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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


La traque aux bourgmestres rexistes. L'exemple le plus sinistre: Désiré ISTASSE de BIEVRE

Publié le 5 Juin 2020, 19:20pm

Le véritable comportement des bourgmestres rexistes :

l’exemple de Désiré ISTASSE de BIEVRE

Au départ, les bourgmestres d’avant-guerre, les bourgmestres légitimes, restèrent d’abord en fonction mais contrôlés de près par l’occupant.

 

Cela ne dura pas longtemps. A l'instar de ce qui se passa pour les secrétaires généraux, l’occupant trouva tous les prétextes pour en remplacer la plus grande partie par des personnalités moins marquées politiquement. Le prétexte choisi fut souvent l’âge, dans les petites communes notamment où les fonctions de bourgmestre relevaient quasi du bénévolat.

 

Dans les communes plus importantes, le prétexte fut souvent « la désobéissance » ou «  l’incompétence ».

 

Il faut prendre garde, dans beaucoup de communes, on désigna des gens choisis dans le Conseil communal pour exercer le poste. Certains acceptèrent, souvent pour éviter pire, le pire étant la nomination d’un collaborateur.

 

En cas de refus ( ce fut le cas à BIERSET ), on choisit un bourgmestre « Hors conseil », un rexiste ou, en tout cas quelqu’un de plus favorable à l’occupant.

 

Les conseils communaux et provinciaux furent dissous en 1941. Leurs attributions furent transférées respectivement aux collèges échevinaux et aux députations permanentes. Aussi bien sur le plan de l’administration centrale que locale, les mouvements de collaboration, Rex et le VNV, s’efforcèrent de s’emparer du pouvoir, avec des succès variable.

 

Dans certains cas ( à VISE avec Joseph HOUBIERS ), ceux-ci s’efforcèrent de « nager entre deux eaux ». Mais la plupart des bourgmestres rexistes s’affichèrent comme des collaborateurs actifs. Et c’est parfois un euphémisme. Nous pouvons citer Ferdinand PAQUOT à VILLERS-LE-TEMPLE et Max JADOUL à MOHA.

 

Au fur et à mesure de la guerre, et au fur et à mesure du comportement desdits bourgmestres, la Résistance leur mena la vie dure.

 

Les sources allemandes révèlent que le sentiment d'insécurité des bourgmestres rexistes s'est accru à l’approche de la libération, en avril-mai 1944.

 

La politique de menaces adoptée par la Résistance pour faire démissionner les bourgmestres et les échevins rexistes de la région se caractérisa par des méthodes de plus en plus violentes:

- exécution de Ferdinand PAQUOT et de Georges PETERBROECK en 1943 ;

- harcèlement de Max JADOUL ;

- exécution de plusieurs bourgmestres rexistes ( à VERVIERS, à HUY, à ENGIS…)

- autres actions spectaculaires : à ENGIS, fin avril 1944, des Partisans Armés dynamitent les maisons d'échevins rexistes pour les contraindre à démissionner;

- à cette époque un pamphlet diffusé par le Front de l'Indépendance invite les traîtres à démissionner sous peine d'être passés par les armes. Ce climat d'incertitude n'était rien encore en comparaison avec l'angoisse que le mois de juin allait engendrer chez les tenants de la collaboration.

 

A tel point que, la plupart durent vivre sous la protection rapprochée et permanente de l’armée allemande. Ce fut le cas de Max JADOUL à MOHA.

 

Mais, jusqu’au bout, même à quelques semaines ou jours des alliés, certains ne relachérent pas leur collaboration avec l’occupant.

 

On peut aussi voir à quel point certains se comportèrent en véritables tyrans locaux.

 

Le cas le plus explicite est celui du bourgmestre rexiste de BIEVRE, Désiré ISTASSE. Le bourgmestre légitime de Bièvre, Arthur DIEZ,  jugé trop patriote, fut  détrôné par ISTASSE.

 

Dans la région de Dinant, le tristement célèbre Désiré ISTASSE, tristement célèbre, dit le COUZOT, initia un régime de terreur dans sa commune et dans les villages environnants. Avide de pouvoirs, il semble qu'il fut une des pires brutes de la SD Dinant. Dans son entourage, une mouvance pro-allemande, à la recherche de gains et de privilèges, s'était constituée et les responsables allemands de la GESTAPO étaient donc particulièrement bien accueillis à Bièvre.

 

Découvrons à présent les principaux membres de la SD de Dinant.

ABICHT était le chef allemand de la SD Dinant. Ses principaux complices étaient des traîtres belges et nous pouvons épingler :

 1 ADAM Mina, de Esch-sur-Alzette

2 ALBERTY Henri, de Bruxelles

3 CLAES Charles, de Jemeppe-sur-Meuse

4 COLLETTE Robert, de Bressoux

5 FRANCOIS Louis, d'Ixelles

6 FREROTTE André, de Tilf

7 ISTASSE Désiré, bourgmestre rexiste de Bièvre

8 JACOB Charles, de Grivegnée

9 KESTELYN Joseph, de Saint-Nicolas-lez-Liège

10 KOHNKE

11 MOTTE André, de Bouvignes

12 MOUTON Proper, de Spy

13 PELLEMANS Jean d'Edeghem

14 PERPETE Suzanne, de Hastière-Lavaux

15 PUTZEIS Marcel, de Flémalle-Haute

16 ROMBAUT Cyrille, de Schaerbeek

17 SCHOONBROODT Joseph, bourgmestre rexiste de Olloy

18 SERVAIS Raoul

19 SIRRES Marcel

20 STAMPE Raymond, de Bouvignes

21 VAN COTTHEM Théodore, d'Anvers

22 VAN CAMPENHOUT

 

17 seront jugés après la guerre et devront répondre de la mort de 329 victimes !

 

Agent stipendié de la SD,ISTASSE circulait armé, souvent accompagné  de soldats et véhicules allemands. Il  réquisitionnait dans les fermes pour nourrir les familles des collaborateurs. Il n'hésita pas à tuer et à blesser deux frères qui traversaient la localité.

 

Citons quelques extraits tirés d’un site internet local relatif au maquis de la région:

 

Il semait la terreur dans toute  la région. Son proche associé, MOUCHET de Bièvre, portait l'uniforme allemand et était en poste à la GESTAPO de Dinant. Sa fille Maguy traînait avec LE COUZOT, son fils servait les allemands à la Légion Wallonne et fut tué au front russe. MOUCHET  sera abattu par le maquis dans un pré proche du "Point d'Arrêt" où il allait prendre le train. 

 

Dans plusieurs villages, des familles s'associèrent à cette mouvance rexiste, afin de profiter d'avantages et d'influences; misant sur la victoire de l'Allemagne, ils espéraient obtenir de belles fonctions après la guerre. La région de Bièvre était donc particulièrement dangereuse pour les maquisards et la population, un climat de méfiance générale s'était installé.

 

Après le débarquement du 06 juin 1944, le vent commençait à tourner, les allemands battaient en retraite, les missions d'exécution des collabos se multiplièrent. Citons Maurice BOCLINVILLE de la ferme des Gêves, qui circulait armé, souvent  en compagnie de son ami LE COUZOT. Il fut enlevé par le maquis et son corps sera retrouvé après la Libération. Un certain LAMBERT de Vresse fut abattu à la plate-forme de Vresse (épingle à cheveux sous Petit-Fays), alors qu'il rentrait d'une visite mortuaire chez MOUCHET. »

………..

« A cette même époque ( juin 1944 ), Louis SERVAIS, de Bièvre est arrêté par Istasse … sur le pont de Dinant. Le père Leloir, aumônier divisionnaire du Maquis des Ardennes est arrêté. Jacob le garde pendant que plus tard, Van Cotthem participe à son interrogatoire. Il fut violemment battu par le chauffeur belge Van Campenhout qui s'est suicidé dans sa cellule.

…………….

Le 25 juillet, Eloy Collignon croise une voiture, dans laquelle se trouvent les nommés Istasse, Kestelyn Joseph, Stampe Raymond, Claes Charles et Collette. Istasse croit reconnaître un de ses ennemis : Collignon est arrêté. Collette Robert, sans raison, tire une balle dans le ventre du malheureux. Ce dernier, qui souffre atrocement, se remue trop au gré de Stampe qui l'achève d'une rafale de mitraillette, tandis que Collette tire de nouveaux coups de feu sur sa victime. Stampe dépouille alors le cadavre de sa montre-bracelet.”



« Pour décrire l'atmosphère de terreur qui régnait dans nos  villages, voici  un dernier témoignage. Alexandre MODAVE, des Misères, était étroitement surveillé par les contrôleurs des réquisitions. A la fenaison 1944, Eloy COLLIGNON qui travaillait chez les Albert lui apportait en vélo des pièces de machines agricoles. Un véhicule de la  GESTAPO dans lequel se trouvait LE COUZOT le croisa sur la route. Il fut interpellé et emmené. Peu de temps après, son corps gisait le long du mur du cimetière de Vonêche. Parmi les assassins, des traîtres belges ! Une honte ! Lors de ses funérailles, alors que le cortège funèbre gagnait l'église, un camion allemand dans lequel étaient LE COUZOT et les GAMBY de Baillamont arriva au village. Tous les hommes, même les porteurs, s'enfuirent à toutes jambes. Il fallut que des femmes reprennent la charrette funèbre pour conduire Eloy à l'église »

 

A la Libération, il dut être mis à l’abri à la prison de DINANT avec ses complices et les familles.

 

Voici un article de presse de 1946 ( VERS L’AVENIR )


Article de presse : La Meuse, Namur – 9 avril 1946. La Gestapo de Dinant devant ses juges
Gestapo Dinant – Interrogatoire de prévenus.

Il est bien le pire bandit de l'ignoble bande dont il fait partie.
Le chef de cellule, devenu bourgmestre rexiste de Bièvre, gère sa commune en se conformant avec complaisance aux désirs de l'occupant.
Il recevait volontiers les Allemands qui venaient arrêter les réfractaires et les ravitaillait copieusement ; arrogant comme un Boche. Il était la terreur du village et des environs. Il a tellement procédé à des arrestations qu'il ne se souvient que des principales. Le Président doit lui rafraîchir la mémoire et lui citer le nom des frères, Fastres, Louis Allen, Clarinval, Coulonval, Rollin, Varloy, Lamoline, Dorchimont, Sterpin, Bernard, Jaumotte et Roiseux.
La mémoire revient à Istasse qui ne discute que certains points insignifiants, mais nie l'arrestation de Georges Barbier, dont il s'est vanté.


Un exemple de férocité de ce bourreau est cette histoire des 3 malheureux frères Offerman de Liège qui, cherchant du ravitaillement dans la région, furent poursuivis par Istasse qui fit feu sur eux, en blessant grièvement deux et arrêta le troisième. Emmenés en Allemagne, deux revinrent seulement des camps d'extermination. C'est ici que se place l'épisode qui vient de faire procéder à l'arrestation du père Istasse, qui s'est fait garde des blessés afin d'éviter leur évasion.
Furent arrêtés également : Servais, Mathieu, Labouverie et Collignon par le bourgmestre de Bièvre.
Il est impliqué dans 16 affaires dont le bilan se totalise par 48 morts et 30 arrestations.

 

Et un autre article du 11 avril 1946 :

 

Une victime d'Istasse.


Article de presse : Vers l'Avenir – 11 avril 1946.

M. Offerman Joseph, rescapé du camp d'Oranienburg, conte simplement l'attaque dont lui et ses frères ont été victimes à Bièvre. Alors que les Offerman quémandaient du ravitaillement, et venaient d'essuyer un refus de la part d'Istasse père, Istasse fils (le Couzot) survint armé et tout en criant « Haut les mains », il ouvrit le feu sur le trio blessant mortellement l'un des frères, blessant au poumon le témoin Offerman Camille qui dépose à son tour. Maguy Mouchet, qui arrivait à la rescousse a gardé Offerman Joseph avec Istasse père.
Les allemands sont venus chercher le malheureux et l'ont envoyé à Buchenwald, puis à Dora. Tout cela pour avoir mendié quelques kilos de pommes de terre dans un village terrorisé par un gauleiter rexiste.

 

 

Vers l'Avenir, 17 avril 1946

Après une longue délibération,  le Conseil de guerre de Dinant à rendu son verdict.
La lecture de la sentence se fit au milieu d'un silence impressionnant

SONT CONDAMNES A MORT :

STAMPE Raymond , de Bouvignes
MOTTE André, de Bouvignes
VAN COTTHEM Théodore, d'Anvers
MOUTON Prosper , de Spy
ROMBAUT Cyrille, de Schaerbeek
ISTASSE Désiré, Bourgmestre rexiste de Bièvre
SCHOONBROODT Joseph, Bourgmestre rexiste d'Olloy

KESTELEYN Joseph, de Saint-Nicolas-lez-Liège
COPPIN  Christian, de Forest
PUTZEIS Marcel, de  Flémalle-Haute
FREROTTE ANDRE, de Tilff
PERPETE Suzanne, de Hastière-Lavaux
ADAM Mina, d'Esch-sur-Alzette
JACOB Charles, de Grivegnée
ALBERTY Henri, de Bruxelles
FRANCOIS Louis, d'Ixelles
PELLEMANS Jean, d'EdeghemCLAES Charles, de Jemeppe-sur-Meuse , fugitif
COLLETTE Robert , de Bressoux, fugitif

Justice a été rendue !

 

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