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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


René DELBROUCK et la naissance du Monde du travail, journal clandestin.

Publié le 25 Septembre 2019, 18:16pm

EN SOUVENIR DE RENE DELBROUCK

(Ougrée, 13-12-1903 – Neuengamme, 20-06-1942)

RENE DELBROUCK et Le Monde du Travail clandestin.

1. Qui se souvient encore de René DELBROUCK ?

Il ne reste plus guère de souvenirs de René DELBROUCK, si ce n'est une rue d'OUGREE, le Centre Culturel d'OUGREE qui porte son nom et une plaque commémorative placée sur le Monument aux Morts du cimetière.

 

En séance du 13 juin 1945, le collège échevinal d’OUGREE débaptisa une partie de la rue FAMELETTE, pour lui donner le nom de René DELBROUCK. Un hommage émouvant lui fut rendu le 22 juin 1945

 

Mais qui connaît encore, qui se souvient encore réellement de René DELBROUCK?

 

Homme politique socialiste. Métallurgiste. Secrétaire de Jeunes Gardes socialistes de l’arrondissement de Liège depuis 1932, il devient député de 1936 à 1942.

 

Soldat milicien de la classe 1923, il tente de rejoindre l’armée belge en 1940, les événements ne tardent pas à le ramener au pays. On le retrouve siégeant en qualité de Conseiller à la première assemblée du Conseil Communal en juin 1940.

Dès juin 1940, il prône la lutte clandestine. Le 23 août de la même année, il est nommé échevin à la commune de OUGREE. Il se voue sans tarder à la résistance contre l’occupant et il publie fin 1940 le premier journal clandestin du pays, « Le Clandestin » tiré à plus de 2000 exemplaires.

 

A la réunion du 22 avril 1941, le collège échevinal d’OUGREE reçut notification de l’oberfelkommandantur: monsieur René DELBROUCK  ne pouvait plus exercer ses fonctions d’échevin.

 

René DELBROUCK appela les travailleurs à chômer le 1er mai 1941, donc, en réalité, une grève.

 

Arrêté par les nazis, le 22 juin 1941, il fut détenu à la forteresse de HUY, puis transféré au camp de Neuengamme ou il mourut l’année suivante.

2. René DELBROUCK, fondateur du Monde du Travail clandestin.

 Avec le linotypiste liégeois Charles RAHIER, il crée un nouveau journal qui n’allait pas tarder à devenir le journal clandestin « Le Monde du Travail ». Face au contexte opprimant de l’occupation, tout rassemblement populaire étant interdit, il leur vint l’idée de lancer un journal clandestin, organe de la section provinciale liégeoise du POB clandestin et adversaire de l’organe collaborateur fondé par l’ancien président du POB Henri De Man, l’UTMI (Union des travailleurs manuels et intellectuels).

Deux buts essentiels sont poursuivis : réveiller les militants socialistes traumatisés par l’attitude de Henri DE MAN et de de discréditer l’UTMI.   L'UnTMI ne regroupe qu'une petite partie des travailleurs – tout au plus 120000 (environ 10 % des syndiqués d'avant-guerre)  – n'a pas de véritable influence. Les dirigeants syndicaux qui restèrent dans l'UTMI sombrèrent dans la collaboration.

Le 18 juin 1940, ils se lancent dans l’impression d’environ 200 premiers exemplaires du journal. Entre-temps, ils sont rejoints par Théodule Gonda, bourgmestre de Flémalle, et Fernand Noppens, syndicaliste métallurgiste à Seraing.

Pendant deux mois, le journal est imprimé sur une veille machine de l’administration communale d’Ougrée et paraît d’abord sous le titre de Résurrection, titre qui exprime la volonté de renouveau du Parti souhaitée par les Jeunes Gardes Socialistes. Résurrection ressemble davantage à un tract que comme un périodique appelé à durer. Le travail de composition se fait dans une mansarde sous la direction de Delbrouck (jusqu’en juin 1941), puis de Rahier. Rahier avait pu obtenir 3000 kilos de papier de l’Imprimerie coopérative de Huy qui furent entreposés dans le pigeonnier d’un camarade sûr à Cointe, sur les hauteurs de Liège.

La parution est d’abord irrégulière mais Le Monde du Travail réalise la prouesse d’être publié de façon hebdomadaire. Souvent mensuel ou bi-mensuel, quelquefois hebdomadaire, il finira par atteindre un tirage de 35000 exemplaires. Le Monde du Travail compte environ huit pages. L’impression du journal fut déplacée dans la petite imprimerie de Madame Barbe Gillard-Peeters dans le quartier d’Outremeuse à Liège.

 

Comme rédacteurs, on trouve plusieurs personnalités en vue ou qui le deviendront Joseph Bondas, Louis de Brouckère, Fernand Dehousse, Georges Dejardin, Joseph MerlotHubert RassartLéon-Eli Troclet…

Au bout du compte, un million et demi d’exemplaires du Monde du Travail sont produits au fil de l’Occupation, ventilés sur quelque 88 numéros, de juillet 1940 au 9 septembre 1944. 

A la Libération, Le Monde du Travail est repris en main par la Fédération liégeoise du nouveau Parti Socialiste Belge, celle-ci étant désireuse de pouvoir exprimer le point de vue liégeois, Le Peuple étant jugé trop bruxellois. Malheureusement, sans argent, sans locaux, sans imprimerie et même sans papier, Charles Rahier est contraint en 1946 de confier l’impression de son journal au Peuple et d’en faire ainsi simplement l’édition liégeoise.

Le Monde du Travail s’éteint le 1er janvier 1980.

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