John HEARTFIELD
Pseudonyme de Helmut Herzfeld
1. Ses origines.
Il est né en 1891 à Berlin. Il est l'aîné d'une famille de quatre enfants. Son père, poète et socialiste, et sa mère, ouvrière textile.
En 1895, son père est condamné à une peine d'emprisonnement pour blasphème. La famille déménage alors en Suisse. Ensuite, plus tard, à Salzbourg en Autriche En 1899, les parents disparaissent en des circonstances inexpliquées, laissant seuls leurs enfants. Ceux-ci sont recueillis par une famille d’accueil.
Après une formation de libraire à Wiesbaden en 1905, il suivit des cours d’arts appliqués à Munich de 1908 à 1911.
Il a commencé à travailler dans le domaine du design graphique juste avant la Première Guerre mondiale. Il travaille comme graphiste publicitaire.
2. Le tournant de 14-18.
En 1914, il est appelé au service militaire. Son expérience de soldat le marqua très fort. Il est surtout révolté par le nationalisme allemand. En 1916, par protestation, il se fait officiellement appeler « John Heartfield ».
Ainsi, il anglicise son nom de famille, choqué par le slogan " Gott Strafe England! » , ce qui signifie « Que Dieu punisse l’Angleterre ».
Son frère a également modifié son patronyme en ajoutant un « e » à Herzfeld.
3. Dans l’entre-deux-guerres.
Heartfield et son frère ont ouvert la maison d'édition Malik-Verlag à Berlin. Peu après, il est adhéra au mouvement Dadaiste et il rejoint le parti communiste allemand.
À partir de 1920, il réalise des décors ainsi que des projections de films. Il fait la connaissance de Bertold BRECHT au Deutsches Theater de Berlin.
Il applique sa technique de photomontage dès 1921 dans la conception de jaquettes et premières de couverture de livres pour la maison d'édition Malik et d'autres éditeurs.
Nous ne nous étendrons par sur toutes ses activités politiques ou professionnelles durant cette période.
Ce qui nous intéresse surtout, c’est son activité anti-nazie qui se manifeste dans ces caricatures, féroces. Ses thèmes favoris sont la lutte contre le racisme et le nazisme, contre les atrocités de la guerre.
Pour lui, l’art comme une fin en soi mais un moyen de faire œuvre de militantisme. Il veut utiliser celui-ci comme une arme. Il est convaincu que les gens sont souvent plus intéressés à regarder brièvement une affiche ou une image visuelle dans un papier, plutôt que de s'asseoir et de lire un long paragraphe de texte pour transmettre la même idée. Par les images et les montages photographiques, on est plus certain d'atteindre presque tous les publics, surtout ceux qui ont des problèmes de lectures ou, même, sont illettrés. Ils peuvent aussi être facilement compris par des étrangers qui ne connaissent pas la langue.
Il a créé de nombreux décors de théâtre et conçu des couvertures de livres, mais il était surtout connu pour ses pièces courageuses qui se moquaient et diffamaient Hitler.
Pourchassé par la vindicte des nazis, Heartfield se réfugie en Tchécoslovaquie dès 1933, après l'accession d'Adolf Hitler à la chancellerie allemande. Après l’annexion de la la région des Sudètes en 1938 , il se résout à fuir vers l'Angleterre.
4. Après la Libération.
Il revint en 1950 en Allemagne, en RDA, où il retrouve son frère. Il travailla avec lui pour des maisons d’édition et pour le théâtre.
Il vécut à Leipzig jusqu'en 1956.
La fin de sa vie ne fut pas rose :En 1951, il souffre d'un infarctus puis d'un second en 1952. Il ne reprend son travail qu'en 1954
En 1956, Heartfield déménage à Berlin et est élu membre de l'Académie allemande des arts de Berlin, où il obtient le titre de professeur en 1960. En 1957, il reçoit le Prix national de la RDApour l'art et la littérature.
En 1962, John Heartfield tombe à nouveau gravement malade.
Il meurt en 1968 à Berlin-Est à l'âge de 76 ans. Il est enterré au cimetière de Dorotheenstadt.
5. Son œuvre anti-nazie.
Ci-après, quelques caricatures.





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