Pendant l'occupation, l'Allemagne fait la chasse aux métaux. D'où la démonétisation des pièces de monnaie métalliques.
En 1941, alors que la guerre s'annonce plus longue et coûteuse que prévu, l'industrie allemande a besoin de métaux, afin de fabriquer des armes et des munitions.
Le projet d'invasion de l'URSS réclame des armes et des munitions: le cuivre pour fabriquer les douilles des balles et des obus, le plomb, le nickel ou le manganèse utilisés dans les piles et batteries.
Nous savons qu'il y avait un grand plan de collecte de ces matériaux. Ordre avait été donné aux bourgmestres de collecter ces métaux. Ces ordres furent en général sabotés et, surtout les cuivres, cachés.
C'est dans cet ordre d'idées que, notamment, bon nombre de cloches, furent enlevées.
Ce qu'on ignore davantage, c'est le plan imaginé par les Allemands de démonétiser les pièces de monnaies dans ce but.
Cette manoeuvre est dénoncée dans le Journal clandestin Le Coq Victorieux, en 1941 :
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UN PLEBISCITE . TROIS POUR CENT DES PIECES DE CINQ FRANCS SONT RENTREES .
Ainsi donc,les Allemands manquant de nickel,veulent rafler toute notre monnaie. Ils ont démonétisé, pour commencer, les pièces de 5 frs, qui n'ont plus cours depuis le 1er juillet.
Pour dégoûter le public de s'en servir encore, ils ont prescrit aux tramways et à toutes les caisses publiques, la Banque Nationale exceptée, de les refuser.
Où en est-on après un mois de ce régime ? Nous sommes en mesure de le révéler à nos compatriotes: sur les DEUX CENTS MILLIONS en circulation, il en est rentré, à fin juillet, exactement SIX MILLIONS, soit 3%.
Et encore faut-il admettre que ces six millions proviennent principalement des caisses publiques, des chemins de fer, etc.,. qui ne pouvaient faire autrement. Il y aura sans doute des pleurs et des grincements de dents lorsque l'on communiquera ces résultats aux Allemands, qui attendaient des centaines de tonnes de ce métal devenu précieux.
La tactique réussit donc parfaitement: ELLE DOIT ÊTRE POURSUIVIE. Car on veut nous enlever toutes nos pièces, jusqu'à celles qui sont trouées...
Gardons-les donc, nous ne perdrons rien : après la Victoire elles feront prime, même si l'ennemi les démonétise.
Dans les conditions actuelles, les pièces de 10 centimes, bien que contenant du cuivre, valent en réalité 50% de plus, celles de 5 centimes sont plus intéressantes encore.
Enterrons donc nos nickels, plus jalousement encore que nous ne stockons les pièces de 20 francs.
La réponse du public en face du retrait des pièces de 5 francs constitue un véritable plébiscite.L'opinion belge montre le cas qu'elle fait de la " Victoire Allemande " |