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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


Vie quotidienne de guerre: la débrouille et les ersatz.

Publié le 11 Octobre 2022, 18:46pm

MANGER ET VIVRE AU QUOTIDIEN AU COURS DES GUERRES.

Nos aînés se souviennent des privations alimentaires subies durant la guerre 1940-1945. Comme nos grands-parents, de celles de 1914-1918. Dans les pays en guerre ou occupés, de nombreuses restrictions alimentaires furent instaurées chaque fois dès les premiers mois de la guerre. Les citadins ne vivaient pas la même situation que les ruraux.


 

A la campagne comme à la ville, il fallait échanger des tickets contre de la nourriture. Toutefois, la situation dans les villages n'était pas aussi tendue que dans les villes. Certes quelques familles y éprouvaient malgré tout des difficultés pour manger à leur faim, mais, dans l’ensemble, il faisait meilleur vivre à la campagne qu’en ville même si certains fermiers vendaient leurs produits au « marché noir ». Les repas n’étaient pas aussi variés qu’à l'heure actuelle et les gens devaient se contenter de ce qu'ils avaient.


 

Beaucoup de produits étaient difficiles à trouver ou moyennant un prix exorbitant : la farine, le sucre, le beurre, le café, le savon, le chocolat. Ces produits manquants, il fallait de les remplacer par des produits de remplacement de moindre qualité. Les produits « coloniaux » manquaient tous.

 

 

L’obligation de remplacer des produits alimentaires par d’autres pendant les deux guerres mondiales, beaucoup en attribuaient la responsabilité aux Allemands. Est apparu le mot « ersatz », synonyme de succédané, dans la langue française.

 

 

« Ersatz » est apparu dans notre vocabulaire durant la Première Guerre mondiale, d’abord pour désigner les produits de remplacement auxquels les Allemands devaient eux-mêmes avoir recours.

 

Il y eut des ersatz dans d’autres domaines que l’alimentation :

* le savon manquant a été remplacé par d’anciennes formules de détergent à base de cendres de bois ;

* les bas ont été imités par la teinture et le dessin à même la peau de la couture qui affine la ligne des jambes féminines ; 

* le cuir devant être fourni à l’occupant, on a dû marcher sur des semelles de bois ou de restes de pneus ; 

* l’essence a été remplacée par un produit synthétique à base de lignite inventé par les chimistes allemands ;

* le caoutchouc… par le caoutchouc synthétique dont le premier nom de marque, « Buna », vient des deux produits chimiques qui le composaient : butadiène et natrium ;

* le tissu a été fabriqué à partir du papier ;

* le café a été remplacé par la chicorée, les coques de noix, ou les glands de chêne grillés, le tout assaisonné parfois de goudron de houille ;

* le sucre a été remplacé par la saccharine dérivée d'un hydrocarbure…


 

Voici la définition de l’ersatz selon Wikipédia : « Un ersatz, aussi appelé succédané, est un « sous-équivalent », souvent considéré de moindre qualité, d'un système considéré, ou bien tout produit de substitution remplissant les mêmes fonctions que l'original. Il s'agit d'une pâle copie, d'un substitut parfois peu, voire pas du tout, efficace ou encore d'un sujet dénaturé peu convaincant ».


 

L'ersatz a mauvaise réputation, c'est à cause de son origine qui rappelle les occupants allemands (14-18) et les nazi (40-45), et surtout parce que c'est de l'ordre de la copie, du mensonge, de la dissimulation et du leurre.


 

Outre les ersatz, diverses astuces sont utilisées :

* cuisiner des frites à base de rutabagas ;

* détricoter les vieux pulls pour tricoter des chaussettes ;

* le saindoux sert de beurre ;

* le saindoux en guise de beurre ;

* le pain était rare et contenait beaucoup de son...


 

Dans le potager, les topinambours et les rutabagas remplaçaient les pommes de terre. Peu appréciés car jusqu’alors réservés au bétail, ces légumes devinrent parfois les seuls disponibles, faisant eux-mêmes l’objet de restrictions.


 

On se communiquait les recettes de l’utilisation des restes :

* le pain se changeait en croûtons, chapelure ou même délicieux pudding ; * les eaux de cuisson des légumes ou des pâtes servaient à la confection des sauces ;

* le son de blutage, de farine pour les spéculoos et le pain d’épices ;

* les pelures de fruits, mélangées à de l’eau bouillante, donnaient une infusion ;

* le beurre rance retrouvait une certaine fraîcheur une fois lavé et malaxé avec du bicarbonate de soude ;

* on rendait du goût à l’insipide en frottant les casseroles avec une moitié d’oignon...


 

Les restrictions de combustible, les volontés de faire des économies et de gagner du temps ont incité les ménagères à utiliser une technique inventive pour « cuisiner sans feu » ou presque : la marmite norvégienne. Ce système de cuisson des aliments, déjà utilisé pendant la Première Guerre mondiale, a connu un véritable succès. On utilisait un contenant au choix disposant d’un couvercle dans lequel on appliquait sur les parois du papier, des chiffons ou encore de la laine pour créer une chambre isolante. On y entreposait une casserole bouillante que l’on recouvrait bien afin de conserver toute la chaleur et par conséquent de continuer la cuisson des aliments. Ceci durait quelques heures. Ce procédé astucieux est basé sur le prolongement passif de la cuisson qui se termine à l'étouffée, sans recours à un moyen de chauffage.


 

 

Jusqu’à l’hiver 1942-1943, les dépenses des ménages sur le marché noir furent égales ou légèrement supérieures à celles faites sur le marché officiel, alors que les quantités achetées sur le marché noir étaient largement inférieures à celles achetées sur le marché officiel. Ceci s’explique par les prix astronomiques pratiqués dans ce circuit. En 1943, par exemple, un kilo de beurre valait 32 francs sur le marché officiel, et 350 au marché noir !

 

Soit, on souffrait, la situation était pénible, mais sans commune mesure avec celle des camps d’extermination, où l’espérance de vie des détenus ayant échappé à la chambre à gaz était de trois mois. En témoigne Primo Levi, survivant d’Auschwitz : «La faim chronique fait rêver la nuit et s’installe dans toutes les parties de notre corps».

 

 

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