FEVRIER 1943 : Le vent a tourné.
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Le 2 février 1943:
Reddition de la VIe armée allemande de PAULUS à la bataille de Stalingrad (débutée en novembre 1942).
Cette défaite est la première des Allemands en Europe (si l'on omet la Bataille d'Angleterre en 1941).
La particule « von » est parfois accolée au nom de PAULUS qui devient « von PAULUS ». C'est une erreur. PAULUS n'a jamais été noble ni anobli. La confusion vient à la fois du mariage de Paulus avec une femme de la noblesse, et du fait que nombre de figures de la Wehrmacht étaient issues de l'aristocratie prussienne.
PAULUS n'a jamais été anobli. Ce n'était plus possible depuis la fin de l'Empire et ce n'était pas dans les moeurs du III° Reich.
En revanche, alors que la battaille de Stalingrad touchait à sa fin, le 30 janvier 1943, il fut promu au grade de Generalfeldmarschall.
HITLER voulait ainsi le dissuader de se rendre: aucun maréchal de l'armée allemande ne s'étant jamais rendu. Hitler attendait que Paulus se suicide plutôt que se rendre. Mais PAULUDS refusa, déclarant ne pas vouloir se suicider « pour un caporal » (Hitler avait en effet été caporal durant la Première Guerre mondiale).
Malgré sa promotion, Paulus et son état-major se rendent le lendemain, le 31 janvier 1943. Le 2 février, les restes de la 6e armée allemande capitulent ; 2 500 officiers et 24 généraux sont faits prisonniers.
Sous protection soviétique, il est emmené discrètement en Allemagne au début de 1946 et le 11 février, il est témoin de l'accusation devant le tribunal de NUREMBERG. Il y expliqua son propre rôle lors de la préparation de l'opération Barbarossa et aussi le caractère de guerre de conquête et de destruction que les accusés ne pouvaient pas ignorer. Interrogé sur les principaux coupables, il désigna KEITEL, JODL et GÖRING.
Nous n'en dirons pas davantage au sujet de la battaille de Stalingrad. Ce que nous dirions serait peu de chose à côté de tout ce qui a été écrit à ce propos.
En revanche, il serait bon de voir comment la presse clandestine en a parlé.
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Entrefilet dans Churchill Gazette de mars 1943 :
L'Evolution de la Propagande allemande : Juin 1940: " Nous allons prendre Londres "... Juin 1941: " Nous allons prendre Moscou "... Juin 1942: " Nous allons prendre Stalingrad "... Mars 1945: " Nous allons tâcher de défendre l'Allemagne'' |
Dans Indépendance de septembre 1943
La situation militaire. Ces dernières semaines ont apporté de sérieuses et d'heureuses modifications à la situation militaire. La fameuse offensive d'été sur le front Russe dont Hitler attendait merveille a complètement échoué et plus de 120.000 Hitlériens ont payé de leur vie cette vaine tentative de relever le prestige d'Hitler. Au contraire, l'Armée Rouge passant à la contre-attaque porta aux Allemands des coups foudroyants détruisant du même coup la légende soigneusement entretenue par les services de propagande de Goebels d'après laquelle les Russes étaient incapables de lutter avantageusement pendant l'été. Orel et Bielgorod les deux bases de départ des Allemands pour leur futile offensive contre Koursk sont maintenant aux mains de nos alliés soviétiques qui surmontant toutes les résistances viennent de conquérir Kharkov, continuent leurs progressions en direction de Briansk et lancent continuellement de puissantes attaques en d'autres points d'un front de 600 Km. Certes, jusque maintenant le front Allemand ne s'est pas encore effondré, mais, ce résultat n'a été atteint qu'en lançant continuellement dans la bataille de nouvelles réserves stratégiques. Or ces réserves commencent à se faire rare et si jamais elles viennent à manquer il est à prévoir que le front allemand de l'Est entrera rapidement en décomposition. Nous assisterons alors à la fuite éperdue des bandits hitlériens, affolés par la pensée du châtiment qu'appellent les innombrables crimes qu'ils ont commis dans les régions occupées de l'Est. ...............
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Dans L'Espoir de février 1943 :
......... Sur le plan militaire, la fin de 42 a été désastreuse. La campagne de Russie, pour ne rien dire de celle d'Afrique, a abouti à un échec complet, qui a frisé par moments la déroute. Ce qui n'est pas moins significatif, c'est l'explication fournie à plusieurs reprises pcr les communiqués : supériorité numérique et matérielle des Russes. Bref, on peut douter que la Wehrmacht soit encore capable d'entreprendre une " offensive de printemps ", même si celle-ci doit commencer en juillet, comme l'an passé. Et cette fois, il faudra parer à l'ouverture d'autres fronts, sans parler du pilonnage aérien qui dépassera tout ce qui a été vu jusqu'ici. Certes, les U.-Boot coulent beaucoup de navires, mais pas assez pour empêcher les Etats Uuis d'envoyer à pied d'ceuvre, pour l'été prochain, un million d'hommes bien équipés. ............... |
Dans L'Express de février 1943 :
« Je vous donnerai Stalingrad » avait proclamé Adolf le fou gueulant, lorsque, en Novembre dernier, les hordes germaniques se lançaient à l'assaut de la grande cité industrielle soviétique. Pour une fois l'halluciné n'a pas menti car à 330.000 de ses soudards, il a offert à la majorité d'entre eux une sépulture glacée, au restant un stage dans les camps de prisonniers après avoir enduré les pires souffrances. Depuis le 19 novembre de l'an de grâce 1942, les Russes ont déclenché sur les différents théâtres d'opérations tant au Sud, qu'au Nord et au Centre des offensives si bien menées par des troupes aguerries que ces dernières ne cessent de harceler les armées allemandes et de leur infliger des pertes tellement cruelles, que celles-ci ne cesse de céder du terrain et même abandonnent sans combat certains points stratégiques de réelle importance. La Wehrmacht, n'ayant connu que des succès faciles pendant près de 24 mois, s'est heurtée à un adversaire autrement dangereux et accuse nettement le coup. Le grand quartier général nazi ne sait plus à quel saint se vouer pour tenter d'enrayer l'avance des contingents soviétiques décidés à châtier comme il le convient les envahisseurs teutons. A l'Est donc, la situation se présente sous un jour nettement favorable et qui plus est. les soldats de Staline n'ont pas fini de nous étonner. ...................... |
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Du même journal :
NOUS AVONS EXTRAIT DES COMMUNIQUÉS DE RADIO-PARIS DU 24-1-43 CES QUELQUES PHRASES. « L'Allemagne ne capitulera jamais, nous combattrons le bolchevisme dans les marais et forêts de Pologne, les plaines d'Allemagne et de France et s'il est nécessaire parmi les oliviers d'Espagne ». La Radio de Berlin avertit l'armée et la population qu'elles ont à choisir entre la vie et la mort. Les Russes n'ont jusqu'à présent acquis aucun gain stratégiques, bien qu'ils ont fait des gains territoriaux. Heureusement...! En Allemagne, la vie de chaque allemand est un peu comme en 18 : « Nous avons capitulé parce que le front intérieur a faibli mais cela ne nous arrivera plus. Les Allemands doivent s'attendre à une retraite générale sur une ligne stratégique plus courte car les effectifs russes sont plus nombreux et leur matériel plus perfectionné. » |
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Dans La Résistance de février 1943 :
DE ROMMEL A PAULUS Les maréchaux nazis n'ont pas de chance. Quand Hitler leur offre un beau bâton tout neuf, c'est signe que le coup de massue n'est pas loin. Rappelons-nous Rommel l'Africain, Rommel l'invincible, le Napoléon du désert. Déjà il avait choisi son hôtel à Alexandrie, sa villa au Caire, Adolf le fit maréchal. Aussitôt,Rommel prit le chemin de Tripoli où Churchill vient de passer en revue sa Vieille Armée, à l'ombre d'une immense et grotesque statue de Mussolini. Le même sort vient d'échoir à Paulus, ce Paulus qui, le 10 mai 1940, franchit d'une botte allègre la frontière belgo-allemande, ce Paulus qui fit capituler l'armée belge. Hitler le nomme maréchal espérant qu'il va se faire tailler en pièces. Paulus aussitôt accroche un drapeau blanc à son bâton de maréchal et se rend honteusement à l'Armée Rourge. Nous disons "honteusement" et nous insistons. Car aujourd'hui, les trompettes thébaines de Goebbels, quoique un peu enrouées, - on le serait à moins - tâchent de nous convaincre que l'armée allemande à Stalingrad a fait preuve d'héroïsme. , Nous disons, nous, que ce fut une armée de lâches qui n'a pas osé aller jusqu'au bout de sa téméraire équipée. Elle avait cru, à Stalingrad, anéantir l'Armée Rouge et faire capituler Staline. Pendant des mois,elle a martelé,pilonné l'immense et glorieuse cité. Pendant des mois, Hitler nous a fait croire que la chute de la ville n'était plus qu'une question de jours. Pendant des mois, des milliers de brutes nazies ont semé, dans cette cité-symbole, la mort et la dévastation. Mais, un beau jour, la tactique stalinienne eut raison de la morne brutalité nazie. Et voilà les assiégeants de Stalingrad mués en défenseurs. Les voilà, par surcroît, pris au piège. Que voyons-nous? L'invincible Wehrmacht laisse tristement crever de faim et de froid son "héroïque" avant-garde. On ne s'occupe plus des 330.000 hommes enfermés dans l'étau d'acier de l'Armée Rouge. L'armée de Paulus se terre dans des abris. Une fois consommées ses provisions, elle se rend honteusement, ignoblement, son maréchal et vingt-cinq généraux en tête. L'armée nazie fait "kamerad". Elle lève vers le ciel ses bras tremblants. Trois mille officiers rendent leur épée aux ogres bolchévistes. Et on veut nous faire avaler que la Wehrmacht vient d'ajouter une page de gloire au livre de ses sanglants exploits! |
Et aujourd'hui. Triste retournement. De notre côté, on n'a quasi pas parlé de l'anniversaire de STALINGRAD.
La Guerre en Ukraine est passée par là.
Si, de notre côté on a presque fait l'impasse sur STALINGRAD. Magnifier l'Armée Rouge à STALINGRAD serait-ce malsain ?
Chez POUTINE, en revanche, la bataille de Stalingrad a été instrumentée.
Pour Vladimir Poutine, l’anniversaire de la célèbre victoire des Soviétiques face aux troupes d’Adolf Hitler est une nouvelle occasion d’effectuer un parallèle entre l’Ukraine et le nazisme.
Il est bien difficile le devoir de memoire |