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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


OTTO DIX ou l'affaire du Trésor nazi de la famille GURLITT.

Publié le 30 Mai 2019, 18:09pm

OTTO DIX, Peintre « dégénéré »

Dont les oeuvres ont été soit brûlées soit pillées.

 

Engagé volontaire dans l’armée allemande dès l’entrée en guerre de l’Allemagne en août 1914, il prend des photos à l’aide d’un petit appareil « de poche » comme il en existait depuis les années 1880/1890. Des croquis lui serviront de mémoire visuelle lors de ses ébauches et recherches dans l’après guerre, à l’instar des artistes qui survivront au conflit. Ses œuvres d’après-guerre sont donc effectivement un témoignage authentique.

 

Ces peintures et dessins sont très mal perçus dans l’Allemagne de l’immédiat après-guerre, car les abominations qu’elle représente étaient jusque là ignorées du public.

Son oeuvre s’oppose surtout à l’esprit « revanchard » de l’extrême-droite allemande.

Voici trois textes dans lesquels il exprime sa vision de la guerre :

 

« Les impressions sur la route du front étaient déjà terribles. On croisait des blessés et les premières victimes des gaz, aux visages jaunes et émaciés, qui étaient amenés à l’arrière. Puis on entrait dans le dédale des tranchées de la guerre de position, dans le labyrinthe des blanches tranchées crayeuses de la Champagne, où l’on passe ses journées tourmenté par l’odeur des cadavres des morts alentour, accroupi dans un abri de tôle ondulée boueux d’où l’on sort au mieux à la nuit tombée. Le réseau des positions souterraines, aux infinies circonvolutions, sillonne la terre de ses tranchées de tir, (…) de ses abris sapes et galeries, de boyaux de communication couverts courant sur des kilomètres… un paysage macabre blanc, gris-jaune s’étend à perte de vue.- Plus tard, sur les bords de la Somme, un océan de poussière et de feu, d’obus qui explosent ».

 

« C'est que la guerre est quelque chose de bestial : la faim, les poux, la boue, tous ces bruits déments. C'est que c'est tout autre chose. Tenez, avant mes premiers tableaux, j'ai eu l'impression que tout un aspect de la réalité n'avait pas encore été peint : l'aspect hideux. La guerre, c'était une chose horrible, et pourtant sublime. Il me fallait y être à tout prix. Il faut avoir vu l'homme dans cet état déchaîné pour le connaître un peu» .

 

« La guerre, c’est le retour à l’animalité : la faim, les poux, la boue, ce bruit infernal… En regardant les tableaux d’autrefois, j’ai eu l’impression qu’on avait oublié un aspect de la réalité : la laideur »

 

Quand les nazis arrivent au pouvoir, ils qualifient Otto Dix d’artiste dégénéré. Ils le renvoient de son poste de professeur à l’académie de Dresde. Un bon nombre de ses œuvres furent présentées à l’exposition nazie « Art dégénéré » ( Munich 1937 ). « Il est dommage qu’on ne puisse pas enfermer ces gens-là » dira Hitler devant ses œuvres.

 

Environ 250 de ses œuvres furent brûlées lors des autodafés.

 

On le força malgré tout à rejoindre la Chambre des Arts du ministère de la culture de Goebbels. On lui fit promettre de ne pas critiquer le III° Reich dans ses œuvres.

 

En 1939, il est faussement accusé de complot contre Hitler et est enfermé pendant deux semaines par la Gestapo. Il est engagé de force dans l’armée pour la seconde guerre mondiale en 1944 mais se fait capturer par les troupes françaises.

 

Voici quelques années, on a retrouvé, quasi par hasard, plusieurs de ses œuvres chez chez Cornelius Gurlitt, le fils d'un grand marchand d'art, Hildebrand Gurlitt, une personnalité ambiguë.

 

 Hildebrand Gurlitt était issu d'une famille dintellectuels et d’artistes de DresdeDevenu directeur de musée dans les années 1920, directeur très progressiste ; très engagé pour les expressionnistes. Expressionnistes désignés sous le régime nazi comme "dégénérés". C’est pourquoi il dut démissionner. Devenu dans les années 1930 directeur du Kunstverein à Hambourg, il fut congédié à nouveau au bout de deux ans, car il avait manqué une fois de hisser le drapeau nazi.

Dès lors, il se convertit en marchand d'art et transmit son commerce à son épouse, puisqu'il était un quart juif du côté par sa grand-mère. Comme les nazis avaient besoin de son expertise pour mener à bien l'épuration des musées nationaux de l'art dit « dégénéré », il fut chargé par ceux-ci de vendre à l'étranger les œuvres "dégénérées" décrochées des musées ou les pièces volées à des juifs.

Des œuvres ont été gardées et cachées par lui-même et par son fils. Pour quelles raisons ? Si c’était pour les préserver, rien ne les empêchait, après guerre, de les dévoiler. Ils en auraient même tiré gloire. La découverte de la collection Gurlitt, dont l'existence a été portée à la connaissance du grand public en novembre 2013 et dont la constitution doit beaucoup à des activités commerciales développées durant la période du national-socialisme, a suscité de nombreuses interrogations. Cela reste un mystère !

Cornelius Gurlitt a fini par « léguer » son trésor au musée des Beaux-Arts de Berne. Pourquoi Berne ? 


 

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