Un résistant obscur mais efficace décédé à Gross Rosen: Alfred MAHY der Jallet.

Un Résistant ordinaire décédé à GROSS ROSEN :

Alfred MAHY de JALLET.

Alfred MAHY

Alfred MAHY était le père d'un célèbre Résistant de la Région andennaise et hutoise, Alphonse MAHY, surnommé dans la Résistance « Le Major MAHY ». Le « Major » était commandant du GII (un réseau de résistance) relevant de l'Armée Secrète, plus précisément du Refuge Dauphin.

Alphonse MAHY

Le territoire du GII était situé entre la rive droite de la Meuseun quadrilatère ayant pour côté la ligne située entre Sclayn et Huy; pour un autre côté, la ligne allant de Sclayn à Faulx-les-Tombes; autre ligne allant de Faulx-les-Tombes au pont de Vyle-Tharoul; l'autre ligne suivant la rive gauche du Hoyoux du pont de Vyle jusqu'à Huy.

Ce groupe de Résistance était chargé, entre autres, de trouver des refuges pour les réfractaires. C'était le boulot d'Alfred MAHY. Il les conduisait chez des particuliers, dans des fermes ou des maisons inhabitées.

Alfred MAHY possédait un camion. Il le prêta, à de nombreuses reprises, à la Résistance pour effectuer des transports, dont, parfois, des transports d'armes.

En octobre 1943, Alfred MAHY mit trois réfractaires à l'abri. Mais ces derniers commirent une imprudence. Ceux-ci, lassés d'être constamment enfermés décidèrent de faire une sortie. Les Allemands les virent arriver et les appréhendèrent. On les conduisit à Huy et un des trois hommes raconta tout.

Il subsiste un doute concernant la date de cet événement. Certains parlent de mai 1943. En 1988, le « Major » Alphonse MAHY a rédigé une plaquette sur le Refuge Dauphin. Il situe cette arrestation en octobre 1943. Je présume bien qu'on peut lui faire confiance.

Les Allemands investirent le village de Jallet dans l'intention d'arrêter Alphonse MAHY. Ne trouvant pas Alphonse MAHY, les Allemands arrêtent son père, Alfred MAHY. Il fut arrêté à une cinquantaine de mètres de son domicile. Plaqué contre le mur de l’école, il ne voudra jamais lever les mains, raconta plus tard un des témoins de la scène.

Les Allemands pensaient que le fils allait se rendre afin de faire libérer son père. Mais ce dernier dit, en wallon, à sa soeur « Dis au gamin qu'il ne revienne pas ! »

Alfred MAHY fut déporté dans le camp de concentration de Gross-Rosen où il y décéda le 8 novembre 1944.

A la mémoire de Alfred MAHY
 

Alphonse MAHY à la Libération, dernier debout à droite.