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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


14-18: La Guerre toxique.

Publié le 29 Novembre 2019, 19:23pm

14-18 : La guerre toxique.

« La guerre de 1914-1918 n’est pas terminée. Elle continue. Pire encore, elle commence », affirme Jean-Yves Le Naour, historien. Les munitions de la Première Guerre ont pollué durablement certains sols de France, de Belgique, d'Allemagne..et continuent à le faire.

 

Le Traité de La Haye de 1899, puis sa nouvelle version de 1907 prohibaient « l’emploi des poisons, des balles empoisonnées et celui de projectiles qui ont pour but unique de répandre des gaz asphyxiants et délétères ». Ces traités ne furent pas respectés lors de la guerre de 14-18.

 

14-18 fut l’occasion pour l’industrie de l’armement d’innover: nouveaux matériaux, nouvelles techniques, nouvelles méthodes. Ce sera notamment le cas pour l’utilisation des armes chimiques.

 

La stabilisation du front ( la guerre des tranchées ) amène les états-majors à envisager le recours aux armes chimiques pour rompre le front en forçant les défenseurs à quitter leurs positions, dans le but de les éliminer, de les contraindre à se replier ou de les forcer à quitter leurs refuges.

 

Contrairement à une idée répandue de notre côté, leur première utilisation remonte au mois d’août 1914. C’est l’armée française qui utilisa contre les troupes allemandes un gaz lacrymogène: le xylyl bromide, un gaz développé par les forces de police parisiennes. Mais sa première utilisation intensive a été le tir par les forces allemandes de 18000 obus toxiques sur des positions russes en janvier 1915.

Les débuts furent faits de tâtonnements. Mais l’Allemagne disposait d’une avance incontestable dans le domaine. Elle décida d’utiliser le chlore, un produit rejeté par les industries chimiques, disponible facilement et en grandes quantités. Les troupes allemandes l’emploieront en le présentant comme un gaz irritant et non mortel. Ainsi, formellement, les accords des Conférences de la Haye n’étaient pas violés..

A Ypres, en avril 1915, un palier fut franchi avec l’utilisation par les Allemands du gaz de chlore. Des moyens de protection apparaissent: en 1916, les premiers masques à gaz avec filtres à charbon.

 

La menace des gaz semblait maîtrisée à l’été 1917. Les Allemands avaient mis au point un gaz encore plus toxique : le sulfure d’éthyle dichloré, ce que les Alliés ignoraient.

Près d’Ypres, durant la nuit du 12 juillet 1917, l’artillerie allemande déclencha un bombardement nourri sur les Britanniques, libérant un gaz avec une légère odeur d’ail ou de moutarde. Ce fut la première utilisation du gaz moutarde ou ypérite. Sur 14000 soldats touchés, 500 périrent.

 

Le Médecin Militaire français Béliard, rend bien compte de la l’horreur de cette attaque: « Des hommes se roulaient à terre convulsés, toussant, vomissant, crachant le sang. La panique était extrême. Nous étouffions dans un brouillard de chlore. D’un bout de l’horizon à l’autre, le ciel était opaque, d’un vert étrange et sinistre ». Ce nouveau gaz était certes traumatisant mais il ne permettait pourtant pas de réussir une percée. Ce n’était pas une arme de frappe mais d’usure. Après-guerre, de nombreux soldats touchés par l’ypérite mourront des années plus tard. Les manifestations cliniques furent variées: phénomènes bronchiques et pulmonaires, atteintes hépatiques ou rénales.

 

L’escalade de la guerre toxique se poursuivit ensuite jusqu’à la fin de la guerre. En octobre 1917, une attaque au phosgène menée par les Allemands contre les Italiens ne laissa aucun survivant.

 

En 1918, des stocks d’ypérite avaient été constitués par toutes les grandes nations industrielles engagées dans la guerre. Dès juin 1918, les obus d’ypérite constituaient 25 % des munitions d’artillerie de l’armée française. Au cours de la même année, les Etats-Unis créèrent des obus chargés de  lewisite, un composé organique de l’arsenic aux propriétés vésicantes, dont l’effet est plus rapide que l’ypérite. Le nombre total de décès liés aux armes chimiques entre 1915 et 1918 est estimé à 91000, soit 7 % du total des morts de la première guerre mondiale.

 

En 1925, le Protocole de Genève interdit les armes chimiques. Cela n’empêchera pas le gaz moutarde d’être utilisé jusqu’à la fin du XX ème siècle.

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