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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


DACHAU: pas un camp d'extermination mais un camp mouroir.

Publié le 29 Janvier 2021, 18:16pm

DACHAU :

Premier camp...et camp modèle.

1. Préambule.

 

Dachau est situé à 15 km au nord-ouest de Munich sur le site d’une fabrique de munitions désaffectée. Dans une zone de tourbières, bien à l'écart des curieux.

 

Dachau ne fut pas le tout premier camp pour prisonniers politiques créé par le nouveau régime. Mais il fut le premier camp de concentration officiel . Les S.A. avaient tenu de nombreux camps "clandestins".

 

DACHAU fut créé par Hitler le 20 mars 1933, un mois seulement après son arrivée au pouvoir. Dès le 22 mars, les premiers prisonniers y arrivèrent.

 

2. Camp « modèle ».

 

Le 21/3/1933 HeinrichHimmler publia sur l’ordre direct de Adolf Hitler un communiqué de presse annonçant l’ouverture d’un camp “modèle” à Dachau.

 

Le camp de Dachau fonctionnait comme centre d'entraînement pour les gardes SS des autres camps. C’était la référence, l’école du crime SS, formant à “die Schule der Gewalt(l’Ecole de la Violence) les futurs cadres et gardiens des autres camps.

 

Pour l’infrastructure, l’organisation, le fonctionnement, etc... , il servit de prototype pour les 1650 camps de concentration et d’extermination ultérieurs.

3. Camp “leurre”.

 

Les camps de concentration n’ont pas toujours eu la macabre réputation d’aujourd’hui. Lors de l’ouverture du camp, les nazis parvinrent à leurrer la presse internationale. Cette dernière fut même plutôt élogieuse.

 

On invita la presse internationale à visiter ce camp, présenté comme “lieu de rééducation moderne”, “plus moderne que les prisons du 19ème siècle où les prisonniers croupissent dans des cellules”. Là, on est dans la forêt, au grand air, où les détenus vont être rééduqués par le travail.

 

Ce qu’on s’était bien gardé de dire à la presse, c’est que les prisonniers n’avaient commis aucun délit, aucune faute si ce n’est d’être des opposants à Hitler !

4. Douze ans de fonctionnement.

 

En 1933, le camp comptait environ 4800 prisonniers, des opposants politiques: « éléments considérés comme dangereux pour la sécurité du peuple allemand ». Outre ces opposants « politiques », furent aussi emprisonnés de simples citoyens pour des raisons d’idéologie raciale et « d’hygiène sociale » (homosexuels, Sinté, Roms, tziganes, juifs après les pogromes de 1938) ou étiquetés « asociaux », des Témoins de Jéhovah.

 

En 1937, les SS lancèrent la construction d'un grand complexe de bâtiments. Les prisonniers furent obligés de réaliser eux-mêmes ce travail en commençant par la destruction de l'ancienne usine. La construction fut officiellement terminée à la mi-août 1938. Les conditions de travail furent épouvantables.

 

Les 10 et 11 novembre 1938, au lendemain de la Nuit de Cristal, plus de 10000 juifs y furent internés. La plupart furent relâchés assez rapidement, beaucoup après avoir prouvé qu'ils avaient pris des dispositions pour quitter l'Allemagne.

 

En 1942, une zone de fours crématoires fut construite près du camp principal.

 

En 1944, pendant l'été et l'automne, des camps satellites furent créés près des usines d'armement dans tout le sud de l'Allemagne. Dachau comptait ainsi plus de 30 grands sous-camps qui exploitaient 30000 prisonniers.


 

De 1933 à 1945, plus de 206000 prisonniers y ont été détenus à un moment donné. Beaucoup avaient été transférés d'autres camps. Pratiquement toutes les nationalités européennes étaient représentées, le plus grand nombre venant de Pologne, de l'ex-URSS, de Hongrie, d'Allemagne et de France, mais il y avait aussi un nombre important d'Italiens, de Lituaniens, de Tchèques, de Slovènes et de Belges.

 

Les prisonniers couchaient tête bêche sur des châlits aux paillasses de 80 cm de large. La nourriture fut réduite à des rations de famine .

 

5. Pas un « camp d’extermination » mais un « camp mouroir ».

 

Dachau n'était pas un camp d'extermination, mais les conditions difficiles y ont conduit à +- 32000 décès officiellement recensés. Mais le chiffre de 41500 victimes au minimum est une estimation plus réaliste. De nombreux décès n'ont pas été enregistrés, donc le total n'est pas connu.

 

De nombreux prisonniers de guerre soviétiques n'ont jamais été enregistrés et un grand nombre d'entre eux ont simplement été exécutés. 

 

Des expériences médicales ont été effectuées sur des détenus et beaucoup ont péri. 

 

La chambre à gaz n’a, sans aucun doute, pas été utilisée. Les prisonniers étaient "sélectionnés" : ceux qui étaient jugés trop malades ou trop faibles étaient envoyés au centre "d'euthanasie" de Hartheim, près de Linz, en Autriche. Plusieurs milliers y furent assassinés. Par ailleurs, les SS utilisèrent le champ de tir et la potence situés dans la zone des fours crématoires pour exterminer des prisonniers.

 

A Dachau, des médecins allemands se livrèrent à des expériences médicales : des expériences de haute altitude dans une chambre de décompression, sur la malaria et la tuberculose, sur l'hypothermie, et des tests expérimentaux pour de nouveaux médicaments. Des centaines de prisonniers moururent ou restèrent handicapés à vie suite à ces expériences.

 

Parmi les 583 homosexuels internés, nombre d’entre eux furent émasculés et n'y ont pas survécu.

En décembre 1944, se déclencha une épidémie de typhus. Décembre 44 : 1915 décès. Janvier 45 : 2888 . Février ; 3977 . Mars 45 : 3668 ; Avril 45 : 2625 . Les SS avaient décidé de laisser mourir les malades de “mort naturelle”. Ou plutôt de la provoquer: octroi d’une soupe moins épaisse, enlèvement des manteaux et chandails et même des couvertures. On fit même enlever les fenêtres, l’atmosphère étant irrespirable. Ce qui provoqua des bronchites, des pleurésies, des broncho-pneumonies

 

6. Libération du camp.

Le camp resta en service jusqu'à l'arrivée des soldats américains, le 29 avril 1945. Peu de temps avant la libération, il y avait plus de 67000 prisonniers enregistrés à Dachau, dont plus de 22000 juifs. 206000 hommes et femmes sont passés par Dachau.

 

 

A l'approche des forces alliées, les Allemands évacuèrent les prisonniers des camps de concentration proches du front pour empêcher la libération d'un grand nombre d'entre eux. Le 19 avril 1945, quelque 45000 détenus provenant de Buchenwald (près de Weimar, aujourd’hui dans le centre de l’Allemagne) arrivèrent ainsi à Dachau.

 

D'autres convois arrivèrent en continu à Dachau, ce qui aggrava de façon dramatique les conditions de vie. Le typhus frappa encore plus durement.

 

Par contre, quelques jours avant la libération du camp, les SS évacuèrent entre 6 à 7000 détenus suffisamment valides vers des endroits jugés plus sûrs. Beaucoup périrent en route dans des marches forcées.


 

Le 29 avril 1945, aux abords de Dachau, les Américains trouvèrent plus de 30 wagons qui avaient été envoyés à Dachau, remplis de cadavres dans un état de décomposition avancée.


 

Il ne restait que quelques gardes SS, la majorité ayant fui avant l’arrivée des Américains. Ils furent aisément neutralisés.

 

Les Américains contraignirent des civils allemands à visiter le camp pour voir de leurs propres yeux les atrocités nazies.


 

7. L'opposition clandestine.

 

Une organisation clandestine, initiée par les communistes allemands, fut mise sur pied à Dachau. Par la suite, d’autres nationalités et d’autres tendances politiques (chrétiens, démocrates, socialistes, etc.) s’y unirent et un Comité international fut créé. Chaque groupe national avait sa direction clandestine.


 

On signale diverses actions marquantes : défilé du 14 juillet 1944 par les Français se rendant à l’appel, refus collectif d’obéissance le 4 septembre 1944 à l’appel après l’annonce de l’exécution prévue de 92 officiers soviétiques, solidarité quotidienne (nourriture récupérée pour les plus faibles) et sabotage.


 

En avril 1945, lorsque l’ordre de ne pas laisser un détenu tomber vivant est connu du Comité international, des groupes de combat se créent au sein des Kommandos de travail ainsi que des groupes de sécurité dans les Blocks afin de prévenir toute provocation. Des documents purent être mis à l’abri lorsque les SS commencèrent à détruire tout ce qui était compromettant, pour effacer les traces de leurs crimes.

 

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Comment pouvez vous dire que ce netait pas un camp d'extermination, quand officiellement 32000 personnes sont mortes et non-officiellement le double? Si pas plus? Mon grand-pere y ai restait jusque la liberation!
Répondre
J'estime que le terme "camp mouroir" est mieux indiqué. <br /> L'exemple de camp d'extermination, c'est Auschwitz.<br /> Mon beau-père est passé par DACHAU et a survécu au typhus...<br /> Dans un camp d'extermination, les déportés passaient directement du train verts la chambre à gaz.<br />

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