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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


GROSS ROSEN, camp d'extermination camouflé.

Publié le 20 Mai 2022, 19:20pm

GROSS-ROSEN.

 Malgré son nom poétique, Gross Rosen (Grandes Roses ) a acquis une solide réputation de lieu infernal.

 

1. GROSS-ROSEN. Pourquoi ce nom m’a toujours frappé ?


 

A JALLET ( actuellement section de la commune de OHEY ), est érigé un Monument commémoratif de l’Armée Secrète, dédié à Alfred MAHY. Son inauguration est la première manifestation patriotique à laquelle j’ai assisté.

A l’école primaire, on nous présentait GROSS-ROSEN comme un endroit infernal d’où tout retour était quasiment impossible.


 

2.Localisation.


 

Comme les autres camps de concentration, le choix de l’emplacement n’était pas dû au hasard. Le but était productiviste.


 

Il fut construit en mai 1940 comme satellite de Sachsenhausen. 98 polonais transférés du KZ de Sachsenhausen en commencèrent la construction.


 

C’était au départ un camp de travail dont la main-d'œuvre était employée dans les carrières de granit des environs. Il avait pour objectif d’exploiter une vaste carrière de granit blanc et noir de Silésie d’une vingtaine d’hectares, acquise par la DEST (Entreprise Terre et Pierre Sarl, appartenant à la SS) en 1940


 

Le site de Groß-Rosen, à quelques kilomètres au sud du village de Rogoźnica se trouvait à l'origine en territoire allemand. Il est englobé par la Pologne depuis la modification en 1945 de la frontière entre l'Allemagne et la Pologne. Rogoźnica se trouve dans la région sud de Wroclaw (Breslau).


 

3. Histoire.


 

Initialement, en 1940, «  simple » sous-camp ( Kommando ) de Sachsenhausen, le camp a rapidement été transformé en camp de concentration autonome.


 

Les dirigeants SS prirent cette décision, en 1941. Gross Rosen devint un camp autonome, avec ses propres Kommandos de travail. Le camp d’origine, ou « petit camp », prévu pour un effectif de 7000 détenus, couvrait une superficie d’environ 7 hectares. Un campanile se dressait sur la place d’appel, sa cloche rythmait la vie du camp en sonnant les rassemblements, parfois en annonçant lugubrement les pendaisons publiques.


 

 

En septembre 1942, on ajouta le camp de Gross-Rosen à la catégorie III du classement de KZ ( la plus dure ). A l’instar de Mauthausen. Le travail épuisant de 12 heures dans la carrière, les rations de nourriture insuffisantes, l’absence de soins médicaux appropriés, les mauvais traitements incessants et le régime de terreur ont causé un taux de mortalité élevé. Gross-Rosen a été considéré comme l'un des camps les plus durs.


 

Dès 1942, une nouvelle partie séparée du camp, située dans la partie l’ouest, fut établie comme sous-camp d’Auschwitz.


 

Courant 1943, l’extension du camp s’accompagne de l’installation d’ateliers plus ou moins importants pour l’industrie de guerre ( Siemens & Halske, Blaupunkt, Wetterstelle…).


 

En 1944, après des agrandissements successifs, le  camp devait atteindre une capacité de 45000 détenus. On estime cependant le nombre de détenus à presque 80000  à la fin, dont 26000 femmes, juives pour la plupart.


 

En janvier 1945, le camp devient une étape dans l'évacuation des déportés depuis les camps situés plus à l'Est. Au cours des dernières semaines de janvier, le camp est rapidement surpeuplé en raison de l'arrivée des déportés d'Auschwitz, évacués dans la précipitation à partir du 16 janvier 1945. Les baraquements prévus pour 100 détenus durent en héberger davantage, parfois quatre fois plus !


 

On estime que parmi les 120000 prisonniers ( d’autres sources parlent de 200000 ) qui passèrent par le réseau de camps de Gross-Rosen, 40000 y périrent durant la guerre ou durant l'évacuation du camp.


 

4. Les sous-camps de Gross Rosen.


 

Vu l’importance croissante des camps de concentration dans la production d'armement, Gross-Rosen devint le centre d'un complexe industriel et le pôle administratif d'un vaste réseau de sous-camps. On estime que leur nombre total a atteint 100 en 1944.

 

L'expansion la plus forte de ces camps de travail a eu lieu en 1944 en raison de la demande accélérée du soutien au front suite aux dégâts causés par les raids aériens des Alliés et aux besoins engendrés par la « guerre totale ».

 

L’activité de ces « filiales » était liée à l’armement et à la guerre : montage d’avions, production de pièces d’artillerie, aménagement de terrains d’aviation, fabrication de produits chimiques pour gaz de combat, fabrication de chars, etc.

 

L'un des sous-camps le plus connu fut Brünnlitz, créé grâce aux efforts d'Oskar Schindler dans une ancienne usine textile. 1100 prisonniers juifs, qui avaient travaillé pour Schindler à Cracovie-Plaszow, y furent envoyés après la fermeture de ce camp et purent ainsi survivre à la guerre.


 

5. La population à Gross Rosen.


 

Le 18 juin 1941, les premiers prisonniers Juifs arrivés au camp furent transférés au camp de concentration de Dachau. Ils étaient 48 à ce moment-là. Puis 32 partirent pour Sachsenhausen le 13 août, 21 le 18 septembre et enfin 94 le 20 septembre.


 

En décembre 1941, certains détenus furent victimes d'une sélection pour le programme d'euthanasie.


 

A partir de 1942, il a été désigné, comme Natzweiler-Struthof, camp de Nacht und Nebel, où les gens devaient disparaître sans laisser de trace. Gross-Rosen a été un camp d’extermination camouflé.

 


 

En 1943, la mortalité augmentant rapidement, le crématoire construit en 1941 s’avéra insuffisant. Les responsables nazis passent commande d’un nouvel ensemble. L'entreprise Topf und Söhne d’Erfurt, qui avait déjà équipé d'autres camps, entreprend la construction de « fours à quatre chambres et à grand rendement ».


 

A la fin de l'année 1943, un afflux massif de Juifs provoqua une augmentation importante de la population.

 

 

D'octobre 1943 à janvier 1945, 60000 prisonniers juifs y furent déportés, pour la plupart de Pologne puis, à partir de mars 1944, de Hongrie. D'autres venaient d'Europe de l'Ouest et du Sud.


 

Dans leur immense majorité, les autres prisonniers étaient polonais et ressortissants de l’ex-URSS, les autres se répartissaient en 24 nationalités différentes. Dont des belges, des français et des néerlandais.


 

Fin 1944, la situation empire encore car le camp accueille des détenus d’autres camps, évacués devant l’avance des Soviétiques. Des milliers de détenus venant d’Auschwitz travaillent, souffrent et meurent dans la carrière, et le camp devient un véritable camp d’extermination déguisé : Belges, Bulgares, Danois, Grecs, Français, Polonais, Roumains, Italiens et Russes.


 

En janvier 1945, les installations des crématoires II et III de Birkenau sont démontées et envoyées à Gross-Rosen, les agrandissements réalisés en 1943 étant insuffisantes. Ce qui témoigne du niveau de mortalité.


 

Quelques mois avant la fin de la guerre, des déportés transférés d’autres camps transitent par Gross Rosen. Ce sont en particulier les détenus des camps de l’Est, comme Auschwitz, évacués face à l’avance de l’Armée rouge. La surpopulation entraîne la propagation d’une épidémie de typhus


 

Au 1er juin 1945, le complexe de Gross-Rosen comptait 76 728 prisonniers dont près de 26 000 femmes, juives pour la plupart. Ce fut l'une des plus grandes concentrations de femmes de l'ensemble du système concentrationnaire nazi.

 

6. Evacuation ( Marches de la Mort ) et Libération.

 

En janvier 1945, l'approche des troupes soviétiques contraint les Allemands à commencer l’évacuation du complexe de Gross-Rosen. Les sous-camps qui se trouvant sur la rive orientale de l'Oder furent démantelés.

 

Début février 1945, le camp principal fut évacué, suivi d'autres sous-camps.

 

Environ 40000 prisonniers, dont la moitié de Juifs, furent contraints de prendre part à des marches de la mort, avançant à pied vers l'ouest par des températures pouvant atteindre 20 à 25 degrés sous zéro. Une fois parvenus à l'Ouest de l'Oder, certains détenus firent le voyage en train découverts, des conditions entraînant une effroyable hécatombe. La plupart des survivants arrivèrent à Bergen-Belsen, Buchenwald, Dachau, Flossenbürg, Dora-Mittelbau ou Neuengamme.


 

De nombreux prisonniers moururent pendant les évacuations par manque de nourriture et d'eau. Les prisonniers qui étaient devenus trop faibles pour continuer furent tués. Des ordres avaient été donnés de supprimer tout détenu qui serait susceptible de ralentir la progression. Ces ordres furent diversement exécutés dans les camps satellites.

Seuls les malades sélectionnés dès le 6 février restent sur place. Les plus faibles devaient être exécutés, puis jetés dans les fosses communes et brûlés à la chaux vive.


 

Le 13 février 1945, quand les troupes soviétiques entrèrent dans le camp, ils n’y avait que quelques survivants.


 

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