Même durant la guerre, le 11 novembre n'était pas oublié.
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Il était bien sûr difficile et délicat, en pleine guerre, de manifester publiquement ses sentiments patriotiques.
On pouvait toujours courir le risque évident d'être pris pour cible par l'occupant ou, ce qui était encore pire souvent, par les collaborateurs.
Néanmoins, des manifestations ont eu lieu, à gauche ou à droite, et parfois malgré tout d'une certaine ampleur.
Reportons-nous à ce que dit la Presse clandestine :
Voici un article du journal clandestin « L'Union Belge » de novembre 1941 :
11 NOVEMBRE A GOSSELIES.
Quelques jours avant le 11 novembre, une main pieuse avait tenu à fleurir le monument aux morts de Gosselies.
Le 11 novembre,une dame dans un geste que nous admirons, a voulu y joindre la moitié de la gerbe qu'elle destinait à ses morts.
Une autre femme a parsemé de sable blanc les alentours du monument.
ET TOUT CELA a été balayé, effacé de par l'ordre brutal d'un policier belge.
Pauvre imbécile ,écoutes ce que le public pense de toi, et retiens le pour l'avenir: « C'est être lâche que d'obéir, par peur, à une ordonnance de l'ennemi, qui ne comprend pas un geste pieux » |
Dans le journal clandestin « Le Pays Wallon » de décembre 1941, nous pouvons lire :
L e 11 Novembre à été un jour de lutte anti-hitlérienne .
Apeuré par les manifestations patriotiques de l'an dernier, l'occupant avait cette fois-ci publié une ordonnance pleine de menaces afin d'empêcher toute résistance.
Cependant, malgré les menaces, des manifestations ont eu lieu. Notre Front Wallon avait lancé son premier manifeste qui eut une grande répercussion dans le pays de Charleroi et la Basse-Sambre.
Dans des localités, des anciens combattants se relayèrent autour du monument aux morts. Des fleurs furent même déposées dans certaines communes.
Exécutant les ordres ignobles reçus, la gendarmerie allemande fit le tour des monuments et piétina les gerbes pieuses des patriotes.
Une grande partie des élèves de l'Université du Travail et d'autres établissements d'enseignement cessèrent toute activité à 11 h. sonnant. Les travailleurs de l'industrie furent certainement ceux qui opérèrent avec le plus d'énergie. On arrêta le travail à 11 heures dans les usines métallurgiques chez les cheminots du Nord-Belge. Quant aux mineurs ils s'assemblèrent à la remonte de la mine pour répondre par un non catégorique aux prétentions allemandes de prolonger leur journée de travail.
Le 11 Novembre fut un jour de ralentissement de la production.
Mais cette journée de lutte n'est pas un but à atteindre dans la lutte contre l'oppression de notre Wallonie. Loin de là. Chaque jour que perdurera l'occupation des détrousseurs de l'Europe notre esprit de lutte s'affermira, grandira. |
Et des échos du 11novembre 1943 à MOUSCRON.
Dans Le Phare de novembre 1943
Echo du 11 novembre 1943
Et le drapeau flottait. -Le drapeau ? Quel drapeau? - -Oui Le drapeau belge" flottait - -Allons donc, en ces temps d'occupation, qui est-ce qui a vu, depuis trois ans flotter un drapeau belge ? -Oui. Notre drapeau belge flottait sur le clocher de l'Eglise à la place de Mouscron le 11 Novembre 1943. -Jamais vrai ? -Si je l'ai vu, de mes yeux vu. -Tout de même. Tout de même, Cà sont des As, les Mouscronnois. Bravo. Bravissimo, Vive la Belgique.
On a constaté que la porte était fracturée, mais pour celui qui a été lier le drapeau en haut du clocher dans le noir, si dangereux que c'était, nous le félicitons pour son acte et nous avons ressenti couler davantage notre sang patriotique.
TON-TON. |