AWANS: 18 mai 2019. centenaire de la FNC; Discours de la FNC.

AWANS 18 mai 2019:

On a célébré le centenaire de la FNC.

L'Administration Communale d'AWANS, en collaboration avec les trois sections FNC de la commune, avait mis sur pied un egrande journée festive et commémorative sous le double thème du Centenaire du Traité de Versailles et du Centenaire de la FNC.

Pour gouverne, alors que de nombreuses communes, plus importantes, ne comptent plus de section FNC ou ont une section FNC réduite, la commune d'AWANS compte encore trois sections FNC:

* AWANS-BIERSET;

* VILLERS L'EVÊQUE;

* OTHEE.

Ces trois sections totalisent, ensemble, plus de 8 membres.

Sur le même site, l'article précédent est consacré à un petit reportage photos.

A cette occasion, un discours a été prononcé au nom de la FNC par le Président du Groupement régional de la FNC ( Pierre BEAUJEAN ).

En voici le texte:

Discours 18 mai à AWANS.

Cent ans ! La FNC a cent ans ! Cent années de combats pour la paix, le respect de la dignité humaine, les valeurs de la démocratie et l’intégrité du pays. En un siècle de vie, la FNC a réussi à garder son utilité en traversant tous les événements jusqu’à nous. Ses valeurs sont restées vivaces.

Le 2 février dernier, les 536 porte-drapeaux, les centaines d’accompagnants, la foule des spectateurs, massés sur la Grand Place de Bruxelles, constituent une démonstration de Civisme et de Mémoire. C’est la preuve qu’il y a encore des citoyens qui croient et espèrent toujours en leur pays.

Le retour des Combattants à la vie civile ne fut pas rapide, les derniers démobilisés ne rentreront qu'en janvier 1919. Ce retour fut difficile. La situation du pays est critique. La Belgique est sortie du conflit exsangue et ruinée, endettée. Les prix ont été multipliés par quatre entre 1914 et 1920.

Ce retour fut aussi parfois amer. Les familles ont subi le choc de la séparation et ses conséquences: des proches tués, disparus ou méconnaissables; des amours mortes, contrariées ou en péril. La rupture causée par la guerre fut profonde et brutale tant sur le plan général que dans les destins individuels.

La FNC fut créée le 1° février 1919 pour défendre les anciens combattants, leurs droits, les secourir et les soutenir socialement. 320000 combattants sur 360000 sont rentrés au foyer dont près de 30000 invalides, aveugles, mutilés ou blessés psychiquement. Pour eux, l’après-guerre était un parcours semé d’embûches. Entendre chaque jour l'éloge des héros mais être revenu infirme, ne pas avoir retrouvé ses repères, être sans emploi était insupportable. Le contraste entre les discours et la réalité des souffrances et du vécu quotidien était trop vif. Les Anciens Combattants ne voulaient pas être des vétérans assistés par des organisations charitables mais des citoyens fiers de l'être, des électeurs qui réclamaient justice.

Ces difficultés seront à la base de la création de la FNC. Ce sera sa marque de fabrique: son caractère social et son caractère généraliste. La FNC voudra, dès le début, être étrangère aux passions politiques ou religieuses et accueillir tout le monde. Cela lui valut aussi d’être contestée. Notamment par les Vlaamse Oud-Strijders, séparatistes et, plus tard, par l'UFAC notamment.

La FNC, sans être hégémonique, fut toujours l’association la plus nombreuse. Ses effectifs varièrent dans le temps: 120000 à la création; 198000 en 1921; 190000 en 1950 après le recrutement difficile des combattants de 40-45 qui, contrairement à ceux de 14-18, avaient des expériences de guerre très diverses. Bien sûr le temps a fait son œuvre et, heureusement, nous n’avons pas connu de troisième guerre qui nous aurait valu une nouvelle masse de recrutement. Aujourd’hui, il y a encore 13000 membres dans 618 sections. Les combattants les plus jeunes ont plus de 90 ans.

Mais la FNC a toujours été largement ouverte aux sympathisants. Aujourd’hui, son sort est entre leurs mains. Mais il faut bien admettre que beaucoup d’entre eux prennent déjà de l’âge.

Qui assurera la relève ? Pour certains, des associations nouvelles devraient voir le jour. Pour d’autres, les associations existantes devraient abandonner leur titre et se fondre dans des regroupements.

A la FNC, nous ne pouvons adopter aucune de ces positions. La FNC est héritière d’une histoire. Elle est porteuse de valeurs et de traditions. Elle est réellement nationale. Des sections existent dans tout le pays. Elle s’adresse à toutes les sensibilités. Sur le plan local, la clôture d’une section FNC est toujours ressentie comme un déchirement, comme un renoncement, comme un appauvrissement de la vie associative. Que provoquerait alors sa disparition sur le plan national ?

« Ce que nos morts nous demandent, ce n’est pas de les plaindre, mais de les continuer. Ce qu’ils attendent de nous, ce n’est pas un regret, mais un serment. Ce n'est pas un sanglot mais un élan ». Ces paroles de Pierre Brossolette expriment le sens de notre adhésion à la FNC: honorer la mémoire des victimes, rendre hommage à toutes celles et à tous ceux qui se sont battus pour notre liberté, mais surtout puiser en eux la force d’agir pour les temps présents. Cela se traduit dans un message aux jeunes: « Croyez en vos idées, engagez-vous pour les défendre, tenez bon, ne baissez jamais les bras. »

Un écrivain français le disait autrement, s'adressant à la jeunesse par un tutoiement collectif: « Qui se lèvera pour exiger que justice soit faite, si ce n'est toi ! ». Cet écrivain s'appelait Emile Zola.