HERSTAL, 17 février 2019
Commémoration conjointe
de la mort accidentelle du Roi Albert I°
et
du Centenaire de la FNC.
Cette année, à l’initiative de l’Administration Communale de HERSTAL et de la section FNC de VOTTEM, une manifestation patriotique a été mise sur pied.
L’intention était de rendre hommage à la mémoire du Roi Albert I° et de profiter de cette occasion pour célébrer le centenaire de la FNC.
Plusieurs sections FNC du Groupement Régional de LIEGE avaient répondu présentes à l’appel : AWANS-BIERSET, VILLERS-L’EVÊQUE, CHAUDFONTAINE, BRESSOUX…
Une cérémonie d’hommage avec dépôt de fleurs a eu lieu au Monument aux Morts de la Place de la LICOUR, après un discours de madame l’échevine BOHET qui a retracé la vie et les mérites du Roi Albert I°.
Après la Brabançonne, les porte-drapeaux ont salué le Monument aux Morts et se sont rendus au Musée de la ville de HERSTAL pour une réception conviviale.
A l’occasion de cette réception deux discours ont été prononcés au nom de la FNC.
D’abord le discours du Président du Groupement régional de LIEGE de la FNC que vous trouverez à la suite de ce petit reportage.
Nous avons écouté aussi la prise de parole du Président de la section de VOTTEM. Celui-ci a fait l’historique de la section de VOTTEM et a expliqué pourquoi il était important de maintenir le devoir de mémoire et d’assurer la transmission vers le jeunesse.
Parmi l’assemblée, nous eûmes le plaisir d’accueillir deux combattants de la seconde guerre âgés de plus de 90 ans.
Discours du Président du Groupement Régional :
Discours Herstal 17 février.
Le 2 février dernier, la FNC a réussi le pari, assez fou, de rassembler, à Bruxelles, en plein hiver, 200 porte-drapeaux et plus de 300 accompagnants, pour commémorer son centenaire.
La FNC est née du retour des combattants à la vie civile. Retour qui ne fut pas toujours facile, ni non plus très rapide. Beaucoup durent attendre jusqu’en 1919. Tout juste, certains avaient-ils eu quelques jours de congé pour les fêtes de fin d’année. Avant 1914, le service militaire allait de 15 mois à 24 mois selon l’arme où l’on était versé. Pour certains, l'éloignement a donc duré six ans. Et que dire de leurs homologues français. Là, certains durent patienter jusqu’en 1920 et même 1921...
Les anciens combattants s'organisèrent rapidement: démobilisés en janvier 1919, ils créent la FNC le 1° février. C’était le départ d’un puissant mouvement social qui allait régulièrement donner de la voix et exiger de se faire entendre, revendiquant d’abord des signes de reconnaissance. On signale des manifestations assez mouvementées, même Rue de la Loi et devant le Parlement. Comme survivants, ils se voulaient aussi porteurs d’une dette morale envers leurs camarades tombés au combat ( environ 42000 ). Ce fut son caractère social et, déjà, la notion du devoir de mémoire.
Les anciens combattants avaient du prestige. Ils s’en sont servis pour clamer leur notion de justice. Cela se manifesta vivement contre les inciviques et contre les profiteurs de guerre, pour la justice sociale. Aussi chaque fois qu'il y eut une tentative de demande d'amnistie.
Toujours généraliste car accueillant tout le monde, la FNC, sans être hégémonique, fut toujours la plus nombreuse. Contrairement à la France où diverses associations s'opposèrent sur fonds de rivalités politiques, nous ne connûmes que deux cas, les Vlaamse Oud-Strijders, nationalistes et séparatistes et l’UFAC, vers 1930, qui eut, par la suite, des fréquentations douteuses mais resta résolument patriote en 40-45.
Les associations patriotiques résistent-elles au vieillissement de leurs adhérents ? La question se pose pour toutes et donc aussi pour la FNC. Les effectifs ont toujours varié: 120000 à la création, 198000 en 1921, 190000 en 1950, et aujourd'hui 13000. Le décès des anciens est la principale raison de cette diminution. Les combattants les plus jeunes, ont plus de 90 ans. Mais la FNC a toujours été largement ouvertes aux sympathisants.
Qui assurera la relève ? Certains estiment que des associations nouvelles de sympathisants devraient prendre la relève. Pour d’autres, les associations devraient abandonner leur pavillon et se fondre dans des regroupements.
A la FNC, nous ne pouvons adopter aucune de ces positions. La FNC est héritière d’une histoire. Elle est porteuse de valeurs et de traditions. Elle est réellement nationale. Des sections existent dans tout le pays. Elle s’adresse à toutes les sensibilités. Aujourd’hui, son sort est entre mains des sympathisants. Mais il faut bien admettre que beaucoup d’entre nous prennent déjà de l’âge.
Pour les grandes dates, notamment le 11 novembre, le 8 mai, le 17 février, le 21 juillet, les gens aiment retrouver les associations patriotiques et le plus grand nombre de drapeaux possible autour des monuments aux morts. Quant à la sensibilisation de la jeunesse, c’est souvent l’affaire des directeurs d’école. Depuis quelques années, on constate le retour des plus jeunes aux cérémonies patriotiques. Mais il faut absolument éviter un creux entre notre génération et la leur.
Méditons cette phrase du résistant français Pierre BROSSOLETTE: “Ce que nos morts attendent de nous, ce n’est pas un sanglot mais un élan” Elan que nous devons rendre porteur d’espoir, de paix, de tolérance et de solidarité entre les peuples. Le combat pour la Paix et la Liberté est loin d'être terminé. Au delà des discours d'hommage, tel est notre premier devoir vis-à-vis de celles et ceux à qui nous devons aujourd'hui encore notre liberté: tout faire pour garantir la paix à celles et ceux qui nous suivent et nous suivront. C’est ce qui motive notre adhésion à la FNC.