
Le 6 août 1945, « une bombe de la taille d’un ballon de football » réduisait en cendres Hiroshima. Trois jours plus tard, une seconde bombe frappait Nagasaki.
Près d’un demi-million de personnes vivaient à Hiroshima et Nagasaki. il a suffi de deux engins, d’une puissance considérée aujourd’hui comme faible (15 et 21 kt), pour en tuer immédiatement 200 000. Des dizaines de milliers d’autres devaient périr au cours des années suivantes des conséquences de leurs brûlures ou sous l’effet des radiations.

APRES LES BOMBES ATOMIQUES :
Réflexion d'Albert CAMUS.
« Des journaux américains, anglais, français se répandent en dissertations élégantes sur l'avenir, le passé, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. Nous nous résumons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie »

Comme le dit Albert CAMUS, cette tragédie a donné lieu à des articles rétrospectivement effrayants, telle la une du Monde du 8 août, « Une révolution scientifique ».
Mais l'un des textes d'époque les plus surprenants à la gloire de la bombe atomique a été écrit par le Père Pierre Teilhard de Chardin, jésuite et paléontologue. Citons quelques adjectifs...délirants :
« une lueur éblouissante »
« un ébranlement formidable »
« un événement prodigieux »
« Pour avoir étendu notre main jusqu'au centre même de la matière, nous avons découvert à l'existence un intérêt suprême : l'intérêt de pousser plus loin, jusqu'au bout, les forces de la vie. »
« l'homme collabore à sa propre genèse »
« En fin de compte, le dernier effet de la lumière projetée par le feu atomique dans les profondeurs psychiques de la Terre est d’y faire surgir, ultime et culminante, la question du terme de l’évolution, c’est-à-dire le problème de Dieu. »