les nazis. Ces femmes et ces hommes se sont aussi battus pour que leur mémoire nous parvienne et nous inspire.

Les insurgés ne se faisaient guère d'illusions sur ce qui les attendait. Un combattant du ghetto a laissé cet écrit:

« Nous ne voulons pas sauver notre vie. Personne ne sortira vivant d’ici. Nous voulons sauver la dignité humaine ».

Les soldats SS furent pris de court par la révolte. Elle dura un mois, entre le 19 avril et le 15 mai, avant d'être écrasée. Le ghetto fut bombardé et rasé, la grande synagogue détruite.

Bilan humain  : 6 000 juifs tués dans les combats  ; 7 000 fusillés sur place  ; les autres, déportés.

Quelques miraculés se sauvèrent en fuyant par les égouts de la ville. Après la destruction des états-majors de la ŻOB et de la ŻZW et la chute du ghetto, de petits groupes de survivants continuèrent la lutte armée dans les ruines encoreun mois, jusqu'en juin 1943.

Mordehaï Anilewicz écrivait dans son dernier message du 23 avril 1943 :

« Grâce à notre radio, nous avons entendu une merveilleuse émission relatant notre lutte. Le fait que l’on parle de nous hors du ghetto nous donne du courage. »

Leur rendre hommage est également un appel aux combats d’aujourd’hui face à la montée des droites extrêmes et des idées fascisantes, et plus particulièrement de l’antisémitisme.