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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


Maria LENNERTZ: Résistante 1940-1945

Publié le 17 Mai 2021, 17:47pm

Maria Lennertz :

Grande Résistance 1940-1945

et

Prisonnière Politique à Ravensbuck

 

« Pour nous qui vivons en temps de paix, il est nécessaire de redire régulièrement que, il y a quelques décennies, ce n’était pas le cas. Ceux qui ont vécu les périodes difficiles des 2 guerres mondiales sont morts pour la plupart, mais notre devoir, par reconnaissance, est de ne pas les oublier et aussi de faire en sorte que les générations plus jeunes sachent à la fois ce qu’ils ont enduré et aussi ce qu’elles-mêmes leur doivent.

Certains subirent l’occupation allemande avec difficulté et avec crainte. D’autres menèrent une opposition active et souvent dangereuse pour leur vie.

Certains laissèrent leur vie, d’autres passèrent plusieurs années dans des camps de prisonniers politiques. Parmi eux, Maria Lennertz. Une petite femme modeste que j’ai bien connue et dont je n’aurais pas imaginé quels furent ses exploits patriotiques si je n’avais été mis au courant.

Elle fut emprisonnée mais revint vivante de sa captivité.

Mais son patriotisme était tel qu’elle décida de décerner un prix de civisme récompensant un élève de 6ème primaire de chaque école de Visé »

 

Ce sont les paroles du Bourgmestre de VISE, Marcel Neven, le 14 mai 2018 annonçant la remise cette année-là du Prix de Civisme récompensant un élève de 6° primaire de chaque école de Visé.

 

Nous avons déjà eu l’occasion de mettre à l’honneur une autre résistante de notre région : Jeanne Defroidmont.

 

Au tour de Maria Lennertz maintenant.

 

Maria Lennertz est née le 31 décembre 1919 à Welkenraedt. Le lieu de naissance et la date ( à peine un an après l’Armistice ) dut forcément l’influencer. Welkenraedt se trouvait, avant la guerre de 14-18, à la frontière avec l’empire allemand. Une chaussée en constituait même la limite. Après 1919, les cantons dits, à l’époque, improprement « rédimés » étaient proches voisins.

 

La ville était, vu sa situation, la première au courant de tous les soubresauts de la politique allemande et, fatalement, après 1933, de l’emprise de plus en plus grande de Hitler et du nazisme.

 

Il était très clair que Hitler, nommé chancelier de l’Allemagne en 1933 puis ‘’Führer’’en 1934, envisageait une politique expansionniste qui, inévitablement, serait la cause de la Seconde Guerre mondiale.

 

Et ce qu’on craignait finit par arriver. Au matin du 10 mai 1940, c‘est de nouveau la guerre. La Belgique est à nouveau bombardée et envahie par les troupes allemandes, la première conquête étant l’annexion pure et simple des cantons voisins de Welkenraedt.

 

Dès juillet 1940, poussée par une force intérieure, Maria Lennertz, âgée d’à peine vingt ans, rejoignit un groupe de patriotes décidés à combattre les nazis par tous les moyens possibles. Donc la Résistance.

 

Dans la Résistance, il y avait plusieurs formes : la Résistance armée, les réseaux de Renseignements, la Presse clandestine, les filières d’évasion…

 

Elle participa d’abord aux activités de la Presse clandestine: elle fut chargée de dactylographier des tracts, de distribuer des journaux clandestins, notamment ‘’La Libre Belgique’’. Des écrits qui rendaient courage à la population et nuisaient à l’occupant et à ses sbires mauvais belges.


Elle participa aussi aux filières d’évasion: elle s’occupait des prisonniers évadés afin de les faire passer en zone libre en France afin qu’ils puissent rejoindre la Grande Bretagne.

 

Janvier 1943, jour funeste: dénoncée par des traîtres, elle fut arrêtée par la Gestapo. Interrogée, torturée par des SS, elle résista stoïquement aux interrogatoires sans jamais rien révéler. Ne trouvant pas de preuves, elle fut remise en liberté le 2 février suivant. Durant une courte période, elle mit son activité en sommeil.

 

Mais l’inactivité lui pesait.Elle reprit ses activités clandestines dans la région bruxelloise et entra au « FRONT DE L’INDEPENDANCE ». Ce mouvement de résistance avait pour but de rassembler les Belges résistants de toutes opinions et tendances. Créé au début de 1942, le Front de l’indépendance finit par rassembler plusieurs dizaines de milliers de membres en 1943 et 1944.

 

Le Front de l’Indépendance organisait des opérations de sabotage, des filières d’évasion, un service de faux documents. Des milliers de membres furent mobilisés pour rédiger, confectionner et/ou distribuer quelque 150 publications clandestines. Le FI aidait les réfractaires, les familles des prisonniers politiques, les Juifs par le biais du Comité de Défense des Juifs. 

 

Le 10 février 1944, Maria Lennertz est à nouveau arrêtée par la GESTAPO de l’Avenue Louise. Soumise à des interrogatoires brutaux, des menaces de mort, elle résista une fois de plus aux brutalités et ne reconnut jamais rien et ne fournit aucun renseignement.

 

Trois mois plus tard, en juin 1944, les nazis la transférérent au camp de RAVENSBRUCK, sous le numéro matricule 42764.

 

Le 5 mai 1945, très malade, elle fut libérée. Grâce à l’oeuvre du comte Folke Bernadotte, alors président de la Croix-Rouge internationale, elle sera envoyée se soigner en Suède où elle resta pratiquement deux mois durant lesquels on lui prodigua les traitements appropriés.

Folke BERNADOTTE

La Croix-Rouge suédoise était, entre autres, parvenue à sauver ,en plus des prisonniers scandinaves, au moins 10.000 autres détenus dont plus de 7.000 femmes du camp de concentration de Ravensbrück et environ 2.000 autres femmes de Kommandos extérieurs de Neuengamme. Tous furent tout d’abord soignés à Padborg avant d’échapper définitivement à toute influence allemande et d’être emmenés en Suède, pays neutre.

 

Maria Lenenrtz rentra au pays, huit semaines plus tard, le 30 juin 1945. Cependant, elle gardera des séquelles causées par les mauvais traitements subis au cours de son incarcération.

 

La vie normale reprit son cours. Elle devint visétoise par son mariage, le 13 août 1953, avec Georges Lion.

 

En reconnaissance de ses mérites, le Gouvernement belge lui a décerné, en plus du titre de Prisonnière Politique, celui d’Officier de la Résistance, la Croix de Chevalier de l’Ordre de Léopold II avec la barrette en vermeil ainsi que la Croix de Guerre 1940-1945 avec palmes.

 

Maria LION-LENNERTZ a voulu honorer la mémoire de toutes les femmes qui ne sont pas revenues des camps de concentration. Pour cela, elle a remis en 1990 à la section des Prisonniers politiques visétois et des environs, la somme de 500 000 FB. Elle a demandé que, sous le titre de « Prix de civisme Maria Lennertz et des prisonniers Politiques Visétois », les intérêts de cette somme récompensent les enfants méritants des classes de 6ème primaire de toutes les écoles de l’entité visétoise.

A cet effet, une A.S.B.L. « Prix Maria Lennertz et des Prisonniers Politiques de Visé » a vu le jour.

Dans l’article 3 des statuts de cette A.S.B.L. on peut lire :

« 3.1. L’association a pour but d’encourager et de susciter les efforts scolaires des écoles des élèves primaires de l’entité visétoise appréciés du point de vue de leur esprit civique et de leur comportement à l’égard de leurs condisciples, de leurs familles ou éventuellement du corps professoral.

  3.2. L’association s’efforcera d’atteindre ce but en récompensant annuellement par un prix, l’élève jugé par ses professeurs comme le plus méritant de chaque sixième année primaire des divers établissements situés dans l’entité visétoise, au regard des critères visés ci-dessus.

Dans un premier temps, une asbl fut créée mais depuis quelques années, la Ville de Visé a décidé de prendre le relais.

 

Maria Lennerz, veuve depuis 1997 décéda le 31 mai 1999. Elle est enterrée avec son époux dans la pelouse d’honneur du cimetière de Lorette ( Visé ) avec d’autres résistants et/ou prisonniers de guerre.

 

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