Grandeur et décadence de l'Empire Allemand.
Les Allemands étaient unifiés dans l'Empire Allemand seulement depuis 1871. cet empire succédait à la Confédération Germanique qui avait existé entre 1815 et 1866, d'abord. Ensuite à la Confédération de l'Allemagne du Nord de 1867 à 1871.
Ce nouvel état réalisait la formation d'un régime impérial dominé par la Prusse. Il semblerait que de nombreux allemands considéraient plutôt cette fusion comme une annexion cachée par la Prusse.
"Deutsches Reich", " Empire allemand "ou " Empire germanique " faisait implicitement référence au " Saint Empire Romain germanique ", en allemand "Heiliges römisches Reich deutscher Nation": de 962 à 1806.,
Curieusement, ce n'est pas à Berlin que l'Empire fut proclamé mais à Versailles, le 18 janvier 1871. Pour la petite histoire, dans la Galerie des Glaces. Le roi de Prusse GUILLAUME I° fut proclamé Kaizer. Un Symbole, c'était après la victoire de l'Allemagne contre la France à l'issue de la Guerre franco-prussienne de 1870. La date choisie est tout aussi symbolique: elle correspond au 170e anniversaire du couronnement de FREDERIC I° comme comme roi de Prusse.
L'Empire était un État fédéral constitué d'États, des monarchies à l'exception des trois villes hanséatiques de Brême, Hambourg et Lübeck. Ces États formaient la Confédération allemande, présidée par un « empereur allemand », en fait le Roi de Prusse. Les divers monarques exerçaient sur leur territoire la souveraineté. Ils étaient aussi les détenteurs de la puissance publique, reconnue par la constitution impériale. Dans le cas des villes libres, chaque Sénat l'exerçait sur son territoire. Mais l'influence de la Prusse était tellement puissante...
En 1900, le Reich couvrait 540 667 km². Il occupait le Nord et l’Ouest de l’Europe centrale, de la mer du Nord et la mer Baltique jusqu'aux Alpes. Des Vosges au Niémen à l’Est. Il était entouré au Nord par le Danemark,à l’Est par la Russie, à l’Ouest par les Pays-bas, la Belgique, le Luxembourg et la France, au Sud par la Suisse et l'Autriche-Hongrie.

La Prusse dans l'Empire.

État fédéré | Régime | Capitale | Superficie en km² (1910) | Population (1910) |
348 780 | 40 165 219 | |||
75 870 | 6 887 291 | |||
19 507 | 2 437 574 | |||
14 993 | 4 806 661 | |||
15 070 | 2 142 833 | |||
13 127 | 639 958 | |||
7 688 | 1 282 051 | |||
Monarchie | 6 429 | 483 042 | ||
3 610 | 417 149 | |||
2 929 | 106 442 | |||
3 672 | 494 339 | |||
2 468 | 278 762 | |||
2 299 | 331 128 | |||
1 977 | 257 177 | |||
1 324 | 216 128 | |||
1 215 | 150 937 | |||
1 121 | 61 707 | |||
941 | 100 702 | |||
862 | 89 917 | |||
827 | 152 752 | |||
340 | 46 652 | |||
316 | 72 769 | |||
Hambourg | 414 | 1 014 664 | ||
Lübeck | 298 | 116 599 | ||
Brême | 256 | 299 526 | ||
14 522 | 1 874 014 | |||
Empire allemand | Monarchie | Berlin | 540 858 | 64 925 993 |

Pendant la guerre, Guillaume II était commandant en chef des armées, mais il perdit bientôt l'autorité réelle et sa popularité en fut diminuée. Il passa la guerre réfugié à SPA où la population finit par l'appeler le "vieux cantonnier".
Vers la fin de la guerre, l’Allemagne connaît une période de troubles. Depuis 1917, les manifestations réclamant plus de libertés politiques étaient en augmentation constante bien que réprimées très durement.
La marine allemande en mutinerie à l'automne 1918 précipita la fin de la monarchie allemande. cette époque vit l’instauration de "Conseils ouvriers" (Arbeiter- und Soldatenräte) dans toutes les grandes villes de l'empire, même à BERLIN. Ces événements forcèrent le Kaiser à renoncer non seulement au trône allemand, mais aussi au trône de Prusse.
Deux jours avant la fin des hostilités en 1918, éclate une révolution qui provoque la chute du régime impérial. Le 9 novembre 1918, le chancelier Maximilian Von Baden, après avoir décrété l’abdication de l’empereur Guillaume II et la renonciation au trône du prince héritier, démissionne et transmet ses pouvoirs à Friedrich Ebert, chef des sociaux-démocrates majoritaires. Le même jour, la république est proclamé
Les autres souverains allemands, qui avaient suivi le Kaizer ne purent pas non plus sauver leurs dynasties séculaires.
Deux jours avant la fin des hostilités en 1918, éclate une révolution qui provoque la chute du régime impérial. Le 9 novembre 1918, le chancelier Maximilian Von Baden, après avoir décrété l’abdication de l’empereur Guillaume II et la renonciation au trône du prince héritier, démissionne et transmet ses pouvoirs à Friedrich EBERT, chef des sociaux-démocrates majoritaires. Le même jour, la république est proclamée.
Le traité d'abdication ne fut signé cependant que le 28 novembre alorsqu'il résidait au à SPA. Il se réfugia aux Pays-bas, à DOORN, protégé par la reine. Il ne sera pas livré aux vainqueurs pour être jugé comme responsable de la guerre comme l'auraient souhaité les alliés.
Le 28 juin 1919, après quatre années d’une guerre terrible, la première guerre mondiale prit officiellement fin à Versailles. « Paix » pour les uns, « Diktat » pour les autres, ce traité contenait en germe les causes d’un second conflit, vingt ans plus tard.

VERSAILLES est aussi tout un symbole: l’Allemagne vaincue signe le Traité de paix dans la galerie des Glaces, à l'endroit même où son empire avait été proclamé. Une table a été dressée sous la figure de Louis XIV franchissant le Rhin. 27 délégations représentant 32 puissances sont présentes. Sont assis à la table, les quatre représentants des nations alliées : Clémenceau pour la France ; Wilson pour les Etats-Unis, Lloyd George pour la Grande-Bretagne ; Orlando pour l’Italie. Müller, ministre des Affaires étrangères et le docteur Bell composent la délégation allemande.
Cette conférence siégeait depuis le 18 janvier. L’Allemagne a été tenue à l’écart. Les Alliés mènent seuls les débats mais ils ne sont pas d’accord entre eux. La France veut écarter définitivement le danger allemand contrairement à la Grande-Bretagne qui veut lui conserver son rang. Les Etats-Unis rêvent d’un monde pacifié avec la Société Des Nations. L’Italie veut les territoires promis en 1915. Le texte est soumis à l’Allemagne, le 7 mai qui fait des contre-propositions, le 29, toutes été rejetées. Le 17 juin, les Alliés lui donnent cinq jours pour se décider. L’Allemagne s’incline finalement.

Mais surtout, il comprend le démembrement de l’Empire Allemand. L’Alsace et la Lorraine reviennent à la France. Mais d'autres régions sont aussi distraites de l'Allemagne, vers la Belgique, la Pologne, la Tchécoslovaquie...
Les clauses du traité imposaient à l'Allemagne des concessions territoriales: les frontières nationales allemandes étaient réduites; elle devait rétrocéder l'Alsace-Lorraine à la France; la Belgique reçut Eupen et Malmédy; la Sarre fut placée sous administration internationale; après plébiscite, le Schleswig du Nord fut rendu au Danemark.
A l'est, les partitions de la Pologne furent annulées. Un nouvel Etat polonais fut créé, qui reçut plus de la moitié des anciennes provinces allemandes de Posnanie (Poznan) et la Prusse occidentale, un "corridor" vers la Mer Baltique (qui séparait la Prusse orientale du reste de l'Allemagne) et, après un référendum, des portions de la Haute-Silésie. L'Allemagne dut céder au nouvel Etat tchécoslovaque le district de Hultschin.
En fin de compte, l'Allemagne se voyait amputée de 13% de son territoire (plus de 43 000 km² de son territoire européen) et de plus d'un neuvième de sa population (entre 6,5 et 7,3 millions de personnes).
Le texte fondateur de la Sociétés des Nations n'a pas été fait séparément. Ce texte n'était pas bien séparé du Traité de paix.
Le texte fondateur de la SDN et le Traité de Paix sont inclus l’un dans l’autre. Les représentants de l’Empire allemand furent confrontés à un sérieux dilemme: s’ils signent pour être membre de la Société des Nations, ils acceptent, au nom de l’Allemagne et de ses alliés, toutes les clauses du Traité de Paix, s’ils ne signent pas le Traité de Paix, l’Allemagne est exclue de la Société des Nations.