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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


MAI 1941: la grève "des 100.000".

Publié le 14 Août 2023, 01:49am

10 Mai 1941 : La grève des 100 000.


 

Depuis janvier 1941, malgré une interdiction formelle, des grèves avaient éclaté en wallonie, touchant même sporadiquement des usines gantoises.
 

Faire grève sous l’occupation, c’est affronter l’interdiction décrétée par l’occupant, c’est être passible du Tribunal de guerre.

Faire grève sous l'occupation, c’est renouer avec l’action collective.

Faire grève sous l'occupation, c’est faire fi de l’Ordre Nouveau imposé la présence de l'occupant nazi.

Faire grève sous l'occupation, c'est démontrer l'incompétence du « syndicat » officiel, l'UTMI.


 

Déjà le 28 août 1940, deux cent trente-neuf mineurs avaient fait grève au puits Batterie à Liège. Ils réclamaient du pain. De septembre à décembre 1940, dans tout le sillon minier, mais à Liège principalement, des arrêts sporadiques du travail avaient eu lieu pour réclamer ici du pain ou des pommes de terre, là une augmentation des salaires, bloqués depuis le 10 mai 1940.


 

10 mai 1941 : C'était la date anniversaire de l'invasion allemande de la Belgique. La dimension politique est évidente. C'était un pied de nez aux occupants et à leurs sbires rexistes, un acte de résistance à l'occupation allemande.


 

L'action débuta le 9 mai par une grève des mineurs de la Boverie, à Seraing. Elle était menée par Julien Lahaut.


 

La grève débuta le 10 mai 1941 par un cortège de femmes à Cockerill. Elles expriment leur mécontentement face à la pénurie de pommes de terre. Le lendemain, à la fonderie de Cockerill-Sambre, les femmes lancent un appel à la grève, qui se produit dans la foulée avec 8000 ouvriers en grève.


 

Le système de rationnement ne fonctionnait pas correctement. Les travailleurs recevaient rarement les rations auxquelles la règlementation leur donnait droit. La pénurie alimentaire était devenue chronique. On devait souvent recourir au marché noir.


 

Les grévistes réclamaient non seulement un meilleur ravitaillement, mais aussi une augmentation salariale de 25 %. Compte tenu de la forte érosion du pouvoir d’achat, cette demande avait un fondement certain.

 

Le conflit s’étend rapidement à d’autres entreprises du bassin industriel liégeois : le 12 mai, 22 entreprises sont en grève. Parfois, des piquets ont même été mis en place. Le conflit s’étend au pays de Herve, à Huy, au bassin minier de Campine ainsi que dans le Hainaut. Au plus fort de la contestation 70000 travailleurs furent mobilisés, soutenus par une population hostile à l’occupant.

 

La grève dura du 10 au 18 mai 1941, se concluant par une victoire. Pour mettre un terme à cette grève, les Allemands doivent augmenter les salaires de manière substantielle (8 %) et octroyer une augmentation des rations et des allocations de vacances.

 

Hitler était intervenu personnellement pour que Liège, épicentre du conflit, soit ravitaillé. L'écho était remonté jusqu'au Grand quartier général de Führer. Chaque jour de grève, faisait perdre 2.000 tonnes d'acier.

Ce fut le plus grand conflit social durant l’occupation. En septembre 1942, craignant une nouvelle grève d'une telle ampleur, les autorités allemandes arrêtèrent 400 ouvriers soupçonnés de préparer une action similaire.

 

D'autres grèves importantes eurent quand même lieu en Belgique en novembre 1942 et février 1943.

 

 

 

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