FEDERATION NATIONALE DES COMBATTANTS
Section de VILLERS L'EVÊQUE
Commune de AWANS.
Ce dimanche 15 mai, la section de VILLERS L'EVÊQUE de la FNC a procédé à l'inauguration d'une nouvelle stèle commémorant la Libération des camps.
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Cette stèle remplace la plaque commémorative placée en 1976 à l'Arbre des Prisonniers.
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A cette occasion, les deux sections FNC soeurs de la commune de AWANS ( AWANS-BIERSET et VILLERS L'EVÊQUE ) ont prêté leur concours par, notamment, la présence de leurs porte-drapeaux.
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Merci à la présence des enfants de l'école communale de Villers L'Evêque qui ont réalisé un petit discours.
Le devoir de mémoire s'apprend dès le plus jeune âge.
A cette occasion, un discours a été prononcé au nom du Groupement Régional de la FNC par le Président Pierre BEAUJEAN. En voici la teneur :
Discours prononcé le 15 mai 2022 à Villers L’Evêque.
Au nom du Groupement Régional de la FNC.
« 2022 que nous réserves-tu ? Seras-tu année de réjouissances patriotiques sans se faire de soucis comme les deux années précédentes ? » C’est ce qu’on peut lire sur le site internet de votre section.
A ce moment, nous ignorions tous ce qui nous attendait : l’attaque brutale de l’Ukraine, un pays indépendant, par une armée nettement supérieure en nombre, l’usage d’armes sophistiquées, le massacre de civils, l’anéantissement de villes, l’exode en masse de réfugiés, la destruction d’infrastructures de la vie quotidienne…
Cette guerre menée en violation de tous les accords internationaux ne peut nous laisser indifférents. Elle contient les germes d’une extension vers un conflit mondial. Elle constitue aussi un désastre écologique. Les milliers de bombes et d’obus mettent à néant tous les efforts réalisés sur les plans individuels, civils ou industriels pour réduire l’empreinte carbone. En outre, l'urgence commande de remplacer d'abord le gaz et le pétrole russe ; la transition énergétique passe dès lors au second plan .
De quoi aussi démentir le philosophe Condorcet qui, en 1782, disait devant l’Académie Française : « Chaque siècle ajoutera de nouvelles lumières au siècle qui l'aura précédé ».
La première guerre mondiale avait profondément marqué les esprits. Elle avait commencé à cause de l’esprit nationaliste : les pays voulaient avoir plus de territoire même si celui-ci appartenait à un autre pays ou imposer leur façon de faire sans respecter les autres pays.
Après 1918, comment allaient réagir les anciens combattants, individuellement ou via leurs associations ? Pour celles-ci, deux attitudes possibles : poursuivre l’esprit nationaliste, cocardier et revanchard ou bien ou bien adopter une position antimilitariste. Deux attitudes finalement faciles.
La FNC adopta un comportement bien plus difficile : exprimer un refus viscéral de tout nouveau conflit, condamner celui qui venait de se dérouler tout en mettant en évidence les actes de bravoure accomplis. Exercice combien difficile : comment s’opposer aux « va t’en guerre » sans pour autant renier les actions au combat ? Comment s’opposer à tout esprit guerrier tout en mettant en exergue l’esprit de résistance ? Tout cela sans tomber dans l’angélisme. Beaucoup espéraient qu’il n’y aurait plus jamais de guerre, que la « grande guerre » serait « la der des ders ». D’où, dans les années 20, le slogan « Plus jamais çà ».
Le même nationalisme allait provoquer la seconde guerre mondiale. Les nazis, en 1940, engagèrent une guerre totale n'épargnant pas, et moins que quiconque, les civils ; y mêlant les populations civiles sans défense et non préparées ; s'acharnant sauvagement contre elles, à la faveur de prétendus « objectifs militaires ».
« Plus jamais çà ». Après 1945, on l’entendit à plusieurs reprises : lors de la libération des camps, lors de la découverte des génocides, après les bombes atomiques ! « Plus jamais çà » : un cri qui semble bien dérisoire aujourd’hui et qui, pourtant, doit continuer à nous motiver.
La guerre en Ukraine ravive le devoir de mémoire sur les conflits du passé. C’est encore le même nationalisme qui est à l’oeuvre. La situation actuelle ressemble beaucoup à celle du début de la Seconde Guerre mondiale. On ne pensait jamais qu’au XXIe siècle on en serait là. C’est désespérant qu’une guerre soit encore possible à nos portes.
Cette guerre nous rappelle qu’il faut entretenir la construction européenne basée sur la nécessité d’être en paix.