L'encadrement religieux dans les tranchées.

Le phénomène religieux dans les tranchées.

Il y eut un fort encadrement par l'aumônerie au front. Il faut aussi ajouter que, en 1914, l’armée, curieusement, ne disposait d'aucun brancardier de carrière. On dut donc s'appuyer sur les D.T.S.P. les « Dispensés du service en temps de paix ». Ceux-ci étaient constitués essentiellement de religieux et de séminaristes et aussi d'instituteurs. Ces curés, pasteurs ou séminaristes, parfois uniquement vêtus de leurs soutanes, suivirent l’armée en campagne  dans sa retraite jusqu'à l'Yser. 

Il y eut toutefois des prêtres combattants. Nous avons, dans un article précédent, longuement parlé de Martial LEKEUX. Il s'agissait souvent de « vocations tardives », de prêtres qui avaient fait leur service militaire avant d'être ordonnés.

Cela, c'est pour la BELGIQUE. Pour l'armée française, on  estime qu’il y eut, durant toute la guerre, entre 800 et 1 000 aumôniers catholiques et environ 30 000 combattants qui étaient prêtres (19 000), séminaristes (4 000), religieux ou novices (7 000).  Quant aux pasteurs et rabbins, ils auraient été respectivement 68 et 23 aumôniers. 

Par comparaison, pour l'armée canadienne, il y eu 440 aumôniers dont 357 protestants et 83 catholiques. Dans toutes les nations en guerre, les croyants estimaient que Dieu était à leurs côtés. En témoignent les slogans:"Dieu protège la France", Gott mit uns", "Dieu et mon droit".

En témoigne aussi cette prière sur le front belge: " Seigneur, vous qui êtes appelé le Dieu des Armées, protégez la patrie dans la lutte qui menace son indépendance et sa foi". Assez curieuse prière: on invoque le "Dieu des Armées" quand on sait que chaque Armée invoquait le même DIEU. Assez curieuse aussi cette " menace contre la foi ", en 1914, le envahisseurs ne menaçaient nullement la foi. il ne s'agissait pas d'une guerre de religion.

Pris par l'angoisse et profondément choqués par la mort brutale et aveugle, par la mort de masse, les soldats ont souvent manifesté un appel vers le religieux.

Parfois de façon curieuse. En témoigne ce crucifix, témoin de l'artisanat des tranchées, fabriqué au départ de cartouches. 

Une certaine façon de détourner vers l'espérance des objets fabriqués pour la mort !