TENTATIVE DE GERMANISATION DE LA REGION D'ARLON.
DEUTSCHER SPRACHVEREIN (DSV)
/image%2F2782635%2F20201024%2Fob_460db4_81477685e1e0b755665a1c70a6e039df.jpg)
Apparu le 19 avril 1941, Le Deutscher Sprachverein (DSV) fut créé le 19 avril 1941. Sous l'égide de la Militärverwaltung (MV) et de la Volksbund für das Deutschtum im Ausland.
Il se présentait au grand public comme une « association populaire à vocation culturelle ».
Le but était de réveiller les sentiments supposés germanophones ( et aussi germanophiles ) de la région d’Arlon avant de réintégrer les habitants dans le grand Reich allemand. Il comptait s'appuyer sur les groupements folkloriques locaux mais ceux-ci restèrent sourds aux avances.
Subventionné par la MV, doté d’un bon hebdomadaire (Areler Volkszeitung) et de nombreux moyens de pression, il s’avèra incapable de rallier la population. En juillet 1943, il n'y avait que 951 membres et une section de protection de 23 membres.
Le Deutscher Sprachverein basait ses calculs sur l'histoire de la région avant 1849. Au moment de la scission de la nouvelle province belge de Luxembourg entre la Belgique et le nouveau Grand-Duché, cette opération fut faite sur une base linguistique. La partie de patois germanophone revenait au Grand-Duché, les autres territoires à la Belgique. On fit une exception pour la région d'Arlon, exception réclamée par la France. Il s'agissait de placer la route stratégique de Liège à Metz bien indépendante de la Confédération germanique à laquelle le Grand-Duché avait été rattaché.
/image%2F2782635%2F20201024%2Fob_3db529_images.jpg)
Un livre intéressant est « Arlon 1939 - 45 : De Jean-Marie TRIFFAUX. Il y décrit l'invasion de mai 1940, l'exode de la population, les années d'occupation, la vie quotidienne, la naissance d'un ordre nouveau, le Sprachverein et les menaces d'annexion du pays d'Arlon au IIIe Reich, la déportation des Juifs, la Résistance et la Gestapo, les prises d'otages, la tragédie du 25 août 1944, les joies de la libération, la répression d'après-guerre.
Nous trouvons évidemment trace du SPRACHVEREIN dans la presse clandestine. Voici un article puisé dans La Fusée de novembre 1943.
HERR DOKTOR Z E N D E R
Mal fagoté dans son uniforme d'emprunt, le Hauptman ZENDER continue dans l'Arrondissement d'Arlon ses inspections folkloriques. Les premiers résultats de son germanique labeur furent publiés l'an passé à Breslau. Dans ce bouquin figure entre autres le portrait de Léo MAAS.
Mais ceci n'est qu'un détail. Passons à l'essentiel. Herr ZENDER, pardon, Herr DOKTOR ZENDER veut prouver par des photographies de cimetières et de savantes statistiques qu'Arlon est allemand.
Or, écoutez ce qu'il arriva au perspicace et savant Herr Doktor. Vous savez qu'il va, dans sa bagnole grise, visiter les écoles de nos patelins pour constater si les garçons et les filles de chez nous apprennent la "Muttersprache". L'autre jour donc, il tombe, sans crier gare, dans l'école de "X...ange". L'instituteur venait de distribuer les cahiers de français; il était en défaut... Tandis que les deux échangeaient leur salut, tous les gamins faisaient disparaître les cahiers, qui dans sa veste, qui dans sa culotte. ZENDER, le savant Herr Doktor, qui se montre satisfait et amusé des réponses de nos mioches, s'est laissé rouler par eux.
Et que prouve cela? Que ses statistiques sont sujettes à caution. Car les enfants veulent apprendre le FRANÇAIS! Et leurs parents veulent qu'ils apprennent le FRANÇAIS! Non non, Herr ZENDER, les petits belges de chez nous, vous ne les avez pas gagnés, vous ne les gagnerez pas et votre liste du Sprachverein le prouve abondamment.
Pourquoi n'osez-vous pas la publier ? Parce que, n'est-ce pas, elle n'est pas assez encourageante.
Vindex
|