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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


La traque aux bourgmestres rexistes usurpateurs: le cas de VERVIERS.

Publié le 29 Mai 2020, 19:29pm

TRAQUE AUX BOURGMESTRES REXISTES USURPATEURS :

Le cas de la Ville de VERVIERS.

1. Contexte politique jusqu’en 1940.

 

La Ville de VERVIERS a eu un destin particulier pendant la guerre. Ceci après la destitution par Gérard ROMSEE du Bourgmestre en titre Lucien DEFAYS, trois bourgmestres rexistes s’y succédèrent après un interim assuré par Emile BURGUET.

 

Voici la chronologie :

 

*1921-1940 Lucien Defays (destitué par l'occupant)

*1940-1941 Emile Burguet, faisant fonction

*1941-1942 Paul Simon (rexiste)

*1942: Charles Hénault (rexiste)

*1942-1944 Albert Brouwers (rexiste)

*1944-1947 Lucien Defays.

 

On ne peut pas cependant pas dire, contrairement à ce qui s’est en général passé ailleurs, que ces bourgmestres rexistes étaient de parfaits inconnus surgis de nulle part.

 

L’arrondissement de Verviers était l’un des trois des arrondissements les plus à droite aux législatives de 1936. En 1936, près d’un électeur sur quatre a voté Rex dans l’arrondissement de Verviers ( 22,29 % des voix. ) ! Seuls les arrondissements luxembourgeois de Neufchâteau et d’Arlon-Marche-Bastogne, terres de DEGRELLE ont fait mieux. Sur le plan national, Rex n’avait obtenu que 11,49 % des voix.

 

Aux élections communales de 1938, à VERVIERS, les rexistes avaient obtenu 2 élus ( Hénault et Tourneur ). Le Conseil communal issu des élections de 1938 se composait de 8 Socialistes, 7 catholiques, 4 libéraux, 4 communistes et seulement 2 rexistes. Léon DEFAYS fut reconduit à son poste de bourgmestre à la tête d’une tripartite socialiste-catholique-libérale.

 

En 1939, les rexistes ne sont plus que 7 % pour l’arrondissement mais ils parvinrent quand même à conserver un parlementaire, l’avocat Henri HORWARD.

 

Le résultat aux communales de 1938 annonçait donc le déclin rexiste.

 

2. Contexte durant la guerre.

 

Au début de la guerre jusqu’en 1942, il y avait environ 350 rexistes à Verviers ville. Mais en 1943, l’effectif avait fondu de moitié. En cause, le comportement de Rex. Durant l’Occupation, le rexisme prit un autre visage, se lançant sur la voie de la collaboration radicale, entouré par d’autres groupuscules d’Ordre nouveau.

 

Paul SIMON fut désigné en 1941 pour remplacer Lucien DEFAYS, destitué et non démissionnaire comme c’est parfois erronément indiqué.

 

Qui était Paul SIMON, bourgmestre rexiste sous l’occupation ? Un personnage à la fois méconnu et fascinant. Un brillant économiste, propagandiste pro-japonais, sympathisant de la Légion Nationale puis de Rex. A noter, donc que Paul SIMON, n’étant pas conseiller communal, avait été désigné «  Bourgmestre hors conseil ». Il parlait plusieurs langes et enseignait l'allemand et l'anglais à l'Ecole des Textiles. Avant l'entrée en guerre du Japon, il manifesta une certaine indépendance d'esprit. Il ne cachait pas cependant qu'il se croyait du côté des puissances qui domineraient le monde après la guerre.

 

 

L’attitude du Collège échevinal légitime fut remarquable. L’accueil de Paul SIMON au Collège le 19 mai 1941 fut glacial. Personne ne se leva, ni ne lui serra la main. BURGUET, élu catholique, ex-bourgmestre intérimaire lut un texte dont se dégageaient trois thèmes: le rappel des devoirs de fidélité à la Constitution, la volonté de borner les relations au strict plan administratif et un blâme cinglant contre l’attitude collaborationniste.

 

Les fonctions du conseil communal ont été dévolues au collège à partir du 28 mai 1941 par l'occupant allemand.

 

Par la suite, les échevins gêneurs furent, l’un après l’autre démis. Dès la fin 1941, le collège communal était au main des rexistes avec notamment Charles HENAULT comme échevin .

 

Mais, rapidement, Paul SIMON dérapa. Il fut démis en août 1942, notamment parce qu’il puisait dans les caisses de la ville. Il fut aussi impliqué dans un trafic concernant les pommes de terre du ravitaillement.

 

Il fut remplacé par Charles HENAULT qui piaffait d’impatience depuis 1941. Son maïorat ne dura que quelques mois. Charles HENAULT fut exécuté le 11 novembre 1942. Date bien symbolique choisie par la Résistance.

 

Voici l’article du Monde du Travail relatant cet exécution :

« Enfin, dernière nouvelle sensationnelle de VERVIERS : le bourgmestre rexiste Ch. Hénault...vient de se faire proprement ‘descendre’ ainsi que son collègue de SARET-LEZ-SPA...A qui le tour ? »

 

Ses exécuteurs furent démasqués ultérieurement ( Au cours de la nuit du 31 décembre 1943 au 1er janvier 1943 ) : la bande DEVIVIER. Après une instruction assez rigoureuse, les quatre membres capturés furent condamnés à mort par la Cour militaire allemande. A savoir : R. Devivier, G. Huls, M. Barth et R. Darimont. Les condamnés sont fusillés à la Citadelle de Liège le mercredi 5 mai 1943 à 6h. L’exécution du bourgmestre rexiste de SART était aussi à mettre à leur actif.

 

Puis Albert BROUWERS clôturera la liste.

 

La nomination de BROUWERS est commentée dans le journal clandestin Le Monde du Travail en ces termes :

 

« Le pitre BROUWERS qui, de 1932 à 1938, égayait de ses loufoqueries les séances du Conseil communal de VERVIERS, s’est vu transporter dans le fauteuil maïoral après la mort de prédécesseur et ami HENAULT. Mais comme il ne se sent aucune propension pour une fin identique à celle de se dernier, il veut s’en aller et abandonner la place. Ce revirement, qu’il faut mettre uniquement sur le compte de la peur et de la lâcheté, restera lettre morte, car Rex à qui il s’en est ouvert, lui a interdit formellement de partir et l’oblige à rester malgré tout. Déjà condamné par les patriotes, l’ineffable BROUWERS ne veut pas, par dessus le marché, encourir les foudres de ses amis de l’ordre nouveau. »

 

Taraudé par la peur, BROUWERS dut donc rester jusqu’au bout, entouré de deux échevins rexistes, Joseph KAUFMMAN et Camille GOLAIRE.

 

3. La réinstallation du Conseil légitime.

A la réinstallation du Conseil communal légitime, en septembre 1944, celui-ci était réduit à 20 membres, le bourgmestre, 4 échevins et 15 conseillers. Un conseiller communiste est décédé en camps de concentration, deux communiste et un démo-chrétien sont toujours prisonniers politiques, un conseiller catholique est en Grande-Bretagne, Charles Hénault a été exécuté, il y a des départs pour d’autres communes, des suppléants sont installés et le suppléant rexiste s’est désisté.

 

DEFAYS est réinstallé à son poste de Bourgmestre.

 

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