Les " JUSTES PARMI LES NATIONS.
En pleine tourmente, en pleine guerre, des hommes, des femmes de tous âges, de toutes conditions, même des enfants furent pourchassés, arrêtés, déplacés et déportés à travers toute l’Europe, puis enfermés dans des camps pour y être maltraités, blessés et exterminés et souvent gazés comme des parasites. Ces gens étaient coupables d’être nés Juifs. Dans ce contexte périlleux, certains ont résisté.
« Juste parmi les nations » (en hébreu: חסיד אומות העולם , Hasid Ummot Ha-'Olam, littéralement « généreux des nations du monde ») est une expression tirée du Talmud.

Le titre de "Justes parmi les Nations" est décerné aux personnes non juives qui sont venues en aide aux Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier »
Il reste de moins en moins de « Justes » en vie et les sauvés disparaissent progressivement. Un constat inéluctable face auquel on ne peut que répéter que le temps presse. Si la procédure de reconnaissance peut être introduite à titre posthume auprès de Yad Vashem, l’acceptation se décide au cas par cas. Au 1erjanvier 2016, ils étaient 26119 « Justes parmi les nations » de 46 pays à avoir été honorés, dont 1.635 en Belgique et 3925 en France.

Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Leurs noms sont inscrits sur le Mur d'Honneur du jardin des Justes à Yad Vashem.
Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. La difficulté de trouver des témoignages directs ou le caractère diffus de certaines actions réduisent le nombre des « Justes » identifiables.
Quels sont les critères de reconnaissance des « Justes parmi les nations » ?
La reconnaissance d'un Juste doit établir, avec plusieurs témoignages concordants, des faits probants, tels que :
● Avoir apporté une aide dans des situations où les juifs étaient impuissants et menacés de mort ou de déportation vers les camps de concentration.
● Avoir été conscient du fait qu'en apportant cette aide, le sauveteur risquait sa vie, sa sécurité et sa liberté personnelle (les nazis considéraient l'assistance aux juifs comme un délit majeur).
● N’avoir recherché aucune récompense ou compensation matérielle en contrepartie de l'aide apportée.

Même au coeur du Reich, il y eut des "Justes". Le mémorial de Yad Vashem, a reconnu 321 Allemands et 80 Autrichiens, qui risquèrent leur vie pour sauver des Juifs d’une façon encore plus périlleuse que les habitants des pays occupés par les nazis.
On ignore le nombre exact de juifs sauvés grâce à l’aide des Justes, mais on en compte plusieurs dizaines de milliers.Voici des chiffres approximatifs du nombre des survivants pour quelques pays européens :
Albanie 1 800
Allemagne et Autriche 5 000 à 15 000
Belgique 26 000
Danemark, 7 200
France plus de 200 000
Grèce 3 000 à 5 000
Hongrie plus de 200 0006
Italie 35 000
Lithuanie 1 000
Norvège 900
Pays-Bas 16 000
Pologne 25 000 à 45 000
Yougoslavie 5000
Dans les années 1980, des journalistes constatérent que Yad Vashem comptait peu de Belges parmi les Justes (415 seulement) alors que près de la moitié des Juifs belges avaient été sauvés. La mauvaise visibilité du titre et la démarche requise pour y accéder sont pointés du doigt. En réaction, Yad Vashem accélèra l’octroi du titre aux Justes belges.
Quelques « Justes » connus ayant oeuvré dans la région liégeoise :
Georges Fonsny né à Dison, le 22 juillet1898 et mort le 5 juillet 1989, était un médecin qui fut résistant en 40-45.
Louis-Joseph Kerkhofs, né le 15 février 1878 à Val-Meer et décédé le 361 décembre 1962 à Liège. Il fut évêque de Liège deu 17 juillet 1927au 7 décembre 1961. Durant la Seconde Guerre mondiale il prend diverses initiatives pour protéger les juifs de la déportation. Il héberge le Grand rabbin Solomon Ullmann chez lui et cache le rabbin de Liège et sa famille dans un couvent.
Il place également trois cents enfants et adultes juifs en résidence à Banneux . Il est aidé en cette matière par l'homme d'affaires et avocat liégeois Albert Van den Berg et le secrétaire Pierre Coune. Tous deux seront arrêtés par la Gestapo.

Marcel Stenne était le Curé de Stoumont en province de Liège. Responsable de la colonie épiscopale des enfants de Stoumont: "Au Grand Air". Il hébergea, au péril de sa vie 14 enfants juifs originaires de Liège, Bruxelles et Anvers de 1942 à la fin de la guerre. Il fut aidé dans cette tâche par son neveu, l'abbé Emmanuel Schmitz. En plus de ses protégés, l'Abbé Stenne accueillit régulièrement pour plusieurs semaines des dizaines d'enfants juifs "en transit". Il leur conseillait de se fondre dans la masse et de ne surtout jamais révéler leur judaïcité. Certains d'entre eux servirent les offices religieux comme chantres ou enfants de cœur.
Max-Albert Van den Berg, appelé également Albert Van den Berg, né à Liège le 10 mai 1891, était docteur en droit, licencié en notariat et avocat à la cour d'appel de Liège, et résistant durant la Seconde Guerre mondiale. Arrêté par la gestapo en 1943, il mourut en captivité, en 1945 au camp de concentration de Neuengamme près d'Hambourg.
Max-Albert Van den Berg était notamment connu pour avoir aidé quatre-cents enfants juifs à échapper aux forces de l'occupation allemande avec son frère.
Le titre de "Justes parmi les Nations" a été remis, en 2009, à Marcel et Célestine Arnoldy, Jeanne Borboux, Mère Marie Augustine, Adèle Brandt, Albert Brandt, Marie Brandt-Somja et Valentine Moray-Humier. "Leurs bienfaits seront enseignés, inscrits dans les mémoires et ancrés dans la terre d'Israël", a conclu l'ambassadrice avant de remettre aux Liégeois une médaille sur laquelle est gravée la maxime: "Quiconque sauve une vie, sauve l'univers tout entier"
Le chanoine Jean Cottiaux et Juliette Putzeys. De 1942 à la libération, Juliette Putzeys hébergea Eva Rennert, ses deux fils Léo et Jack et la jeune Gita Lubart chez elle à Burdinne. Jean Cottiaux se chargea, lui, d'organiser leur protection dans le village et s'occupa de l'éducation des jeunes gens sans cependant jamais tenter de les convertir au catholicisme.

Timbre poste émis en mars 2016 par la Poste belge.