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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


1943: l'occupant procède au vol des cloches.

Publié le 20 Octobre 2020, 19:20pm

ILS NOUS ONT VOLE NOS CLOCHES !

 

 

En mars 1943, l'occupant Allemand décida d'enlever les cloches des églises pour en récupérer le cuivre et l'étain nécessaires à la fabrication d'armement. Il fallait pallier la manque de bronze pour la fabrication des armes.

 

Après avoir rassemblé et fondu les cloches allemandes, on s'en prit à celles des pays occupés. Elles devaient ainsi servir à « l’effort de guerre ».

 

Effectivement l’occupant réquisitionna ou plutôt vola les cloches des hôtels de ville ou des églises, parfois même des écoles !

 

Cette décision fut une lourde faute psychologique qui provoqua l'indignation des catholiques et aussi des non croyants. La population les considérait non seulement comme un accessoire du culte mais aussi comme un patrimoine communal.

 

Les évêques protestèrent...


Les curés lurent en chaire la lettre des évêques:

« ... Notre devoir épiscopal nous oblige à déclarer que toute collaboration à l'enlèvement des cloches de nos églises est gravement illicite en conscience. Nous demandons que tous, prêtres et laïcs, observent une attitude calme et purement passive ».

 

La population locale a souvent réagi afin de saboter l’opération. Même après leur enlèvement, des opérations de résistance souvent risquée ont permis de sauver plusieurs cloches. Elles furent parfois cachées sous les détritus des usines, dans des étangs...

 

L’opération devait être clôturée pour le mois d’octobre. On commença par la partie flamande du pays. Les cloches, une fois à terre, furent immatriculées à la couleur blanche, avec un numéro reproduit également sur la tête au burin. Toute cette opération connut divers sabotages ayant créé de nombreux retards. La province du Luxembourg a conservé la presque totalité de ses cloches.

 

A la fin des hostilités, les Alliés retrouvèrent plus de 5000 cloches de toute l’Europe. Elles purent être rapatriées dans leur paroisse. On en retrouva dans les docks de Hambourg, dans les chantiers voisins de la Nord Deutsche Raffinerie. Sept cent vingt sept cloches ont été sauvées et ramenées via Anvers

 

Au total, 7600 cloches belges furent été détruites dont certaines envoyées en Tchécoslovaquie pour y être refondues.

 

Dans le journal clandestin Le Coup de Queue, daté du 12 septembre 1943, nous trouvons cette relation.

 

 

NOS CLOCHES .

 

Depuis quelques mois les allemands font procéder à l'enlèvement des cloches de nos eglises.

 

Des belges ont prêté honteusement leur service à ce travail, traité par les Evêques d'acte sacrilège et coupable. La population a manifesté s a tristesse et sa colère contre pareille mesure et révoltante collaboration.

 

Les Anglo-américains ont vengé cette injustice en allant raser à Hambourg la seule usine d'Allemagne capable de dissocier l'alliage des cloches pour en retirer les métaux précieux que les allemands pensaient retirer de la fonte de ces cloches.

 

Sous peu, nous pourrons aller rechercher aux alentours d'Aix-la-Chapelle, les cloches volées mais conservées intactes, pour les remonter dans nos clochers et leur faire sonner à toute volée la victoire.

 

Il y aura foule alors devant les églises et de la joie sur toutes les figures.

 

 

Et, dans le numéro suivant, daté du 16 octobre 1943, nous avons la relation d’un incident tragi-comique qui s’est déroulé à CUESMES.

 

CUESMES + + + + + +

(On nous écrit)

 

Le 1°octobre à 11 heures, grand branle-bas à Cuesmes. Le clocher a quitté son mutisme habituel. L'unique cloche portant en inscription bien apparente "j'appartiens aux habitants de la commune de Cuesmes", pesant 1600 Kgs, sonne à toute volée.

 

Tous les Cuesmois comprennent ce qui arrive et la foule afflue sur la Grand-Place portant fleurs et rubans aux trois couleurs nationales belges. Les treuils sont placés, les cables tendus et à 15 heure, la cloche apparaît aux regards des spectateurs.

 

Après bien du travail, on parvient à la dégager sur la corniche de la nef. Nouveaux préparatifs, déplacement de treuils, etc et à 17 heures la cloche quitte la corniche...C’est alors que se produit le coup de théâtre. Entraînée par son poids énorme, à la suite d une mauvaise manoeuvre des ouvriers, elle vient heurter, violemment l’angle de la pierre. L'anneau reste seul attaché au cable.

 

La cloche brisée tombe sur le sol, aux applaudisements de la foule... Alors,parlez-moi d’une mêlée ! Chacun veut prendre son morceau, veut la voir, chacun veut la fleurir,

 

Nos deux boches de service sont débordés. Comme tous ne peuvent avoir place au premier rang, les bouquets et les cocardes tricolores volent par dessus les têtes.

 

Deux bouquets lancés avec force et précision aveuglent l'un des Boches et coiffent l’autre. La foule trépigne. Ce n'est que sous la menace des révolvers qu’elle recule peu à peu.

 

Ce petit intermède imprévu a permis de subtiliser quelques centaines de Kg de bronze qui sont placés en lieu sûr, pour la refonte d'après-guerre. Les débris sont ensuite chargés sur le camion au chant de la Brabançonnne et de Vers l’Avenir.

 

L’auto s’éloigne sous les huées à l’adresse des deux gris. Cette manifestation patriotique a valu 10.000 Fr, un francs d’amende à la commune : un franc par personne ! Personne ne s'en plaint car on en a eu pour son argent. Largement encore !

 

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