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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


La Mémoire de la SHOAH ( SHOAH ou HOLOCAUSTE ? )

Publié le 19 Mars 2020, 18:30pm

La mémoire de la SHOAH.

L'anéantissement des Juifs par le nazisme restera pour l'Histoire la marque distinctive du XXe siècle.

L'extermination des Juifs par les nazis a un caractère unique car elle réduit « l'homme en non-homme » (Giorgio Agamben), en matériau brut, en matière première. Et cela sans aucun véritable motif économique ou politique.

Le renforcement de la mémoire de la Shoah est un phénomène mondial. Il se traduit par le Forum international de Stockholm sur l’éducation, la recherche et la mémoire de la Shoah en 2000 et l’instauration par l’ONU d’une Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste en 2005.


 

1. Signification du terme «  Shoah ».

Ce terme s'est imposé en France et, par conséquent, en Belgique, après 1985, dans le sillage de l’œuvre cinématographique du même nom de Claude LANZMANN.

Il signifie en hébreu « catastrophe ».

 

Dans le monde anglo-saxon, on utilise plutôt le terme « Holocauste » qui signifie « destruction par le feu ».

Il semble préférable d'utiliser le terme « Shoah », « Holocauste » ayant un sens primaire religieux. Dans l'ancien Israël, c'était un sacrifice religieux où la victime, un animal, était entièrement consumée par le feu.

 

2. Influence des oeuvres littéraires et cinématographiques.

D'abord, il y eut la série américaine « Holocauste » diffusée chez nous en 1979. Puis, en 1985, l’œuvre de Claude LANZMANN « Shoah ». Sans oublier, en 1994, la « Liste de Schindler » de Steven SPIELBERG.

 

Des témoignages et des œuvres littéraires participèrent à cette prise de conscience :

  • le « Journal d’Anne Franck » publié en France en 1950 ;

  • les romans de John HERSEY, en 1952 ,

  • les travaux de Léon Uris inspirés de la révolte du ghetto de Varsovie et par le destin des Juifs à la fin de la guerre ;

  • « Mila » et « Exodus », traduits en français en 1959 et 1962 ;

  • « Le Dernier des Justes » d’André SCHWARTZ-BARRT, publié en 1959 ;

  • les romans autobiographiques d’Anna LANGFUS, « Le sel et le souffre », « Les bagages de sable ».

 

Et, plus récemment :

 

  • « Le Ghetto intérieur », de Santiago H. AMIGORENA;

  • « Le Temps des orphelins », de Laurent SAGALOVITSCH ;

  • « La Maison allemande », roman d'Annette HESS ;

  • liste non exhaustive..

 

3. Apparition de cette mémoire.

 

Contrairement à une opinion répandue, cette La mémoire de l’extermination des Juifs n’est pas apparue au tournant des décennies 1960, 1970.

Elle débute dès 1945. La parole des rescapés et des victimes se fait entendre dès 1945. ,

 

Cette mémoire protéiforme en construction s’appuie sur des cérémonies commémoratives, des monuments, des plaques, des manifestations publiques, des œuvres littéraires ou cinématographiques, des témoignages, des déclarations, à l’écho variable, qui nourrissent un ensemble de représentations sans cesse en mouvement dans la mémoire collective. Elle est enfin influencée, contredite parfois, par les travaux des historiens, dans une confrontation permanente souvent conflictuelle mais nécessaire.

 

4. Difficultés pour établir cette mémoire particulière.

 

La mémoire de la Shoah en Europe se fond dès 1945 dans la mémoire commune de la déportation conjointement à toutes les horreurs perpétrées dans les camps nazis.

 

Curieusement, et au détriment de la vérité historique, le peuple, pendant longtemps, a cru l'histoire erronée d’une extermination dans les crématoires. Le crématoire ne fut que la phase finale de l'extermination dans les camps. La finalité du crématoire était la disparition complète de toute trace. L'extermination se fit dans les chambres à gaz, par la maladie, par les expérimentations médicales, par les massacres dans les ghettos...

Ce fut un génocide. Six millions de Juifs d’Europe furent exterminés par les nazis depuis les nouveaux-nés jusqu’aux vieillards.

 

Il y eut des rescapés rentrés au pays. Mais ils furent peu nombreux. L'ensemble des rescapés rapatriés était très vaste : les rapatriés, les prisonniers de guerre, les prisonniers politiques, les déportés civils, les personnes déplacées... Fatalement, les rescapés du génocide formèrent donc un groupe très restreint dans cet ensemble.

 

En outre, les peuples avaient été fortement divisés durant la guerre. Ils avaient subi le traumatisme d'une défaite cinglante. Politiquement, il fallait réunifier les opinions publiques et effacer le traumatisme de la défaite. L'essentiel de l'intérêt ne se porta donc pas vers eux.

 

La classe politique était peu désireuse de rouvrir les plaies du passé. Il y avait déjà d'autres plaies comme la répression des actes d'incivisme et, en Belgique, la « Question Royale ».

 

Une mémoire dominante s’affirma, celle de la déportation résistante. Le destin tragique des Juifs resta au second plan.

 

Pour beaucoup de rescapés et de familles ayant pu se cacher durant la guerre, la volonté de se fondre à nouveau dans la nation fut la plus forte. Plutôt que de mettre en avant leur expérience singulière et tragique, la priorité de tous était de survivre après les drames vécus au cours de la guerre et de se reconstruire.

 

C'est seulement à partir des années 1950 qu'une certaine évolution des mentalités se produisit en Occident pour déboucher sur une reconnaissance du sort spécifique des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

5. Efforts judiciaires.


 

Alors que la question de la prescription des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, vingt ans après la Seconde Guerre mondiale, suscite de larges débats, une partie du corps judiciaire ouest-allemand engagea la tenue d’une série de procès.

Les autorités fédérales créèrent en 1958 l’Office central de recherches sur les crimes hitlériens. Le procès le plus emblématique se déroula à partir du 17 décembre 1963, à Francfort-sur-le-Main, durant lequel vingt-deux tortionnaires d’Auschwitz sont jugés.

Le procès d’Adolf EICHMANN, qui dura deux ans, joua aussi un rôle important. L’actualité journalistique fut dominée par le procès de l’ancien SS, chef de la section IV B 4 de l’Office central de Sûreté du Reich à Berlin, responsable de la « Solution finale de la question juive en Europe ».

 

Ce procès représente un moment crucial dans la prise de conscience de la singularité du génocide des Juifs. Il s’ouvrit à Jérusalem le 11 avril 1961 et le verdict fut rendu le 15 décembre. Au terme des recours engagés, la peine de mort fut appliquée le 31 mai 1962.

 

6. Paroles de Simone VEIL.

Paroles prononcées le 27 mars 1992:

 

« Trop souvent, ici même, j’ai exprimé ma révolte contre l’indifférence et l’oubli pour ne pas dire que les choses ont changé. Après ce long silence nous condamnant à vivre dans la solitude, cette amputation de nous-même que fut le souvenir refoulé de la barbarie vécue et l’incompréhension des autres, le temps du partage de la mémoire est progressivement venu.

Il a fallu que les années passent pour que les Français acceptent de se confronter à des réalités qu’ils ne pouvaient assumer. Sans doute, était-il nécessaire que nombre de ceux qui en avaient été les acteurs et les témoins passifs aient disparu.

Il a fallu que l’on cesse plus ou moins consciemment d’arbitrer le consensus national construit sur l’oubli contre la mémoire.

Il a fallu que les enfants dont les parents avaient eu le courage de se séparer pour leur donner une chance d’être sauvés, grandissent et n’acceptent plus de se taire.

Il a fallu aussi hélas que, confortés dans le mensonge par ce long silence, les négationnistes osent prétendre que les chambres à gaz n’avaient pas existé, pour que les historiens donnent davantage d’écho à leurs travaux et que les programmes scolaires s’en préoccupent».


 

 

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