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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


Belgique 1943: la presse clandestine supplée à la disparition de la presse et se délecte des déboires de l'axe.

Publié le 2 Juillet 2023, 19:04pm

La presse clandestine supplée à la disparition de la presse libre.

Les informations étaient rares durant la guerre. Les journaux étaient soit bridés, soit à la solde des occupants, comme La Légia en province de Liège. La Meuse, ses appareils, ses locaux, ses abonnés acaient été volés par les collabos. La Wallonie et la Gazette de Liège avaient été interdites de parution. Sur le plan national, avec un tirage total de 900 000 exemplaires, la presse censurée et collaboratrice atteint un lectorat équivalent aux deux tiers de celui des grands quotidiens belges d'avant-guerre.

 

La radio officielle était passés sous les ordres des collabos. Ecouter la BBC n'était pas à la portée de tous.

Restait la presse clandestine. Dès l’été 1940, des individus décident de réaliser et de diffuser sous le manteau des écrits périodiques échappant ainsi à la censure de l’occupant. Ils le font pour redresser le moral de la population et contrebalancer la propagande allemande. 

Ici, le journal clandestin Forces Vives se délecte véritablement d'annoncer les véritables nouvelles. Article paru dans le n° du 5 mai 1943 :

 


 

LA GUERRE

Ainsi tous les calculs étaient faux, toutes les prévisions erronées. Le camp germano-italien n'avait cru possible une si rapide occupation de Bizerte et de Tunis.

Si l'on peut prétendre déjà que les Alliés doivent leur brutal succès à leur tactique audacieuse, il n'en reste pas moins que le commandement de l'axe avait massé des forces importantes et un matériel considérable.

Deux jours après le recul de Mateur, il y a eu un effondrement véritable des lignes de l'axe, une trouée telle que les Alliés ont pu, sans la moindre stratégie aller droit devant eux. Seules des arrières-gardes assurant la fuite des Axés vers le sud-est.

Les Anglo-Américains ont obtenu une victoire brillante sur Rommel qui un jour menaça Le Caire, sur 200.000 hommes de troupes d'élite possédant des centaines de « Tigres », de canons, en magnifique condition, grâce à la fuite rapide de Tripolitaine.

Tout se déroule suivant les plans alliés et ceux-ci loin d'être grisés par leur succès demeurent terriblement réalistes. M. Churchill parle de 1944 comme année importante. C'est d'ailleurs le réalisme qui guide le général Eisenhower, l'homme qui gagnera cette guerre, en attendant que sonne l'heure du débarquement.

Sans doute, les stratèges des cafés se montreront-ils déçus de ne pas voir l'offensive finale plus proche, mais il faut qu'elle se réalise à l'heure précise où l'ennemi étendu sur plusieurs fronts ne saura plus faire face à une supériorité que les mois à venir affirmeront définitivement sur terre, sur mer et dans les airs.

La situation est donc maintenant parfaitement claire. Maîtres de l'Afrique, les Alliés font face, avec Gibraltar et la Syrie, à la forteresse européenne qui restera imprenable jusque... l'heure du débarquement.

Si le détroit de Sicile demeure encore sous la surveillance de l'aviation germano-italienne, les Alliés peuvent aller et venir en Méditerranée et se mouvoir avec facilité à l'orient et à l'occident de la mer intérieure.

Le danger sous-marin s'écarte et les escadres de l'amiral Doenitz s'en vont vers des mers meilleures ou plus simplement les ports d'attache.

Tenant l'Afrique du Nord, les Alliés possèdent une magnifique base de départ pour opérer contre le continent. Nous allons d'abord assister à une pause, combien naturelle après le terrain parcouru. Il faut accorder aux hommes et aux machines un minimum de repos.

Pendant ce temps, l'arrivée de nouvelles troupes, du matériel, etc., se fera dans les meilleures conditions. Ainsi les Anglo-Américains vont pouvoir masser des troupes et du matériel en Afrique du Nord, après les avoir débarquées en un point quelconque des côtes africaines, occidentales, méridionales ou orientales.

Cette accumulation de soldats de chars, de canons et d'avions, sera à pied d'oeuvre lorsqu'une flotte véritable de transports et de navires de bataille viendra les faire passer de la terre africaine à la terre européenne.

On dira : pourquoi attendre ? Sans doute il y a, en effet, à Oran, à Alger, à Bône, à Tripoli, à Alexandrie, un tonnage disponible. Mais il n'est pas encore suffisant pour tenter et réussir une expédition de grande envergure. Il faut que les Alliés prévoient plus leurs pertes que leurs succès. Ces derniers viendront d'eux-mêmes une fois l'heure H sonnée.

Car s'il se trouve en Angleterre une armée de plusieurs millions d'hommes, celle-ci doit servir pour le jour de débarquement sur les côtes françaises, face à l'île britannique et non à garnir le pont africain. Celui-ci sera pourvu en suffisance, soyons-en persuadés, mais sans amoindrir d'un homme, d'une mitraillette le corps expéditionnaire mis sur pied en Angleterre.

Se présenter devant les canons de la forteresse Europe sans une invincible Armada serait une mauvaise politique et les dirigeants alliés se garderont de tomber dans une erreur que les nazis implorent à grands cris. Il faut que les bateaux grands et petits soient doublés ou triplés dans les ports de l'arrière ou dans les escadres de soutien et de renfort, sinon ce serait exactement accepter une bataille terrestre d'infanterie et de chars, sans la plus petite réserve.

Les Alliés parlent déjà de l'imminent assaut contre le continent. Ils se plaisent à pronostiquer, ils s'amusent à de curieuses confidences. Tantôt l'attaque sera menée en dix lieux différents, tantôt elle sera pareille à une tenaille géante tantôt elle sera exclusivement aérienne. Et le boche s'inquiète, renifle le vent du danger, tandis que son allié italien connaît les prémices d'une sourde terreur devant la menace au talon de sa botte.

Mussolini a beau faire, s'il maigrit ce n'est pas pour avoir la ligne up to date mais bien sous l'emprise de la venue du châtiment. Patience et confiance, chaque jour qui passe voit les Alliés plus forts, plus certains d'eux-mêmes.

Nous vaincrons, car nous sommes les plus forts, se réalise l'heure du Wart en See est passée, les Alliés sont passés à l'action jusque la Victoire. L'écrasement complet et définitif du boche. La justice est en marche vers Hitler et sa bande. Rien ne peut y changer.

AH NON ! ils ne nous auront jamais


 

 

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