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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


Les ennuis des prêtres avec les rexistes durant l'occupation ( non exhaustif )

Publié le 15 Octobre 2020, 18:49pm

Les démêlés du clergé avec l'occupant et les rexistes.

 

L’occupant allemand désire trouver un compromis avec l’Église. Si celle-ci ne s’occupe pas de politique, elle ne sera pas inquiétée.

 

Le cardinal Joseph van Roey et les évêques belges dans leur lettre pastorale du 7 octobre 1940 déclarent qu'il « est primordial de reconnaître l’autorité occupante comme le pouvoir de fait, et de lui obéir dans les limites prévues par les conventions internationales. »

 

C'était la simple reconnaissance d'un état de fait et l'application des conventions internationales.

 

Dès le début de l'occupation, ce modus vivendi devient rapidement difficile, voire insoutenable.

 

Les tenants de l'ordre nouveau ne vont pas tarder à manifester leur volonté de main-mise sur des secteurs comme l'enseignement et les oeuvres de charité, secteurs dans lesquels l'Eglise a toujours joué un grand rôle.

 

Les premières difficultés se manifestèrent à l'Université de Louvain. Des cérémonies officielles organisées traditionnellement en grande pompe étaient interdites et des professeurs rentrés après leur évacuation en France ne pouvaient pas être réintégrés.

 

Voici, en février 1942, un extrait du journal clandestin La Résistance.

 

LA RESISTANCE CATHOLIQUE

 

Les autorité s ecclésiastiques viennent de diffuser à des dizaines de milliers d'exemplaires, le message de Noël de Pie XII,ainsi que la lettre pastorale,commentant ce message, du Cardinal Van Roey, archevêque de Malines.

 

Le cardinal,dans cette lettre se montre formel:

"En ce qui regarde la Belgique", écrit-il, "cett e première condition de l'ordre nouveau inclut la restauration de notre pays dans son indépendance et son intégrité. I l appartiendra à l a Belgique libre et souveraine, à elle seule, de décider quel rôle elle jouera dans l'Europe nouvelle" .

 

Finalement, la hiérarchie prit position contre les mouvements de collaboration. On interdira notamment la présence des légionnaires rexistes et autres, en uniforme, dans les églises. Même la communion ne pourra pas être donnée à un collaborateur en uniforme. Ce qui provoqua, à Bouillon, une algarade entre DEGRELLE lui-même et le doyen de Bouillon ( Voir le récit sur ce site ) avec, en conséquence, l'excommunication de Léon DEGRELLE.

 

La tension monta d'un cran suite à l’introduction du travail obligatoire en 1942 et la réquisition des cloches en 1943.

 

L’église devient un refuge où on trouve un soutien moral et matériel. Les autres croyants aussi trouvent refuge dans leur religion, bien que les célébrations juives soient interdites.

 

Dans les paroisses, seule une infime minorité de prêtres se montra favorable à la collaboration. Beaucoup de prêtres prêtèrent leur concours à la Résistance.

 

La majeure partie des ennuis subis par les prêtres est due à l'application de l'interdiction de la présence des légionnaires en uniforme dans les églises.

 

Ainsi, les ennuis du curé de Ham-Sur-Heure, contés par le journal clandestin CHURCHILL GAZETTE, de janvier 1943

 

Les Boches, les vendus, les traîtres ne respectent rien

 

Les journaux embochés ont annoncé "l'assassinat " du fils du bourgmestre de Ham-sur-Heure. Les "assassins" sont des Belges qui commencent à en avoir assez de la sale besogne effectuée par les vendus à l'envahisseur.

 

Mais qui sème le vent récolte la tempête, et les prétendues victimes des actes de justice ne doivent s'en prendre qu'à elles mêmes. Toutefois, les journaux susmentionnés n'ont pas du donner la suite de cette affaire. Quand on accepte de travailler pour de l'argent, il faut bien accepter toute censure et se contenter de n'être journaliste que de nom.

 

Quand le fils du bourgmestre rexiste de Ham-sur-Heure, rexiste bon teint lui-même, fut exécuté, le père prit arrangement avec le clergé pour les funérailles. Les prêtres acceptèrent de rendre les derniers devoirs à la condition que cette cérémonie religieuse n'aurait aucun caractère politique ou similaire.

 

Le bourgmestre mort-vivant donna sa parole d'honneur. Au jour convenu le clergé se rendit à la mortuaire, mais sa surprise fut grande en voyant une forte délégation de gardes wallonnes et rexistes. Il se refusa, alors, à accompagner le corps et voulut se retirer puisque les engagements formels n'avaient pas été tenus.

 

Mais les « nieuresbiesses » sortant les revolvers leur prêtés par les allemands, obligèrent le clergé à prendre la tête du cortège jusqu'à l'église.

 

La cérémonie suivit son cours et l'offrande arriva. L'officiant fit baiser la patène aux membres de la famille qui commençaient l'offrande. Les gardes proboches voulurent alors suivre, mais le prêtre, fort des "ordres donnés par ses supérieurs, refusa de poursuivre l'offrande et remonta à l'autel, les gardes étant en uniforme.

 

Il voulut continuer la messe, obéissant à la consigne. Les embochés n'acceptèrent pas la chose ainsi et se permirent de suivre l'officiant à l'autel, le battirent, le portèrent alors à la sacristie plus mort que vif et placèrent au dessus de sa tête une pancarte avec l'inscription « Ici est un communiste ».

 

Ils maltraitèrent également un diacre, le traînant par les cheveux et s'affublant des ornements sacerdotaux firent un simulacre sacrilège d'offrande, donnant la patène à baiser à leurs comparses.

 

Voila où en est l'histoire et nous attendons la suite que l'Episcopat y donnera.

 

Mais ceci n'est qu'un petit épisode de la manière d'agir de ceux qui prônent le fameux ordre nouveau germanique. Le clergé polonais, entre autres, peut donner de sinistres détails sur la manière dont les hitlériens respectent la religion et comprennent la liberté de conscience.

 

Ceci doit être un nouvel avertissement pour les catholiques ou plutôt pour ceux qui se considèrent comme tels et qui persistent à croire que l'hégémonie, la domination allemande et hitlérienne laisseraient absolument intactes leurs croyances et que la Foi serait sauvegardée.

 

KEEP SMILING.

 

Les ennuis du curé de Chêne-al-Pierre ( aujourd'hui commune de Manhay, à l'époque commune de Grand-Menil ) relèvent, eux, carrément de sa participation à la Résistance.

 

Vici ce qu'en dit CHURCHILL GAZETTE de mars 1943.

 

 

Chêne al Pierre:

 

Le Révérend Curé de la paroisse a été arrêté. Nous avons la preuve qu'il doit son arrestation à un nammé Habatte et à la famille Godefroid. Ces dénonciateurs ont d'ailleurs dénaturé les paroles reprochées au vaillant pasteur. Les dossiers sont ouverts, ils seront châtiés.

 

 

A deux reprises, le curé de Robermont dut ses ennuis à son intransigeance. La première fois lors de la lecture de la lettre des évêques relative à l'enlèvement des cloches.

 

Voir CHURCHILL GAZETTE d'avril 1943.

 

CHAVANNE fils.

 

Attaché au cabinet du pseudo-bourgmestre von Geld, Il s'agit d'uni jeune zazou retour du front de l'Est et fils du célèbre Chavanne, qui se dit député permanent.

 

Cet éphèbe présomptueux n'est autre que celui qui, en compagnie de tarés de son espèce, a tenté d'empêcher le Curé de Robermont de lire dimanche dernier la lettre de l'episcopat belge sur l'enlèvement dos cloches et de la déportation de notre Jeunesse.

 

Il s'agit d'une compétence administrative de premier ordre, bien qu' il en soit encore à ses premiers balbutiements, mais, évidemment, il encaisse, sans sourciller, la rétribution qui lui est payée pour un labeur négatif ! Encore un pur, quoi ? C'est comme qui dirait une cinquième roue à un char... déjà bien mal équilibré.

 

 

Le fameux Von Geld dont question n'est d'autre que le bourgmestre rexiste DARGENT.

 

La seconde fois, par son intransigeance concernant la présence de légionnaires en uniforme lors des funérailles d'un collaborateur.

 

Voir CHURCHILL GAZETTE de juillet 1943.

 

EXPLOITS REXISTES

 

Le vendredi 2 juillet 1943, à Robermont lez Liège, un policier rexiste, ancien légionnaire au front russe, était abattu en pleine rue.

 

Monsieur l'Abbé LAGASSE, Curé de la paroisse, sollicité par la famille, accepta de chanter une messe d'obsèques pour le défunt. Toutefois il y mit la condition formelle que les instructions épiscopales en la matière seraient scrupuleusement respectées.

 

Comme chacun le sait, ces instructions interdisent, tant dans le cortège qu'à l'église, le port des uniformes ainsi que toute manifestation à caractère politique ou de nature à fausser le vrai concept du patriotisme.

 

Fort bien. Mais notre Curé allait savoir ce qu'il en coûte de croire encore à la bonne foi rexiste.

 

Dès la levée du corps eut lieu le salut hitlérien, tandis que plusieurs traîtres de la Légion Wallonnie, revêtus de leurs uniformes, s'infiltraient dans le cortège.

 

Aux protestations combien justifiées du clergé, le rexiste PAUSS, triste sire bien connu dans la région, braqua son revolver dans la direction du curé, déclarant qu'il l'abattrait comme un chien s'il osait encore protester.

 

Ceci n'était qu'un début. A l'issue de l'office, les énergumènes rexistes firent irruption clans la sacristie, malmenèrent et injurièrent le malheureux curé, tandis que le même PAUSS, qui s'était déjà distingué, n'hésita pas à frapper violemment sur la tête ce prêtre désarmé et bientôt septuagénaire.

 

Toujours encadré par une dizaine de rexistes et une demi-douzaine de légionnaires, Monsieur l'abbé LAGASSE fut contraint de regagner son presbytère.

 

Après l'avoir accusé d'être Communiste, politicien et autres loufoqueries, un VALEUREUX Légionnaire n'hésita pas à poser le canon de son revolver dans la nuque du pasteur, le menaçant de passer à l'exécution dès le soir même.

 

Enfin, ayant renfermé leur victime dans la cave du presbytère, ils se livrèrent à une sorte de perquisition dans l'immeuble et eurent notamment soin de démolir l'appareil téléphonique ainsi que le poste de T.S.F.

 

" Comme cela, on ne pourra plus prendre Londres " dirent-ils.

 

Vraiment, Messieurs les Rexistes et Légionnaires, comme fait d'arme, il y a mieux. Quinze hommes jeunes et armés s'attaquant à un ecclésiastique sans arme et septuagénaire, j'ose dire que les " HORDES BOLCHEVISTES " -comme vous les appelez -, n'ont jamais fait mieux.

 

Gageons que les officiers allemands ne doivent pas être très tiers d'avoir introduit de tels " héros " dans leur armée .

 

Il y eut un épilogue qui ne manque pas de piquant. Les rexistes avaient à peine quitté le presbytère que la Feldgendarmerie, alertée par ces Messieurs, arrivait sur les lieux. Mais elle n'y fit pas long feu. Dès qu'il fut mis au courant, le Commandant déclara avec un geste de souverain mépris à l'adresse des alliés rexistes « qu'il n'y avait pas lieu d'insister ». La voiture démarra aussitôt.

 

La descente de la Feldgendarmerie n'avait pas duré deux minutes. En terminant, nous saluerons avec respect, en la personne de Monsieur l'Abbé LAGASSE , tout le clergé belge, dont l'attitude digne et ferme aura beaucoup contribué a soutenir le moral de notre peuple en ces années tragiques.

 

Il fut sur la brèche avec tant d'autres patriotes. Avec eux, il sera bientôt à l'honneur lors de la victoire proche, très proche .

 

NOTEZ .

 

 

Nous disions qu’il y avait eu quelques brebis galeuses parmi les prêtres. En voici, incidemment, dans le texte suivant extrait de La Résistance de novembre 1942, un exemple.

 

LES EVEQUES DE BEIGIQUE

 

ont adressé à von Falkenhausen une solennelle protestation contre les déportations.

 

Cette lettre n'a pas été publiée jusqu'à présent, parce que chaque protestation de l'Eglise est suivie des plus odieuses persécutions contre les catholiques. Les Boches en veulent, d'ailleurs particulièrement aux catholiques à qui ils reprochent leur courageuse résistance.

 

Ils viennent de fusiller à Bourg-Léopold en même temps que 7autres patriotes, l'abbé Paul Flrket, curé de Ste-Croix à Liège et directeur des Oeuvres Sociales du diocèse. D'autre par, le curé Hannay, de St-Vincent,à Liège, a été arrêté, ainsi que l'abbé Froidure, animateur des Stations de plein air.

 

Dans le Brabant, les nazis ont arrêté 5 ces derniers mois, le doyen de Braine-l'Alleud, ainsi que l'abbé De Backer, vicaire de St-Josse-ten-Noode, qui est mort en Allemagne.

 

Ces trois derniers ecclésiastiques ont été dénoncés par un prêtre des cantons redimés, actuellement vicaire à Lasnes ( Brabant ) ,et qui est un agent de la Gestapo.

Ce vicaire a été traité, par le cardinal Van Roey.de "prêtre indigne".

 

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