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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


Dans le cadre de la Fête des droits de la femme: l'épopée de Andrée DE JONGH.

Publié le 7 Mars 2021, 17:40pm

Andrée DE JONGH :

une des femmes qui se sont dressées contre la violence et la barbarie de la guerre 1940-1945.

En cette journée du 8 mars, il importe de rappeler que des femmes, aussi, se sont dressées contre la violence et la barbarie de la guerre 1940-1945.

Andrée De Jongh en est une, et une des plus emblématiques.

Elle a 24 ans en 1940.

Elle est l’une des rares femmes chefs d’un réseau de résistance.

 

1. Qui était Andrée DE JONGH.

 

Elle est née le 30 novembre 1916 à Schaerbeek, au no 73 de l'Avenue Emile Verhaeren, et est décédée le 13 octobre 2007 aux Cliniques universitaires Saint-Luc à Woluwe-Saint-Lambert. Elle a été inhumée dans le caveau familial du Cimetière de Schaerbeek (parcelle 23 – pelouse 17).

 

Son père, Frédéric DE JONGH, était directeur de l'école primaire n°4 de la Rue  Gaucheret et à Schaerbeek. C’était un admirateur fervent d'Edith Cavell, de Gabrielle Petit et du Père Damien. Trois personnalités qui influencèrent la vie d’Andrée DE JONGH.

 

Elle et sa sœur grandirent auprès de parents instituteurs, cultivés et patriotes.

 

Jeune, elle n'a qu'un rêve : devenir infirmière. Pourtant, elle entreprend des études d'arts décoratifs, tout en suivant des cours du soir à la Croix-Rouge de Belgique pour devenir ambulancière. Après ses études, elle devint dessinatrice publicitaire à Malmedy, à la société Sofina.

 

2. Le choc du 28 mai 1940.

 

La capitulation du 28 mai 1940 fut un choc pour la famille, son père étant ancien un combattant de la Guerre de 1914-1918.

 

Elle rentre à Bruxelles pour travailler à la Croix Rouge. Dotée d’un brevet d’ambulancière, elle part immédiatement à Bruges soigner les soldats alliés qui y étaient hospitalisés.

 

De cet engagement, elle décide alors d’apporter son aide aux aviateurs britanniques qui, pris au piège en Belgique occupée, n’avaient pu réembarquer.

 

Rapidement, elle décide de s'investir dans la Résistance. Afin de permettre à ces hommes de rentrer chez eux, elle crée une filière d’évasion en été 1941 avec Arnold Deppé.

 

Dans cette mission qu’elle s’est fixée, elle est aidée par son père et les services secrets britanniques. Elle militera sous les pseudonymes de « Dédée » ou « Cyclone ».

 

Dès lors, elle n’a qu’un but, perfectionner son projet. Elle reçoit l’aide de son père. Elle finit par obtenir l’appui des services secrets britanniques basés en Espagne. Elle prend la direction quotidienne du réseau d’une main ferme.

 

À la demande du MI9, son réseau, baptisé d’abord « Dédée-line », puis « Comète », oriente ses efforts sur le rapatriement des aviateurs alliés tombés en territoire ennemi. 

 

3. Le Réseau Comète.

La fausse carte d'identité d'Andrée DE JONGH.

La mission du Réseau Comète ? Permettre aux aviateurs alliés « abattus » par la DCA allemande de rentrer chez eux. Comme il est impossible de traverser la Manche, la solution est mais de les rapatrier, à travers la France et l’Espagne via Gibraltar.

 

Il faut donc aussi franchir les Pyrénées. Au plus fort de son fonctionnement, le réseau Comète comptera 3.000 membres.

 

La première expérience se déroula en juillet 1941. Après avoir pris quelques contacts dans la région de Bayonne, ils tentent une première expédition, accompagnés d'un groupe de Belges désireux de rejoindre l’Angleterre pour y poursuivre la lutte.

 

Elle finança l’expédition par la vente de ses bijoux et par des emprunts auprès de connaissances. Arrivés à Anglet, ils confient le groupe à un guide basque qui assure leur passage en Espagne.

 

Enhardis, en août 1941, ils tentent un second voyage, en deux groupes. Le premier est, guidé par Arnold DEPPE, est arrêté en France. Andrée, elle, réussit à passer. Elle traverse les Pyrénées, et se présente au Consulat britannique à Bilbai pour demander de l'aide pour son réseau.

 

Ayant appris que le premier groupe avait été intercepté en Espagne, elle réclame un point de chute en Espagne d'où les services britanniques emmèneraient les évadés en Angleterre via Gibraltar.

 

Les services britanniques vont hésiter trois semainesavaant de faire confiance. Avec ce soutien et l'aide des résistants locaux, elle met en place la « ligne Dédée », rebaptisée plus tard « ligne Comète ».

 

La ligne, qui comptera jusqu'à 3000 membres, traverse, en partant de Bruxelles, la France puis les Pyrénées jusqu'à l'Ambassade britannique de Madrid. Cette ambassade prend le relais et veille au transport à Gibraltar.

 

De 1941 à la Libération, le réseau Comète parvint à faire évacuer plus de 600 volontaires de guerre, résistants et soldats alliés. Parmi ces derniers : 288 aviateurs rapatriés et 250 autres cachés après le débarquement.

 

Elle en a accompagné personnellement 118 dans la traversée des Pyrénées qui s’effectue à pied pour les confier aux services secrets britanniques

 

 

Sunommée aussi « Petit Cyclone » à cause de sa volonté inébranlable à laquelle rien ne semble résister, Andrée DE JONGH trouve sa motivation dans le désarroi et la reconnaissance de ces hommes containts à confier leur destin à des inconnus.

 

Les arrestations se succèdent dans la filière d’évasion. Andrée sait qu’il est quasi inévitable, qu’un cela tourne mal pour elle. Ce moment arriva le 15 janvier 1943. Elle avait été dénoncée par un valet de ferme. C’était juste avant d’entamer sa vingt-troisième traversée.

 

La filière sera alors un temps dirigée par Jean-François Nothomb (sous le pseudonyme de « Franco »). Il fut aussi arrêté le 1° janvier 1944 puis déporté. Il en reviendra gravement malade.

 

4. L’arrestation et la suite.

 

D'abord emprisonnée à Bayonne, puis au fort du Hâ et à Biarritz, elle est transférée à la maison d'arrêt de Fresnes le 27 mars 1943.

 

Andrée DE JONGH avoue être la fondatrice de la filière d'évasion. La Gestapo ne crut pas qu’une telle opération pouvait être l’oeuvre d’une jeune fille ; ce qui lui sauva la vie.

 

Elle renvoyée en Belgique, à la prison de Saint-Gilles. De là elle fut déportée en Allemagne en juillet 1943.

 

Elle fut internée dans les camps de concentration de Ravensbrück et ensuite de Mauthausen.

 

Elle fut libérée par la Croix-Rouge internationale le 22 avril 1945.

 

Elle avait survécu mais son père n’a pas cette chance. Arrêté à Paris en juin 1943, il fut fusillé au Mont Valérien le 28 mars 1944.

 

La Ligne Comète a sauvé en tout environ 700 à 800 aviateurs alliés. Mais plus de 200 de ses membres ont payé de leur vie cette aide et un nombre élevé d'entre eux ont connu l'horreur des prisons et camps de concentration allemands.


 

5. Après la guerre.

Hommage rendu, à elle et son père, à SCHAERBEEK en 1946.

Après la guerre, elle reprit ses études pour devenir infirmière. En 1954, elle partit soigner les lépreux au Congo, puis au Cameroun,  à Addis-Abbéba et enfin à Dakar au Sénégal avant de revenir en Belgique en 1981.

 

Elle obtint le titre de comtesse en 1985.

 

Une plaque en l'honneur de cette grande résistante a été placée à la façade de sa maison natale.

 

La liste de ses distinctions est impressionnante :

 

Officier de l'ordre de Léopold avec palme

Croix de guerre 1940 avec palme

Médaille de la Résistance

Médaille commémorative de la guerre 1940-1945

Croix du Prisonnier politique 1940-1945

Nommée au grade de lieutenant-colonel en qualité d'agent de renseignements et d'action

Médaille de la Liberté avec palme d'or

Médaille de George

Chevalier de la Légion d'honneur

Médaille de la Résistance française

Diplôme des Forces françaises combattantes

Anoblie avec titre de comtesse par le roi Baudouin en 1985 ;

Docteur honoris causa de l'université catholique de Louvain.

 

En 2011, le festival du film de Saint-Sébastien a présenté «El Último Paso», un film qui rend hommage à Comète. Ce film, une production hispano-franco-belge, a bien mérité sa place dans les annales de la résistance anti-allemande.

 

 

 

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