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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


Jürgen Conings n'est pas Robin des Bois. Petit aperçu sur la Légion Flamande.

Publié le 5 Juin 2021, 18:51pm

JÜRGEN CONINGS...N’EST PAS ROBIN DES BOIS !

 

 

1.Jürgen Conings n'est pas Robin des Bois.

 

Les colères en tout genre ont une fâcheuse tendance à s’unir. On assiste, médusés, à des manifestations sur les réseaux sociaux, mais aussi en public, en soutien ou en admiration devant la cavale de l’insaisissable militaire. Comme association patriotique, cela doit nous interpeller.


 

Des soutiens d’extrême-droite, certes...encore que cela semble gêner certains comme en témoignent les dénégations du Vlaams Belang qui a tenté, vainement, de nier l’appartenance du personnage à ce parti d’extrême-droite.


 

Jürgen Conings bénéficie d'énormément de soutien sur les réseaux sociaux, y compris de la part de militaires qui n'hésitent pas s’afficher publiquement. Les marques de soutien se sont multipliées sur les réseaux sociaux.


 

Les marques d'admiration émanant de l’extrême droite abondent. Certains vont jusqu'à lui proposer le gîte et le couvert.


 

Le groupe "Als 1 achter Jürgen" (Comme un seul homme derrière Jürgen) comptait jusqu’à 45200 membres. Des manifestations regroupant jusqu’à 200 personnes se sont tenues autour de Maasmechelen et Dilsen, la région d’origine de Conings.


 

Face à ce soutien, Facebook a retiré le profil de Conings ainsi qu'au groupe de soutien. "Nous avons retiré ce groupe parce qu'il violait nos politiques concernant les personnes et les organisations dangereuses", déclare la porte-parole de Facebook. "Les contenus, groupes et pages qui font l'éloge ou soutiennent les terroristes, comme Jürgen Conings, ne sont pas autorisés sur Facebook ou Instagram."


 

Mais, fait désolant, la vague de soutien dont il jouit émane aussi de milieux ou de personnes complètement étrangères à l’extrême-droite. On assiste à un phénomène de brassage dangereux de tous ceux qui contestent les pouvoirs en place.


 

On doit bien constater ce fait et déplorer qu'au sein d'une partie du département de la Défense et de la population en général, Conings soit dépeint comme une victime, un résistant ou un héros. Une adhésion qui interpelle sur l’opinion d’une partie de la population, séduite par les discours anti-système.


 

Les soutiens populaires à Jurgen Conings ont franchi la frontière linguistique. Ils sont même de plus en plus nombreux à afficher un soutien ou une forme de compréhension aux actes posés par cet homme. Un élu disonais s’est fait éremarquer pour avoir partagé une publication de soutien. Idem pour une élue de la Ville d'Ath !


 

Non ! Jürgen Conings n’est pas une victime ! Jürgen Conings n’est pas un résistant ! Jürgen Conings n’est pas un héros ! Jürgen Conings n’est pas Robin des Bois !


 

C'est un militaire déserteur qui a volé des armes de guerre et proféré des menaces de morts à l’égard de personnes publiques et des menaces d’attentat ! Nous sommes loin de Robin des Bois !


 

2. Jürgen Conings et la Légion flamande ( Vlaams Legioen ).

La « Vlaams Legioen ». Ainsi se nomme l’organisation dont fait partie Jürgen Conings. Il est certain que Jürgen Conings s’impliquait dans des groupes néonazis, qu'il suit cette idéologie et qu'il y a donné des formations de combat. Le site d'information Apache a révélé qu'il avait un second profil sur les réseaux sociaux, supprimé depuis lors, qui était rempli de symboles néonazis.


 

La Vlaams Legioen ( Légion Flamande ) est un groupe d'extrême droite relativement neuf. Ce groupe fait référence à l'unité des volontaires flamands qui ont combattu l'Union soviétique aux côtés des nazis. Il est difficile d’estimer le nombre de membres de la Légion flamande avec exactitude. Sur Instagram, le groupe est suivi par 128 personnes. Mais leur influence et leurs imbrications semblent être bien plus vastes.


 

Ce groupe a été fondé par Emmanuel Maris, un néonazi qui prend plaisir à exhiber des symboles nazis sur son pick-up, et à se promener en uniforme du Ku Klux Klan. Lors des réunions, les membres se vantent du nombre de personnes d'origine étrangère que chacun pourrait abattre. Ils s'entraînent au tir et diffusent des discours de haine en vue d'une guerre raciale.


 

3. Qu'était la « Vlaams Legioen » à laquelle se rattache le groupuscule actuel ?


 

Durant la Seconde Guerre mondiale, la Légion flamande était une milice de volontaires partis combattre sur le front de l’Est sous le commandement de la SS allemande. Aujourd’hui encore, l’organisation utilise un drapeau qui renvoie à ce passé. Y figure la rune d’Odal, lettre proto-germanique associée à la symbolique nazie.

 

Pendant longtemps, les volontaires de la Vlaams Legioen, tout comme ceux du Régiment SS du Westland ainsi que les membres du NSKK-Vervoerkorps ont été présentés comme des idéalistes engagés dans la lutte contre le communisme mais n'ayant rien à voir avec les meurtres de civils, de partisans et de juifs en Pologne, Ukraine et Russie durant la seconde guerre mondiale.


 

Cet engagement s’explique par la volonté des dirigeants des formations nationalistes flamandes de l’époque, de persuader un maximum de jeunes gens de s’enrôler aux côtés des Allemands, dans l’espoir que les occupants, reconnaissants, accorderaient à la Flandre une autonomie plus grande, voire l’indépendance.

 

Les partis nationalistes et les enrôlés en furent cependant pour leurs frais. Les Allemands n’ont jamais considéré la Flandre occupée que comme un réservoir dans lequel puiser.


Le 7 juillet 1941, Staf Declercq dont nous avons déjà parlé sur ce site ) annonçait la création d'une légion flamande. Selon les promesses qu'il avait reçues de l'occupant allemand, cette unité serait entièrement composée de Flamands, aussi bien officiers que soldats, et se battraient sous leur propre drapeau, le lion flamand. Le commandement serait dirigé par un commandant SS, mais ils ne feraient pas partie de la Waffen-SS. Le 6 août 1941, environ 450 volontaires quittèrent Bruxelles pour le camp d'entraînement Debica en Pologne.


Un recruteur comme le vicaire Cyriel Verschaeve ne cache pas son enthousiasme dans un langage fort peu évangélique: "Je suis tellement heureux qu'Hitler tape sur la gueule de ces vilains." 


Dans son livre intitulé Drang naar het Oosten, l'historien Frank Seberechts en finit avec le "nous ne savions pas" (wir haben es nicht gewusst) des Flamands sur le Front de l'Est pendant la Seconde Guerre mondiale. Son livre démontre que non seulement ils étaient au courant, mais qu'eux aussi ont commis des crimes atroces. Pour cet ouvrage, l'auteur a consulté de nombreuses archives et la presse de collaboration ainsi que des dossiers judiciaires, des mémoires et de la correspondance entre des combattants du Front de l'Est et leur famille et amis en Flandre. Et il n'a pu que constater l'atroce réalité.


 

Le noyau des troupes du Front de l'Est se composait de 10.000 volontaires de la Légion flamande, transformés en SS Sturmbrigade Langemarck à partir de 1943.


 

Voici quelques extraits de documents :

Un légionnaire écrit à ses parents : 

"...nous devions protéger contre les Russes qui pourraient attaquer. Le premier jour de notre arrivée, nous avons fait neuf prisonniers de guerre qui ont été fusillés".

Un autre explique, en parlant des soldats russes blessés :

" Si on en trouve, une détonation ou un coup (à la baïonnette, NDLR) et c'en est fini. Sinon, ces porcs vous tireront dans le dos. Pour assister à ça, il faut être dur. Au début, c'était dur pour moi aussi, mais j'ai surmonté ça."


 

Un autre parlant des partisans arrêtés :

"Nous avons vu deux jeunes Russes pendus dans un arbre. C'étaient les premiers, mais pas les derniers. Ils étaient bleus, blêmes et raidis par le froid. Leurs jambes étaient attachées ensemble, ils étaient maigres. Sur leur poitrine était accroché un morceau de carton. Oui, ici, on n'est pas facile avec ces vagabonds asiatiques qui auraient inondé l'Europe et aussi notre chère Flandre."


 

Ailleurs, les légionnaires parlent de "jeunes hommes âgés de 16-17 ans et aussi de quelques femmes" qu'ils capturent :

"On en finit rapidement avec eux. C'est incroyable de voir comment ces gars meurent. Bien qu'ils connaissent leur destin à l'avance, ils restent immobiles et vous regardent droit dans les yeux, ou vous ricanent au visage."


 

Encore un autre, rentré blessé en Flandre qu'il a tué de nombreux Russes, dont environ 35 enfants et bébés :

« ...ce sont des enfants juifs et ils n'ont donc pas droit à la vie. »


 

Le 28 mai 1942, un légionnaire note que quelque part en Russie, il a assisté à l'abattage de 2000 Juifs :

"... tous des femmes et des enfants. Mais je ne peux pas avoir pitié d'eux"!

En 1943, un autre combattant du Front de l'Est, écrit :

"Juif est égal à exploiteur, à traficoteur. Qui aime bien châtie bien. Et celui qui aime les juifs, hait son peuple!"


 

Edifiant !

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