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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


Résistance et collaboration dans la police liégeoise ( 40-45 ). Le policier NIVELLE originaire d'AWANS.

Publié le 3 Juillet 2021, 18:41pm

1940-1945 : La Résistance dans la police liégeoise

Le cas exemplaire de l'agent de police Maximilien NIVELLE.

 

 

1. Maximilien NIVELLE, awansois de naissance.

 

NIVELLE Donat, Maximilien. Selon une habitude répandue à l'époque, son prénom usuel ne correspond pas à son prénom officiel. Le second prénom a été préféré au premier.

 

Il est né à AWANS, le 30 juin 1903. Il est signalé né à AWANS-BIERSET. A l'époque, il existait une confusion. On considérait que les deux localités ne formaient qu'un seul village. Nous avons déjà eu l'occasion de le voir sur des documents militaires relatifs à des soldats de 14-18.

 

A la guerre, il était domicilié à LIEGE ( Rue des Meuniers, 14 ), dans le quartier de Sainte-Marguerite.

 

Agent de police à la 8ème division, il fut révoqué sur ordre allemand le 20 juillet 1942.


 

2. Actions de Résistance du policier NIVELLE.

 

L'agent de police Maximilien Nivelle est un résistant membre du Mouvement National Belge. Il fait également partie du groupe de résistance formé par le commissaire Louis Rademecker avec lequel il commet des actes de sabotages : section de câbles téléphoniques, crevage de pneus de véhicules allemands, sabotage d'essence et de moteur. Il fournit également des renseignements à plusieurs réseaux de la résistance sans pour autant être affilié à un groupe particulier.

Blason du Mouvement National Belge

Maximilien Nivelle est arrêté le 24 septembre 1941 pour avoir tenu des propos outrageants concernant l'armée allemande, alors qu'il était en uniforme dans un lieu public, en l'occurrence dans un tramway. Cependant, ce n'est pas le policier qui a tenu de tels propos. En effet, il s'agit du lieutenant Severin du 12ème régiment de Ligne, commandant de la 7ème compagnie à la Citadelle de Liège.

 

Lors de son interrogatoire, l’agent Nivelle n’a pas dénoncé le lieutenant Severin. Il d’ailleurs émis des reproches contre un belge faisant partie de la Sipo-Sd, ce qui lui a valu d’être violemment secoué et de recevoir des coups de poings à la tête et à la nuque de la part de ses geôliers.

 

Il est ensuite emmené à la prison Saint-Léonard par quatre Allemands pistolet au poing. Arrivé dans sa cellule, un sous-officier allemand le nargue en lui disant : « Ici, hôtel britannique ! ».

 

Au cours de sa détention, l’agent Nivelle a souffert de faim, de froid et a été envahi par les puces. Il est transféré à la prison de Verviers fin novembre 1941 et relâché le 29 janvier 1942.

 

 

Plaque en l'honneur des Prisonniers politiques ayant été détenus à la Prison de Saint-Léonard (LIEGE)

Il est arrêté une seconde fois par quatre agents de la Feldgendarmerie le 21 juillet 1942, alors qu'il est au lit, très malade et souffrant d'une dépression nerveuse. Sur ordre allemand, Nivelle est immédiatement révoqué de ses fonctions d'agent de police fin juillet 1942. Il est conduit à la Citadelle de Huy où, malgré sa mauvaise santé, on lui impose de lourdes tâches, telles que porter des bacs de pierres ou de sable et nettoyer les latrines.

 

Le major allemand annonce à Nivelle qu'il est en prison comme otage de la police liégeoise et que si cette dernière réalise à nouveau des actes contre les Allemands, il serait fusillé. Il est libéré fin mars 1943. Recevant deux convocations pour se présenter à la Werbestelle, le Service du Travail Obligatoire, il prend le maquis jusqu'à la libération.

 


 

3. Situation tendue à la police de LIEGE durant l'occupation.


 

Pour mieux apprécier la conduite du policier NIVELLE et des policiers liégeois faisant partie de la Résistance, il convient de souligner la situation à la ville de LIEGE durant l'occupation.

Pour former le GRAND-LIEGE, la ville de LIEGE a été fusionnée avec 29 anciennes communes ou parties de communes périphériques. Un bourgmestre collaborateur ( WILLEMS puis DARGENT ) a été désigné, flanqué d'un collège d'échevins rexistes, collaborateurs.


Le journal rexiste "Le Pays Réel" annonçant la création du "GRAND-LIEGE"

Une de leurs préoccupations a été de truffer l'Administration communale et la police de sbires à leur service.


 

Le personnel a été appelé à la résistance et au sabotage par la presse clandestine. Voici un appel lancé par le journal clandestin « Le Combattant » en décembre 1942 :


 

Ce bourgmestre et ces échevins ne sont pas nôtres. Ce sont, comme on dit à Bruxelles, « des Inconnus dans la Maison ». Il faut qu'ils le sentent.

 

Il faut que toutes les mesures qu'ils prendront soient sabotées systématiquement, tant de la part des employés communaux que du public.

 

Fonctionnaires liégeois. Combattants en tête, vous qui toujours avez formé bloc, montrez l'exemple de la dignité, du respect de nos traditions administratives, de notre fierté wallonne, de la résistance active ! Sabotez !


 

Et dans le journal clandestin « Liberté » en janvier 1943 :


 

Employés de Liège et des communes annexées, sabotez les mesures prises par le Collège Echevinal allemand du Grand-Liège.

 

Habitants du Grand-Liège, organisez-vous dans des comités de défense des libertés communales, et unissez—vous pour chasser de devant notre perron, symbole de nos libertés, la sinistre, honteuse et odieuse équipe ! ...


 

Voici donc dans quelle ambiance et dans quel état d'esprit se trouvaient les fonctionnaires et les policiers liégeois.


 

A la tête de la police, avait été placé un certain JOBA. Voici ce qu 'en dit le journal clandestin « Le Monde du Travail » en octobre 1943 :


 

A LIEGE

Avertissement !

Certains inspecteurs de la Sûreté sont de véritables « Lèchebottes » et montrent beaucoup trop de zèle dans l'accomplissement des différentes missions policières et « extra-policières » que leur confie Joba.

Faites attention, Messieurs, car votre chef est un « roublard » qui vous fera faire, peut-être sans que vous vous en doutiez, des besognes qui, sous le couvert de la plus stricte légalité, serviront purement et simplement le « boche exécré » .

Donc, de la prudence, car tous vos faits et gestes sont épiés et vous pourriez un jour regretter amèrement votre trop grande collaboration avec un homme qui ne mérite que le mépris.


 

Ce commissaire usurpateur fut exécuté par la Résistance. Voici ce qu'en dit le journal « Le Monde du Travail » en novembre 1943 :


 

JOBA EXIT.

 

La « grande frousse » règne chez nos collaborateurs. Un à un, avec une régularité implacable, tous ceux qui se mirent, par ambition ou par vénalité, au service de l'occupant disparaissent, emportant dans le tombeau les monstrueux secrets de leurs trahisons.

 

Et tandis que Ruth, Joba, Gilson payaient de leur vie leurs multiples dénonciations, les Dargent, les De Walque, tous ceux qui ont les mains rouges du sang des patriotes, se terrent, épient, attendent dans l'effroi l'heure d'une justice impitoyable.

 

La population liégeoise a fait à Joba les funérailles qu'il méritait. Si l'on excepte les policiers et les gendarmes en service commandé, quelques dizaines de personnes à peine suivaient le corps. Et au moment même où le cortège funèbre défilait Place St Lambert, les marchands de Journaux vendaient « La Légia » contenant les détails des funérailles et de l'inhumation.

 

Ainsi, notre Joba-Maigret sera-t-il parti comme il était venu .. sous le signe de la supercherie.


 

Voici, en décembre 1943 dans le journal clandestin « Liberté », l'annonce de l'exécution de JOBA :

COMMUNICATION DU COMMANDANT DES PARTISANS.

Les opérations suivantes ont été effectuées dans la région de Liège,au cours des 2 derniers mois :

..............

7. BRESS0UX: - exécution du commissaire-adjoint en chef du Grand-LIEGE, JOBA

.............


 

Ainsi que les commentaires, dans autre article, plus loin dans le Journal :

.......................

ce sont enfin les traîtres dont on fait justice, tels le légionnaire Grandry de Micheroux, qui depuis sa rentrée du Front de l'Est était au service de la Gestapo ainsi que le sieur Bazon de Flémalle. Tels aussi les Ruth et Joba, policiers qui se sont mis aux ordres de l'ennemi et qui ont été exécutés comme doivent l'être tous ceux qui trahissent.

.............


 


 

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