L'opposition entre les prêtres et les rexistes. Cas des Awirs en 1942.

TOUJOURS DES ENNUIS POUR LES PRÊTRES

Le cas du curé des AWIRS, le 17 avril 1942.

Dans le journal clandestin CHURCHILL GAZETTE de mai 1942, nous avons le récit de l'odieuse mésaventure subie par le curé des Awirs qui, courageusement, avait tenu têtes aux Gardes Wallonnes en uniforme venus rendre hommage à un légionnaire mort sur le front russe.

Le dénommé Grimmont ( ou Grimont ) fut désigné comme bourgmestre rexiste usurpateur aux Awirs.

Il fut exécuté par un Partisan armé, ROBERT Jacques.

INCIDENTS AUX AWIRS.

Le 17 avril dernier devait être célébrée en l'église des Awirs, une messe pour un nommé DELRUELLE, d'Yvoz, originaire des Awirs, mort en Russie.

Cette messe avait été commandée par les proches parents du défunt avec la promesse qu'il n'y figurerait aucun uniforme.

Deux cent personnes dont une vingtaine des Awirs assistaient à la cérémonie. On remarquait dans la foule LIZIN de Huy et REMY de Nandrln. Avant la messe,des rexistes et des légionnaires en uniforme avaient pris place autour du catafalque, parmi eux, le rexiste JADOUL de Jemeppe candidat à la lanterne.

Pour éviter les troubles dans une manifestation religieuse et obéir aux ordres de l'évêché qui concède en pareil cas, la messe sans l'assistance officielle de gens en uniforme, le curé avait prié rexistes et légionnaires de défiler après l'offrande.

Sans tenir compte de la demande ceux-ci s'avancèrent, avec un air provocateur au milieu du défilé. Ce que voyant le curé remonta à l'autel et laissa défiler les femmes. Le reste de la cérémonie se déroula sans incident. Ce n'est qu'au moment de l'absoute que l'on pu remarquer une certaine effervescence parmi les embochés: on se poussait du coude, on chuchotait, on s'excitait mutuellement.

Rentré-à la sacristie, le curé, qui ne s'était pas encore dévêtu de ses ornements fut fort surpris de l'irruption de deux femmes et de six rexistes parmi lesquels JADOUL et DACOS Henri de Huy (il faut croire que toute la crapule des environs s'était donné rendez-vous aux Awirs).

Le prêtre fut grossièrement interpellé, une femme s'avança et le gifla. Un rexiste suivit qui lui lança un coup de poing vigoureux, un autre qui avait un revolver à la main reçut cet ordre : "abat-le"....

Les acolytes témoins de la scène,s'enfuirent épouvantés. Nous n'insisterons pas sur l'odieux et la goujaterie de cette scène. Que " les braves" très forts à huit contre un sachent:

1)que pour châtier un traître, nous trouverons 99 patriotes,

2)que la femme et le rexiste qui ont frappé sont " aimablement" prévenus qu'ils ont à bien se tenir.

Nous apprenons,en terminant cet article que le curé des Awirs a évidemment reporté l'argent de la collecte chez le nommé GRIMMONT Alphonse, l'homme du cheptel " acheté par certains fermiers". Celui-ci,par ailleurs s'est empressé de vouloir raconter ces incidents à deux officiers allemands en tournée.... .de réquisition.

La nuit, un pavé fut lancé dans la fenêtre de la chambre à coucher du curé.

Petite poignée de traîtres tenez-vous bien. Un jour viendra où vous payerez.

Plaque commémorative de ROBERT Jacques.

Erronément, il est indiqué qu'il fut l'exécuteur du bourgmestre de la commune d'ENGIS