La chasse aux usurpateurs rexistes.
Pour illustrer, le cas de Ferdinand PAQUOT
Bourgmestre rexiste, usurpateur, de VILLERS-LE-TEMPLE.
Le Condroz fut un haut lieu de la Résistance...mais aussi de la collaboration. VILLERS-LE-TEMPLE fut sous la coupe d'un bourgmestre rexiste, Ferdinand PAQUOT.
Il était originaire de Saint-Severin. A ce propos, la Plaque Provinciale apposée à la façade de l’ancienne Maison communale est frappante. Un nom a été éliminé à coups de marteau, celui de Ferdinand PAQUOT.

Après la guerre, les anciens combattants de la localité ont exigé que son nom soit martelé.
Ferdinand PAQUOT fut un des bourgmestres rexistes, usurpateurs, de la Province de LIEGE. Il a été abattu par des résistants le 14 septembre 1943, à un arrêt de tramway, aux Biens Communaux, à Seraing.
En effet, durant la seconde guerre, la région de Huy-Waremme se distingua par de nombreux coups d’éclat parmi lesquels figurent les assassinats du bourgmestre de Villers-le- Temple (Ferdinand Paquot abattu aux Biens Communaux de Seraing, le 17 septembre 1943).
Les nazis ont eu comme politique de substituer aux bourgmestres élus des hommes acquis à leurs idées. Toutes les occasions et tous les prétextes furent utilisés pour remplacer des bourgmestres régulièrement élus par des usurpateurs à leur service, V. N. V. en pays flamand, rexistes en Wallonie. Ferdinand PAQUOT fut l’un des leurs.
Dans le Condroz, outre Ferdinand Paquot, Georges Peeterbroeck, bourgmestre usurpateur rexiste de Tihange, fut exécuté à Antheit le 6 décembre 1943.
On assista à une vague d'assassinats politiques, notamment au Pays noir et dans le Borinage. La résistance était ainsi parvenue à faire régner une psychose de la terreur dans les rangs rexistes dès les derniers mois de 1942.
A ce moment, DEGRELLE et Rex avaient pris un tournant décisif. Ils avaient opté résolument pour une collaboration plus forte, de type SS. Plusieurs rexistes avaient alors choisi de s’éclipser. Ceux qui étaient restés avaient donc aussi fait un choix résolu. Il ne peut plus être question d’expliquer « qu’on s’était trompé ».
C’était le cas de ceux qui, en 1943, non seulement étaient toujours là mais occupaient des postes volés.
La ligne de conduite de le Résistance – en tout cas, celle du Front de l'Indépendance - était de frapper ces traîtres, mais pas de façon aveugle. En témoigne cette directive :
« Cette campagne contre les traîtres doit être poursuivie sans pitié , mais avec justice et prudence.
Nous mettons en garde nos comités contre la mise en circulation de certaines listes de traîtres rédigées à la légère...
Agissons avec méthode en nous entourant de tous les renseignements désirables.
Mais montrons nous résolus à frapper sans pitié les valets de l'ennemi ! »
Curieusement, il semble pourtant régner une certaine gêne lorsqu’on aborde cette question avec les gens de l’endroit. Personne ne sait expliquer pourquoi la plaque commémorative 14-18 a té martelée. Il faut dire aussi que les témoins directs se font rares.
Et pourtant aussi, on trouve quand même des défenseurs de PAQUOT. Ainsi ce commentaire, non effacé, sur un blog dédié à la résistance dans le Condroz. On vous le livre :
Les "exécutions" de mandataires rexistes n'étaient ni plus ni moins que des assassinats lâches et dégueulasses. Dans le cas de Ferdinand Paquot notamment, la réelle motivation de l'assassinat était le règlement de compte personnel... Bien loin du combat politique honorable que vous semblez vanter. Mais c'est chose commune chez vous les rouges, camoufler vos basses besognes et autres magouilles derrière le paravent formidable de la "lutte".
Le texte est révélateur. La première ligne dit tout quand on parle de « mandataires rexistes ». Les bourgmestres rexistes ne furent pas des « mandataires », mais des usurpateurs. Un mandat politique est une charge publique élective, ce qui n’était nullement le cas des bourgmestres rexistes.
Ensuit, il est faux de dire que Ferdinand PAQUOT fut quelqu’un qui s’était fourvoyé.
Le pedigree de la famille est éloquent. Son fils, Gustave PAQUOT, s’engagea chez les SS, dans le contingent du 8 août 1941. Il était alors le plus jeune légionnaire de tout le contingent. Il termina « SS-Frw. Colonel commandant », le 20.04.1945. Il est décédé le 3 mai 2011 à Marche-en-Famenne.
Un autre fils, Pierre PAQUOT, fut tué à Tcherkassy en février 1944.
Nous sommes loin du portrait de l’homme honnête mais fourvoyé.