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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


L'itinéraire de Fernand DEMANY: de l'antifascisme à la Résistance via la Presse clandestine.

Publié le 19 Avril 2020, 19:11pm

Fernand DEMANY :

l’homme du FAUX SOIR

et du

FRONT DE L’INDEPENDANCE.

 

1. Enfance et jeunesse.

 

Fernand DEMANY est né à Liège le 26 juin 1904 et décédé à Uccle le 19 juin 1977. Il fut, tout à la fois, ou à tour de rôle, journaliste, écrivain, résistant de premier plan et homme politique belge.

 

A l’âge de deux ans son père décéde. Pour subvenir à sa famille, sa mère décide de déménager à Anvers où réside son frère qui est médecin. Elle y ouvre un petit magasin d’optique.

 

Très tôt engagé à la feuille anversoise libérale Le Matin, il est remarqué par la direction du Soir qui l’intègre dans son équipe en 1931. En même temps, il collabore au Soir Illustré et à Pourquoi pas ?.

 

Dès les années 1930, Demany, qui se situe alors dans la mouvance libérale, multiplie les articles où il exprime sa haine du fascisme et du rexisme. De la même manière, il s’oppose à la politique de neutralité qui, selon lui, ne peut que favoriser Hitler.

 

A la même époque, jusqu’en 1940, il publie plusieurs recueils de poèmes ainsi que quelques romans.

 

2. 1940, le tournant de sa vie.

 

Au début de la guerre, il se trouvait à Paris . De Paris au moment de la capitulation belge, il signa une proclamation stigmatisant la décision de Léopold III.

 

En septembre 1940, de retour en Belgique, il refusa de travailler en tant que journaliste dans des journaux censurés, dont Le Soir que l’occupant avait « volé ». A son retour en Belgique, son tempérament de batailleur optimiste a vite raison de ses velléités de résignation. Ayant l’habitude d’être violemment pour ou contre, il sera contre les nazis et contre les collaborateurs.

 

Dépourvu d’emploi, il bénéficie du soutien du bourgmestre libéral d’Etterbeek, Louis Schmidt. Il va travailler comme employé communal au bénéfice de l’œuvre caritative du Secours d’hiver.

 

3. Son entrée dans la Presse clandestine.

 

En février 1941, il lance seul le journal clandestin La Résistance passive, devenu ensuite La Résistance. Il en publiera 41 numéros, de à 500 à 1 000 exemplaires par numéro.

 

Dès les premiers numéros, cette feuille adopte un ton virulent et s’aligne sur des positions radicales. Critiquant l’attentisme et la passivité, elle encourage la résistance armée et dénonce toute forme de collaboration. Elle clame aussi sa foi dans un régime démocratique et réclame pour l’après-guerre la participation de la Résistance au pouvoir, le châtiment impitoyable des traîtres et l’abdication de Léopold III.

 

Jusqu’au printemps 1942, il fournit en outre des articles pour d’autres feuilles clandestines produites dans la capitale, dont La Voix des Belges. Sans désemparer, il relaie les mots d’ordre de la Résistance via les multiples organes de presse clandestins auxquels il participe.

 

Il rédige l’un ou l’autre article pour d’autres publications telles que La Légion noire et La Libre Belgique ressuscitée en 1940, et surtout collabore activement à l’organe du Mouvement national belge, La Voix des Belges.

 

4. Son entrée dans la clandestinité.

 

Il collabore d’abord au journal clandestin du Mouvement National Belge. On lui doit rédige, en plus des articles, la rubrique « La faune des cloaques » consacrée aux ‘traîtres’ entre août 1941 et avril 1942.

 

L’arrestation de plusieurs dirigeants du Mouvement National Belge le 27 avril 1942 entraîne l’arrêt de son activité dans La Voix des Belges, mais surtout son passage dans la clandestinité et son entière disponibilité pour le Front de l’indépendance.

 

5. A la tête du Front de l’Indépendance.

 

Au début de l’hiver 1941-1942, le docteur Albert Marteaux l’a contacté pour participer, comme personnalité non liée au Parti Communiste, à la fondation du Front de l’indépendance (FI). Le programme du nouveau mouvement qui veut rassembler tous les patriotes pour combattre sans merci l’occupant et les collaborateurs et préparer un soulèvement national libérateur plaît à Demany, qui est placé à la tête de l’organisation. Le docteur Marteaux était devenu membre du Parti Communiste.

 

C’est ce qui l’amène, dès février 1942, à changer le titre de La Résistance passive en La Résistance, Organe de combat affilié au Front de l’indépendance. Il est devenu secrétaire général du Front de l’Indépendance.

 

Vers la même époque, il participe à la création de l’organe brabançon du Froint de l’Indépendance, Libération, qui sortira à 19 reprises sous forme dactylographiée et imprimée jusqu’en août 1944, avec un tirage de plusieurs milliers d’exemplaires par numéro. Sont développés dans le journal les thèmes habituels du FI: condamnation de la terreur nazie et de la collaboration, glorification de la résistance, refus de la déportation, appel à la solidarité.

 

Secrètement, il devient membre du Parti communiste au printemps 1942.

 

En octobre 1942, il prend une part très active à la création du Bulletin intérieur du Front de l’indépendance, destiné aux comités régionaux et locaux de l’organisation. Ce bulletin a pour but de fournir à ses organes les analyses et les positions du mouvement. Il sera publié à 33 reprises jusqu’à la Libération à raison de plusieurs centaines d’exemplaires par exemplairte. Ce journal est essentiellement l’œuvre de Fernand Demany.



Par ailleurs, ce dernier édite et rédige encore de février 1943 à l’été de la même année Radio-Bulletin du Front de l’indépendance, qui sélectionne et résume à l’intention des responsables de presse du FI les nouvelles diffusées par les radios alliées.

 

A l’automne 1943, le FI ne disposant toujours pas d’organe national destiné au public, il décide de lancer Front. La responsabilité rédactionnelle est confiée à Demany, qui rédige aussi la majorité des articles. Front tire en moyenne 30.000 exemplaires qui dont répartis à Bruxelles et dans toute la Wallonie paraît 15 fois entre octobre 1943 et la Libération.

 

Demany est aussi le principal rédacteur du clandestin satirique L’Elastique, édité par la section brabançonne du FI, qui ne connaîtra qu’un seul numéro, publié en janvier 1944.

 

6. Demany et l’épisode du Faux Soir.

 

Par ailleurs, il participe activement à la rédaction du ‘faux’ Soir, sorti au nez et à la barbe des Allemands et des collaborateurs le 9 novembre 1943.

 

La réussite de ce coup de maître revient en premier lieu au responsable brabançon du Front de l’Indépendance, René Noël. Mais Demany y joue un rôle central avec le magistrat Adrien van den Branden de Reeth et l’avocat Pierre Ansiaux, un des trois rédacteurs de ces deux pages teintées d’humour.

 

De nombreux articles de sa plume enrichissent se pastiche : « Un document » ( manifeste du FI])», « Nouvelles du pays », « Du décrochage à la victoire défensive », « Le 11 novembre en Belgique », « Le Commissariat aux Sports a vécu », « Les sanglots longs », « La Feldgendarmerie arrête l’Untersturmfuehrer Degrelle », « Partisans et réfractaires », « Nécrologie ».

 

Diffusé à 50.000 exemplaires, le journal rapporta 347.000 F à la section brabançonne du FI pour un coût de production de 25.000 F.

 

7. Après guerre, Demany, homme politique.

 

Après avoir réintégré la rédaction du Soir, il quitte le 26 septembre 1944.

 

Ministre sans portefeuille chargé de l’information, il démissionne de son poste en même temps que deux autres ministres communistes, le 16 novembre 1944. Ils voulaient ainsi protester contre le désarmement de la Résistance.

 

Il prend alors la tête des manifestations destinées à faire tomber le gouvernement. Leur échec ne le décourage pas. Rédacteur en chef de « Front»t » devenu hebdomadaire, il fonde le 2 octobre 1945 le quotidien destiné aux résistants L’Eclair, qui disparaîtra dès le 9 mars 1946.

 

Entre-temps, en janvier 1946, Demany se déclare officiellement communiste pour pouvoir se présenter sur les listes du Parti aux élections législatives de février 1946. Elu député de l’arrondissement de Charleroi, il se fait remarquer à la Chambre par son assiduité aux séances et la qualité de ses interventions.

 

Mais en juin 1950, il est exclu du Parti Communiste pour manque de discipline. En fait c’était du fait de son antistalinisme.

 

Il se tourne vers le monde socialiste et vers le journal Le Peuple, où il entre le 1er mai 1952.

 

Egalement rédacteur au quotidien Indépendance de Charleroi, il subit en juin 1960 une grave opération qui le tient de longs mois en dehors du circuit journalistique. Ecarté du Peuple en décembre 1962 en raison de prises de position trop critiques vis-à-vis du Parti socialiste dans Indépendance, il écrit pour La Wallonie à partir de janvier 1963, tout en poursuivant sa collaboration avec le journal carolorégien. ,

 

De juin 1963 à son décès, le 19 juin 1977, il travaille surtout pour Vlan, dont il est rédacteur en chef jusqu’en mai 1972. Ses dernières années sont assombries par une pénible maladie qui l’immobilise presque totalement.

 

8. Note concernant le Front de l’Indépendance.

 

Le FI fut une formation complexe qui eut pour ambition, outre de combattre la propagande nazie dans la population belge, d'aider les réfractaires et, plus tard, de contribuer à chasser l'ennemi hors du territoire. Parmi les fondateurs, trois hommes ont été mis sur le pavois pour le rôle essentiel qu'ils jouèrent dans la création du mouvement. Ce furent des personnages bien différents les uns des autres qu'ont été le Dr Albert Marteaux, l'abbé André Boland et Fernand Demany.

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