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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


Phénomène religieux et la guerre de 14-18: cas du spiritisme et de l'antoinisme.

Publié le 30 Juin 2018, 18:43pm

 

Le spiritisme et l'antoinisme pendant la guerre de 14-18

 

spiritisme.jpg

Beaucoup de gens n'avaient jamais entendu parler du spiritisme avant cette période. Malgré l'existence de groupes, le sujet n'était guère compris. On ne lui connaissait guère d'existence.

La guerre a tout changé. Il faut distinguer les diverses périodes ( pendant la guerre et après la guerre ) et les endroits ( au front et dans les familles ). Il y a aussi une différence entre la FRANCE et la BELGIQUE. Et en BELGIQUE, la situation est autre en Wallonie qu'en Flandre. Et encore, en Wallonie, il y a des différences selon les régions. Le spiritisme en Belgique était presque exclusivement une spécialité wallonne. Il y avait des sections à Liège, Charleroi, Mons, Namur et Bruxelles. Il faut aussi parler de la mouvance Antoiniste, l'antoinisme n'étant rien d'autre qu'une dissidence du spiritisme.

 

Pourquoi cet intérêt soudain pour le spiritisme ( ou activités apparentées ) ? La mort qui frappait presque toutes les familles du pays, ou qui menaçait de frapper, a suscité un intérêt puissant pour la vie après la mort.

 

Nous assistons ici à deux phénomènes différents, deux croyances différentes.

 

Tout d'abord, les gens ont souhaité savoir si une communication était possible avec leurs chers disparus et, à l'aide de médiums, rechercher le contact. Des milliers de gens se sont aussi mis à chercher pour eux-mêmes. Dans cette optique, c'est la croyance en la possibilité d'entrer en relation avec les âmes des défunts.

 

D'autres ont poussé plus loin. Ils se sont posé la question : « Si un homme meurt, vivra-t-il à nouveau ? » Dans ce cas, c'est la croyance en la réincarnation. Ils étaient tellement frappés par l'injustice de ces morts qu'ils ne pouvaient pas se résoudre à la disparition définitive des victimes.

 

Il faut encore ajouter une forme souvent confondue avec le spiritisme mais qui s'apparente davantage avec la radiesthésie, la curiosité, le besoin de savoir où et dans quel état se trouvaient les soldats au front. C'est surtout le cas en BELGIQUE où le contact entre l'armée et les familles était pratiquement inexistants. Ici, nous rencontrons trop souvent les charlatans et les adeptes de superstitions. C’est l’avis d’un journaliste du Messager de Bruxelles qui écrit ceci en avril 1916 « ...jamais les diseuses de bonne aventure n’ont fait autant d’affaires que depuis le début de la guerre. J’ai eu l’occasion d’en interviewer une ces jours derniers et elle m’a confirmé que sa clientèle, féminine particulièrement, avait augmenté dans des proportions incroyables ".

L'intérêt porté au spiritisme, aux médiums, aux « voyants » et « voyantes » n'affecta pas seulement les couches populaires. Ainsi, en septembre 1914, alors que les Allemands approchaient de Paris, Alexandre MILLERAND, ministre français de la guerre, convoqua en pleine nuit une voyante, Mme Fraya, pour savoir si Paris serait pris. Elle lui assura que les Allemands n'entreraient pas dans Paris.

Au front : la mort est devenue un élément du quotidien. Une culture de la mort s’est installée, souvent violente. Cependant, il semble que les soldats du front aient été écartés ( certains diront « protégés » des avancées spirites. Il y avait un fort encadrement religieux par les aumôniers.

 

Alors que le marché des livres relatifs aux prophéties, au spiritisme ou à d’autres croyances ésotériques et irrationnelles se porte bien en FRANCE ou en GRANDE-BRETAGNE pendant la guerre, en BELGIQUE occupée il est tout simplement impossible de publier de tels ouvrages.

 

En ce qui concerne la FRANCE, pour ne pas être exhaustifs, on peut citer le cas de LYON. Jusqu’à la guerre de 14-18, la Société d’Etudes Psychiques et Spirites de Lyon, présidée par M.BOUVIER, est en plein essor. Environ 7 à 800 personnes participent à des manifestations diverses: conférences, spectacles , un banquet et bal familial...Mais la tourmente de la guerre mondiale met la Société en veilleuse. Ce qui n’empêche pas le Président BOUVIER d’envoyer du coton magnétisé aux soldats du front. L’Ordre des Médecins lui intenta un procès pour exercice illégal de la médecine, mais son action tourna court vu la popularité de BOUVIER. En outre, ce n'était pas le moment de s’attacher à la froideur de la Loi alors qu’il y a tant de souffrances. Tout était bon pour soutenir le moral des troupes et de la population. Il aurait donc été malvenu de s'en prendre à cet homme.

 

Après l'Armistice, une culture et des rites funéraires se mettent en place. on érige des monuments aux morts, on fait des pèlerinages en famille sur les lieux même des combats, on magnifie les cimetières militaires. Ce sera aussi les «  Soldats Inconnus  »

 

On assiste alors à un regain du spiritisme, pour tenter de communiquer avec l'être cher trop tôt disparu. D'autant plus qu'on ignore comment il est disparu et parfois où et quand. On peut citer le cas le plus célèbre. C'est en GRANDE-BRETAGNE: Arthur Conan DOYLE qui perdit son fils, son jeune frère et deux neveux durant la guerre... Conan Doyle sombra dans la dépression. Il trouva le réconfort en défendant le spiritisme. Il écrivit divers ouvrages dans lesquels il prétend prouver l'existence de la vie après la mort et la possibilité de communiquer avec l'au-delà.

 

En BELGIQUE, il faut s'attarder au cas de l'Antoinisme. Voici un extrait de l'ouvrage consacré à l'antoinisme par un Professeur de l'Université de LIEGE, Pierre DEBOUXHTAY.

 

« Survint la guerre. L'antoinisme profita du réveil des sentiments religieux qui marqua cette période, pour enfoncer ses racines dans la terre wallonne. »

 

DEBOUXHTAY cite ensuite un texte émanant du Culte Antoiniste :

 

« Pendant que la guerre accumulait les ruines et semait l'épreuve, le Culte Antoiniste se développait au milieu des obstacles, attirant la foule des coeurs meurtris que la révélation appropriée aux temps nouveaux éclairait et réconfortait. A la lecture du soir, dans la communion fraternelle si profonde que réalise l'Enseignement du Père, les adeptes anciens et nouveaux puisaient les forces morales nécessaires pour supporter les rigueurs de l'existence matérielle et les souffrances en tous genres : maladies, silencieuses et cruelles séparations ou morts d'êtres aimés. La guerre n'arrêta pas la construction des temples. En 1915, alors que la vie sociale était comme paralysée et que le doute angoissait les âmes, il s'élevait à MOMALLE et à SERAING des sanctuaires antoinistes, symboles de foi et d'espoir. L'année suivante, Mère ANTOINE allait consacrer d'autres à VISE et à BRUXELLES au milieu d'une population recueillie. Puis la sainte cérémonie se renouvelait en 1917 à HERSTAL et à LIEGER, en 1918 à JUPILLE et en avril dernier à JUMET »  ( extrait de «  Le Père Antoine et son oeuvre ,1919 » )

 

 

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Temple de SERAING

 et Temple de JUMET

 

 

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