Le pangermanisme
Selon cette idée, il s'indiquait de réunir les petites communauté germanophones éparpillées en Europe centrale et, aussi, de réunir tous les pays contenant des communautés germanophones. C'est-à-dire la Prusse, l'Autriche, une partie de la Pologne, la Hongrie ( à l'époque dans l'empire d’Autriche). Mais il fallait aussi inclure des contrées historiquement liées comme les pays baltes par l'histoire teutonique, ainsi que les pays considérés comme frères car utilisant une langue germanique: les Pays-bas, la Belgique, Luxembourg.
Mais la population de ces contrées n'est pas toujours entièrement germanophone. Alors est apparu le mythe de la race supérieure. Il y aurait des populations au sang pur et d'autres dites de sang impur. Avec celles-ci, pour le pangermanisme il y aura un problème.
Cette idée de races pures et impures, on la trouve d'abord, curieusement, chez un diplomate français GOBINEAU. Il écrit en 1853 " Essai sur les inégalités des races humaines " . Bien que français, il est considère que la race germanique est supérieure, que les sémites sont la race impure par excellence, que tous les latins sont un peuple métissé par excellence, que les noirs sont enfantins et que les asiatiques sont dépassés. Seule la race germanique serait restée selon GOBINEAU plus pure, donc supérieure.
Un autre écrivain, allemand lui, Joseph REIMER affirme qu'il faut défend protéger la race germanique, supérieure. Pour cela, il faut carrément coloniser les pays où elle est menacé par le métissage. Sa principale cible est la France ! Pour lui la France est depuis la révolution française un mélange ethnique où les juifs ont obtenu l'égalité. La colonisation doit commencer par l'Est ( Alsace – Lorraine ) où la race germanique est encore bien présente.
Et enfin, arriva NIETZCHE, lui aussi adepte de la race supérieure. A la théorie de la supériorité raciale, de l'inégalité des races, il ajoute l'idée de l'inégalité des hommes du surhomme. Il développe les idées du troupeau et des maîtres. Il faut accepter dans la société l'inégalité des hommes. La race germanique serait donc dominante sur les autres races. Et dans la race germanique, il y a le peuple et les maîtres, les surhommes.
En 1902, les théoriciens du pangermanisme avaient rédigé des règlements appelés « Lois de la Guerre continentale ». Ils y précisaient que la liberté absolue de l'action militaire est une condition indispensable aux succès militaires. En campagne, les militaires doivent donc se libérer de toutes les contraintes traditionnelles. Tout peut être mis en oeuvre, sans aucun scrupule, pour s'opposer à toute entrave ou tentative d'entrave de leur action.
C'est ce qui explique que le régime de terreur devient un principe militaire indispensable. Ce n'est donc pas par barbarie que l'on aura, dès début août 1914, les villes et villages martyrs, mais c'est par application de ce principe.
C'est, malheureusement, la Belgique, seul pays complètement occupé, qui fera les frais de cette politique. L'armée allemande avait considéré comme quantité négligeable l'armée belge face aux centaines de milliers de soldats allemands mieux préparés et pourvus d'un matériel, notamment d'artillerie, plus évolué.
Mais, alors qu'ils pensaient traverser la Belgique en quelques jours, ils se retrouvèrent bloqués dix jours à Liège. La Belgique devenait donc une entrave à cette notion de « liberté absolue de l'action militaire ».
Prétextant des actions de francs-tireurs, ils mirent en oeuvre ces fameuses « Lois de la guerre » semant sur leur passage pillages, massacres, exécutions, destructions, déportations.