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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


14-18: l'ennemi suscite et exploite nos problèmes linguistiques. La Flamenpolitik !

Publié le 24 Août 2018, 18:29pm

Guerre de 14-18: Un appel à l'unité nationale, réponse à la Flamenpolitik...

AFFICHE DE LA GUERRE DE 14-18.

Un appel, en néerlandais, à l'unité nationale.

 

 

Ci-dessus, une affiche émanant d'une association dénommée en néerlandais "Maatschappijenvereeniging voor de Nationale verdediging" ( " Association des sociétés pour la Défense nationale" ).

Il s'agissait sans doute de faire pièce aux menées des groupements activistes flamands qui voulaient utiliser la guerre et la situation dans les tranchées pour prôner, déjà, une séparation du pays.

En clair, c'était une réponse à la "Flamenpolitik" conduite par l'occupant allemand. 

La "Flamenpolitik" fut lancée en 1916, ce qui permet de dater l'affiche. 

 

Au début de l'occupation, l'autorité allemande traduisait les lois allemandes dans les deux langues de la BELGIQUE. Dès 1916, ils partirent de l'idée que la BELGIQUE telle qu'elle existait, même occupée, constituait un obstacle. L'Allemagne devait être entourée d'États inoffensifs et gagnés à l'influence allemande. Il fallait donc, dans leur esprit, diviser le pays en deux éléments, l'un flamand et l'autre wallon. Les autorités allemandes soutinrent le "Conseil de Flandre", qui proclama en 1917 l'autonomie de la Flandre.  Le gouverneur von BISSING constitua une commission pour préparer la division du pays. Par un décret le 21 mars 1917, il créa  deux régions administratives: La Flandre ( comprenant BRUXELLES et la Wallonie ). Pour bien marquer la différence des deux régions dans leurs rapports avec l'Allemagne, la partie wallonne, à l'inverse de la Flandre, ne disposa pas de Conseil. 

 

Les Allemands ont exploité les problèmes linguistiques existant avant 1914, en particulier la discrimination du néerlandais à l'époque.

Ce qui est significatif, c'est la lettre envoyée par von BISSING au Kaizer en 1917, dont voici un extrait:

«Conformément aux indications de Votre Majesté, j'applique toute mon énergie à développer le plus rapidement possible la politique flamande [Flamenpolitik] ordonnée par Votre Majesté. Après m’être entendu sur les mesures à prendre, le 17 du mois passé, avec le représentant du chancelier, le secrétaire d’état à l’Intérieur, j'ai institué une commission qui doit préparer la division de l'ancien royaume de Belgique en partie flamande et partie wallonne. Comme premier pas, j'ai, d'après l'avis de cette commission, divisé, par ordonnance du 21 écoulé, le territoire du gouvernement général en deux régions administratives, une flamande et une wallonne. En prenant pour base la limite linguistique, ces deux territoires sont bornés par les frontières des provinces et il n'y a que le Brabant qui sera divisé en deux.


À mesure que l'avancement des travaux le permettra, les ministères wallons seront transférés à Namur, tandis que les [ministères] flamands resteront à Bruxelles. Suivant nos prévisions, on commencera par le déplacement du ministère wallon de l’Industrie et du Travail à Namur. Dès maintenant, on prend des mesures pour trouver des locaux à Namur. La séparation des ministères sera suivie d’autres mesures de séparation. Il convient de signaler particulièrement l’organisation judiciaire.


Aux mesures de séparation des autorités belges se joindra la nomination de deux chefs d'administration allemands, pour la Flandre et la Wallonie, et cette désignation va même se faire, dès maintenant. Les espérances fondées sur la création d'une Flandre délivrée de l'influence des Wallons seront, espérons-le, réalisées et serviront alors certainement les intérêts allemands."

Cette affiche est donc une réponse. Avec, une lourde gaffe commise. Elle s'adresse principalement aux soldats flamands et la résistance de la BELGIQUE est symbolisée par un coq ! Lourde erreur psychologique ! 

Ils utilisaient l'aversion des meneurs flamingants contre la langue française, rivale du flamand.  La suppression de l'usage du français en Flandre, réalisée par le gouvernement général allemand, leur a donné  satisfaction.  C'est ce qu’ils réclamaient depuis des dizaines d’années.

 

Cette affiche est réalisée par James THIRIAR.

James THIRIAR, né à Bruxelles en 1889 où il est décédé en 1965, est un dessinateur, illustrateur, peintre et costumier belge bruxellois, connu principalement pour ses dessins d'uniformes militaires.


Blessé au début de la Première Guerre mondiale alors qu'il combattait au sein de la Garde civique, James THIRIAR rejoint l'armée belge à LONDRES où il réalise de nombreux dessins de la vie quotidienne des soldats au front, publiés notamment par « The Illustrated London News ».


D'abord attaché au service topographique de l'armée pour la réalisation de cartes détaillées et de dessins de la ligne de front, il est transféré à la section artistique de l'armée belge en campagne en 1916 et organise plusieurs expositions à LA PANNE et à LONDRES en 1917.


Il produit des illustrations pour un magazine belge francophone du soldat appelé « L'Yser »: journal hebdomadaire du front belge, sous le pseudonyme de « UILENSPIEGEL ».


Il réalise aussi des dessins sous le titre "La guerre sur l'Yser" dessinée par les combattants pour le magazine bimensuel français "La Guerre des Nations".

 


En 1917, il illustre le livre de Jacques PIRENNE intitulé Les Vainqueurs de l'Yser.
Après la guerre, il publie en 1920 son propre livre de mémoires et d'illustrations, 
"Gloire et Misère au Front de Flandres 1914-1918", et illustre d'autres livres tels que "Raconte la Guerre" de Robert VIVIER.

 

 

Von BISSING devint gouverneur militaire de BELGIQUE après avoir repoussé l'armée belge derrière l'Yser. Il est mort le 18 avril 1917 à BRUXELLES. Il est enterré à BERLIN. Il a appliqué chez nous les théories du pangermanisme. Le pangermanisme considérait la BELGIQUE comme une création artificielle de la diplomatie qui aurait ravi à l’Allemagne plusieurs millions de "germains" pour les obliger à vivre avec les Wallons, de race différente.

 

 

 

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